LIGUE DES CHAMPIONS (BARRAGES RETOUR) Barreiro, pressenti au coup d’envoi, ce mardi soir, contre Monaco, peut entrer dans la cour des très grands.
L’an passé, le Benfica revendiquait 392 000 membres, soit le club le plus supporté de la planète, devant le Bayern Munich. Ils ne seront que 65 600 au Estadio da Luz, mais partout dans le monde et particulièrement au Portugal, il risque d’y avoir des gens devant le poste pour ce match hyper-important, hype-tendu et qui devrait, en partie, reposer sur les épaules d’un Luxembourgeois, puisque comme attendu depuis quelques jours, Leandro Barreiro devrait prendre place dans le onze de départ. C’est en tout cas la conviction du quotidien de référence, A Bola. Celui-là même qui affirmait il y a quelques semaines qu’il serait presque criminel de se passer de «Leo» sur le terrain avant que son coach n’en fasse un super-sub, le douzième homme de cette équipe encore engagée sur tous les tableaux après avoir remporté la Coupe de la Ligue, le premier titre en carrière de Barreiro.
Monaco, c’est un match à plusieurs millions d’euros. Un match qui vaut surtout une rencontre d’un prestige dingue, qui verra le vainqueur du duel de ce soir affronter le Liverpool de Mo Salah ou le FC Barcelone de Robert Lewandowski, en 8es de finale. L’affaire n’a déjà plus rien à avoir avec les matches de poules qu’avaient pu s’offrir Sébastien Thill contre le Real Madrid, Gerson Rodrigues contre la Juventus Turin ou le FC Barcelone, Christopher Martins contre Manchester United. La logique «marche ou crève» des rencontres à élimination directe porte en germe quelque chose que seul Anthony Moris avec l’Union Saint-Gilloise a jusque-là vraiment vécu. Mais pas à ce niveau.
Ce n’est rien de dire qu’on attend ce moment avec une excitation mêlée à un intérêt majeur : Leandro Barreiro, qu’on avait vu si désemparé en mars dernier quand les Rout Léiwen sont allés fracasser leur rêve d’Euro en Géorgie (2-0), peut-il commencer à écrire sa propre histoire internationale? Pas en tant que passager clandestin, joker se permettant au mieux une petite demi-heure de temps de jeu, mais en tant qu’acteur de premier plan. Et peut-être même de manière durable puisque l’entièreté de l’entrejeu benfiquiste a accumulé suffisamment d’avertissements pour être suspendu ce soir (Fiorentino) ou sur le point de l’être (Kökçü et Aursnes). Monaco, là, ce 18 février 2025, n’est pas le point de départ de la grande vie continentale de l’Erpeldangeois, qui a déjà commencé à l’automne, mais elle pourrait en être une étape majeure, un marqueur fort.
Kökçü : «Nous allons être forts»
Il n’y a pas si longtemps, le dernier très grand joueur de l’ère précédente du football luxembourgeois (celle du vide intersidéral), Jeff Strasser, avait indiqué qu’on ne saurait où situer Leandro Barreiro sur une échelle qualitative que dans quelques années. Il se pourrait qu’on commence à avoir une idée très précise de la grandeur à laquelle il se destine, à l’issue de cette confrontation. Et ses coéquipiers autant que son coach ont fixé le cap.
Le Turc Kökçü a commencé en enfonçant des portes ouvertes : «Je m’attends à un match où Monaco nous poussera et nous mettra sous pression, mais nous sommes prêts. Nous allons être forts». C’était juste avant d’évacuer la question des blessures qui perturbent la préparation de cette troisième rencontre de la saison entre les deux équipes (deux succès de Benfica jusque-là) : «Nous avons une grande équipe, un grand groupe. Tout le monde peut jouer et tout le monde est prêt pour le match de demain.»
Avec cette victoire 0-1 au stade Louis-II, la semaine passée, le club lisboète peut se contenter d’un nul. Mais comme d’habitude, le coach en position de force appelle ses joueurs à voir grand, plutôt que petit. Bruno Lage : «Ce qui est plus important que le genre de Monaco qu’on va voir, c’est le type de Benfica que nous allons avoir. Nous ne pouvons pas vivre sur le souvenir des deux victoires précédentes ni jouer pour le résultat, donc notre détermination doit être de faire un grand match, d’être à notre meilleur niveau». C’est l’excellence qu’on demande à Leandro. Celle des très grandes soirées européennes.