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[Football] Le RFCU vient lever un doute


Test d’efficacité pour le milieu de terrain et Mickaël Garos. (Photo : luis mangorrinha)

Étrillé dans le score – et donc quasi éliminé de la Conference League – mais pas dans le jeu par Cukaricki à l’aller (1-4), le Racing doit se prouver des choses dans l’entrejeu.

Est-ce qu’on doit faire semblant de penser que c’est possible? Voyager en Serbie avec trois buts de retard, demain, une semaine après une lourde défaite 1-4 à la maison, ne peut être qu’une tentative vaine pour un club dont le principal boulot est désormais d’exister en BGL Ligue. Mais clairement, les discours des joueurs et de leur staff, au coup de sifflet final du match aller contre Cukaricki, jeudi dernier, tendaient tous vers la même chose : prouver que ce score ne reflétait ni une différence de niveau, ni un raté du club de la capitale.

La défaite dudelangeoise, mardi, contre le Pyunik Erevan (1-4 également) a rappelé que même une cylindrée telle que le F91, peut se trouer. Les trois erreurs individuelles des hommes de Fangueiro ont ainsi douloureusement fait écho aux deux boulettes grossières de ceux de Fahrudin Kuduzovic, sur une rentrée de touche et une mésentente le long de la ligne de touche qui ont coûté autant de buts. Par contre, on a cru déceler une lacune plus embarrassante chez cet ambitieux Racing : un manque de vitesse fatal dans l’entrejeu.

Farid Ikene, pile électrique de l’entrejeu

Il serait facile de dire que c’est, en partie, la raison des deux autres buts pris par ce 4-1-4-1 avec Mickaël Garos en sentinelle et Kevin Nakache et Jérôme Simon juste devant, mais il faut l’avouer : prendre deux missiles de 30 et 20 mètres est assez peu banal. Et sans eux, on ne parlerait peut-être pas autant du profil de ces trois garçons à 31,5 ans de moyenne d’âge.

Seulement voilà, le constat est imparable. Ni Garos, ni Nakache, ni Simon ne font partie des milieux de terrain les plus vifs et véloces qui soient. Leur indiscutable capacité à produire du jeu n’est pas en cause, mais alors que Holter, suspendu à l’aller et que le staff médical a dû «rafraîchir un peu», amènera éventuellement force de percussion et de projection… la vitesse reste absente de l’équation.

Et pendant ce temps, un Farid Ikene, pile électrique de l’entrejeu, autorisé à aller trouver son bonheur au Danemark l’hiver dernier, continue de chercher une porte de sortie à l’international. Alors que son profil pourrait amener une dimension supplémentaire, au milieu.

«Le problème n’est pas avec qui tu joues»

Dans son rôle, Fahrudin Kuduzovic invalide, lui, tout vice de conception dans le recrutement ou dans l’organisation tactique. «On ne manque pas du tout de vitesse au milieu, assure-t-il. Le problème n’est pas avec qui tu joues, mais comment tu joues. Et lors des amicaux, nous avons vu qu’on a trouvé cet équilibre. La vitesse, on l’a dans le jeu offensif. Au milieu, nous avons le physique et la créativité. Et cela joue superbement. Les buts qu’on prend, ce n’est pas une question de vitesse, mais de concentration ou d’un pas qui n’est pas fait au bon moment. Mais les joueurs sont nouveaux, le coach est nouveau, le système est nouveau et pourtant, ce que font les joueurs jusqu’à présent est fantastique.»

Ce soir, avec un Pit Simon potentiellement de retour de blessure (il est avec l’équipe, mais suffisamment remis?), le RFCU jouera moins pour accomplir un miracle que pour (se) prouver qu’il vaut beaucoup mieux que les quatre buts encaissés chez lui sur autant d’erreurs dommageables.

Et faire respecter aussi la logique du terrain : il y a une semaine, c’est son entrejeu qui avait gagné la bataille de la conservation et de la créativité. Il faudrait voir à ne pas l’oublier.