Opposé à Mersch, l’ex RM-Hamm Benfica peut s’inviter ce soir en quarts de finale de la Coupe de Luxembourg pour la première fois depuis 2015. Et ainsi confirmer qu’il est sur la bonne voie, malgré sa 14e place en PH.
La couleur rouge du maillot est la même mais pour le reste, presque tout a changé du côté du stade du Cents. «On a un nouveau projet, un nouveau club, une nouvelle équipe, un nouveau staff», énumère Thomas Gilles, l’un des rares vestiges du RM Hamm Benfica version 2021/2022, la 18e et dernière sous cette appellation née de la fusion en 2004 du FC Hamm 37 et du RM (pour Rapid Mansfeldia) 86 Luxembourg : désormais, il convient de parler du FC Luxembourg City.
Maintenu à son poste d’entraîneur au terme d’un dernier exercice cataclysmique (4 points empochés) dans lequel sa responsabilité n’était que peu engagée, vu l’état de l’équipe première à son intronisation en juillet 2021, le technicien français de 38 ans dirige aujourd’hui un groupe renouvelé dans sa quasi-totalité. Seuls trois garçons ont été conservés l’été dernier.
«Ils ne viennent pas pour le chèque»
Reconstitué autour de «joueurs de BGL qui n’avaient pas de temps de jeu» comme Cristiano Pascoal ou Rodrigo Parreira (prêtés la saison passée par l’US Esch au Fola), de «valeurs de D1 en devenir» ou d’éléments confirmés de PH tels que le portier Hélio Lopes (33 ans, ex-Junglinster), le milieu offensif Fahret Selimovic (29 ans, ex-Mertert/Wasserbillig) ou l’attaquant Mamadu Camara (31 ans, ex-Kaërjeng), son cadre juvénile est, surtout, composé de «super mecs».
«Je suis très content des joueurs, de leur mentalité, s’enthousiasme Thomas Gilles, qui a également enrôlé cet hiver l’ancien milieu hostertois et rodangeois Jean-Paul Makasso (29 ans, libre). Ils savaient à quoi s’en tenir : ils viennent pour le logo, le club, pas pour le chèque. Même quand ils sont blessés, ils viennent voir les entraînements, et ils mangent ensemble tous les vendredis soir. On est en train de reconstruire une ossature intéressante pour les années suivantes.»
Et d’insuffler, avec le président Paul Lopes, son fils Alexandre (secrétaire), Marco Figueiredo (vice-président) et un comité remanié et rajeuni, un nouvel état d’esprit au Cents. «On place le club au-dessus de tout, pose le technicien français. Le club est en train de renaître de ses cendres, tout est sur la bonne voie.»
Si tout reverdit en dehors, c’est un peu compliqué sur le terrain où «City», qui s’appuie sur «l’un des plus petits budgets de la division», n’a remporté qu’un match (contre la lanterne rouge Schieren) et pris que 6 points depuis la reprise en Promotion d’honneur, et glissé en neuf journées de la 8e à la 14e place, synonyme de barrages de relégation en fin de saison.
«Je ne regrette pas d’être resté»
Rien d’étonnant – ni d’inquiétant –, cependant, à écouter son coach : «Nous, depuis le départ, on sait qu’on va jouer le maintien. Tout l’effectif est préparé à ça. Quand tu n’as que trois joueurs en juin, il n’y a pas de secret… Avoir 21 points à la trêve était un miracle! La PH est difficile». Et son rythme («On joue toutes les semaines»), qui ne permet pas de «purger les suspensions en réserve», parfois un peu trop effréné pour un effectif hammois assez restreint.
«Notre cadre ne permet pas de faire des rotations, on a parfois joué avec des joueurs blessés», souffle un Thomas Gilles qui, week-end de Pâques oblige, ne disposait que de 16 joueurs pour rendre visite au 3e, Mersch, samedi (1-1). L’entraîneur hammois aura en revanche davantage l’embarras du choix ce soir pour accueillir, cette fois, le Marisca pour un huitième de finale de Coupe que le FC Luxembourg City entend jouer à fond, malgré sa situation en championnat.
«Ils sont favoris, admet Thomas Gilles. Ils ont le meilleur buteur du championnat (Benjamin Bresch, 24 buts), un super gardien (Stéphan Moussima), de bons techniciens… c’est une équipe vaillante à l’image de son entraîneur (Mikhail Zaritski), un peu à l’allemande, qui se bat, attaque et défend en nombre, et face à qui il faut rester maître de ses émotions.»
Un «gros morceau», donc, que City affrontera «avec (son) identité et (ses) moyens, même s’ils ne sont pas les mêmes que ceux des autres». Mais assurément «pour se qualifier» pour ce qui serait son troisième quart de finale de Coupe, le premier depuis 2015 (après 2008 et 2009), et ainsi «valoriser» des «sponsors et partenaires vraiment fidèles». Tout en confortant Thomas Gilles dans sa conviction : «Je ne regrette pas d’être resté».
Dernière carotte pour Berbourg
Si l’affiche entre Luxembourg City et Mersch garantit la présence d’au moins une équipe de PH en quarts, l’antichambre de la DN pourrait compter jusqu’à trois représentants dans le «Final 8» de la compétition. Mais il faudra pour cela deux exploits à Rumelange et Berbourg, respectivement opposés ce soir à un Progrès qui n’a plus perdu depuis 13 matches dans l’élite (3e) et au tenant du titre dans la compétition, le RFCU.
Pour les seconds, rentrés dans le rang ces derniers mois, ce match de prestige ressemble tout de même à une ultime occasion d’enjoliver une saison passée d’exaltante à décevante. Cinq fois leader lors de la phase aller et encore 4e à la trêve, Berbourg a perdu pied en 2023.
Battu six fois (sur 9) depuis la reprise, et désormais 9e à 10 points du second barragiste pour la montée, Rodange, le Berdenia ne compte plus 6 longueurs d’avance sur le 13e… et premier barragiste pour la relégation, Weiler. Une dégringolade fatale à Reiner Kraft, remplacé fin mars par Lars Schäfer, qui n’aura mis que trois semaines à retrouver un club après son renvoi de Hostert. Et deux matches pour relancer son équipe, victorieuse samedi à Canach (0-3).