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[Football] Les dames de la FLF, aussi, veulent de la lumière !


Une numéro 10 qui mène le jeu aussi dans les médias. (Photo : luis mangorrinha)

DAMES Laura Miller, capitaine des Rout Léiwinnen, reconnaît une grosse frustration quant à la (non-)médiatisation de leur montée en Ligue B de Nations League.

Le message n’avait pas vocation à sortir dans les médias. Il est sorti. Il était adressé à Carine Nardecchia, responsable du football féminin à la FLF et l’alertait sur la déception des Rout Léiwinnen quant à la médiatisation de leur exploit, amoindri, pour ne pas dire évaporé par le peu d’efforts faits au niveau fédéral pour le valoriser.

Et cela embête Laura Miller, capitaine soucieuse de l’image renvoyée par les Lionnes depuis la montée en Ligue B de Nations League. Ce texte, elle ne veut pas en parler parce que «ce n’est pas le moment. On veut régler ça en interne. Si c’est exposé, des gens vont souffrir pour rien alors qu’ils donnent énormément de leur personne pour nous faire avancer».

Il faut lui concéder ça, à la milieu de terrain : aujourd’hui, comme elle le dit, il vaut mieux discuter du terrain (puisqu’on n’en a pas vraiment parlé) que des coulisses. Totalement éludée par l’affaire Gerson, la montée en gamme des dames n’aura pas assez fait les unes des médias, qui auraient «franchement pu faire mieux».

Les primes, le prochain combat?

Il est tard pour se rattraper et rester dans l’émotion. Mais l’analyse, ça, on peut. À commencer par déterminer si les Lionnes se sont révélées dans ce tournoi quasi parfait, avec un seul nul (contre le Kazakhstan) pour cinq victoires (face à l’Arménie et au Liechtenstein surtout), ou si elles étaient déjà au-dessus du lot avant même que la compétition ne débute. «On savait ce groupe abordable», admet Miller, saisie par la qualité des jeunes joueuses issues du CFN qui viennent de rejoindre l’aventure, «dont la qualité est sans commune mesure avec notre génération». «Et on a vite vu qu’on était au-dessus. Largement, même». Assez pour aller en Ligue B, dans quelques mois, avec quelques ambitions? «Notre grande force, c’est la solidarité. On va essayer d’accrocher quelques points. L’idée, c’est surtout d’avoir enfin plus de visibilité, d’élargir notre public.»

Et donc de sortir de l’ombre des hommes, dont les soucis des deux dernières semaines ont contribué à les invisibiliser alors qu’elles auraient dû prendre la lumière. «C’est clair qu’on a eu une bonne évolution, par rapport aux hommes, mais c’est aussi parce qu’on partait presque de rien et qu’on a construit assez vite quelque chose de très solide» théorise la néo-joueuse de Nuremberg.

Est-ce que cela ne vaudrait pas, au-delà de la reconnaissance du public, celui d’une fédération qui gagnerait à aligner les primes sur celles des hommes? «On ne sait même pas de quel ordre est la différence, s’amuse Miller. Si on la connaissait, peut-être qu’on se serait plus énervées, mais on aimerait bien gagner autant qu’eux. Même si on sait que c’est compliqué.» Pour le dire, ça valait quand même bien un message.