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Football Leaks : le Portugal veut « tout saboter », selon le lanceur d’alerte


L'arrestation du hacker portugais à Budapest, le 16 janvier. (photo AFP)

Un lanceur d’alerte à l’origine du scandale des Football Leaks, le Portugais Rui Pinto, accuse les autorités de son pays de réclamer son extradition depuis la Hongrie pour « saboter » les enquêtes menées avec son aide dans d’autres pays européens.

« Je collaborais déjà avec les autorités françaises, je commençais une nouvelle collaboration avec les autorités suisses, j’allais probablement en commencer d’autres au niveau européen et tout à coup le Portugal a tout saboté », déclare-t-il vendredi, dans une interview à des médias européens appartenant au consortium qui a révélé les Football Leaks, vaste enquête sur les dessous du foot-business.

« Je pense que le Portugal veut juste me réduire au silence et taire ce qu’il y a dans mon ordinateur. Ils ont peur que j’en sache trop », ajoute le jeune homme de 30 ans, qui s’exprime en anglais dans une vidéo diffusée par l’hebdomadaire portugais Expresso. Rui Pinto, qui refuse d’être décrit comme un pirate informatique, est actuellement assigné à résidence à Budapest en attendant que la justice hongroise décide de l’extrader ou pas vers le Portugal, où il est soupçonné de vol de données et de tentative d’extorsion.

Une protection demandée

Au lendemain de son arrestation, le 16 janvier, ses avocats l’ont présenté comme étant  » un très important lanceur d’alerte européen » méritant d’être protégé en vertu de sa collaboration avec les autorités françaises et suisses. La justice belge souhaite aussi avoir accès aux documents en possession du hacker portugais, a indiqué lundi le parquet fédéral belge confirmant des informations de presse.

Diffusés en deux temps, d’abord fin 2016 puis à l’automne 2018, les millions de documents piratés baptisés Football Leaks ont conduit à une série de révélations sur les coulisses du foot. Ces documents, exploités par un consortium de médias européens, ont notamment mis au jour des mécanismes d’évasion fiscale, des soupçons de fraude et de corruption mettant en cause plusieurs joueurs vedettes et dirigeants de clubs. Les noms de l’attaquant star Cristiano Ronaldo ou de l’entraîneur Jose Mourinho figurent par exemple sur la liste, complétée par des agents et des sociétés.

LQ/AFP