L’ère Jeff Strasser débute sur une défaite extraordinairement frustrante marquée par une foulée d’erreurs individuelles, notamment imputables à Seid Korac, vraiment pas dans un bon jour.
Jouer l’Irlande du Nord par un temps qu’on ne rencontrerait normalement que sur l’île, entre deux pintes et une partie de fléchettes, n’est pas forcément une bonne nouvelle météorologique, justement parce que cela peut avoir des répercussions sur l’intimité profonde de gars qui ont grandi sous un ciel bas, et donc gris.
L’humidité les a toujours transcendés. Alors que le centre-ville a déjà résonné toute la journée des chants de petits bonshommes rougeauds habillés tout en vert, c’est à se demander si Conor Bradley et ses petits potes ne sont pas un peu comme à la maison.
Et sous la flotte, ils vont commencer fort, en spécialistes des rebonds sur terrains humides. Korac se fait avoir sur la longueur, sur un ballon en profondeur et sous la pression de Reid. Le néo-défenseur de Venise tente une tête plongeante désespérée qu’il rate, mais Moris s’interpose devant l’attaquant.
Sauf que la VAR rappelle M. Treimanis pour lui indiquer une main de Korac, dans sa tentative désespérée. Le pénalty est repoussé par Moris, qui l’emporte sur Pierce, mais Reid se venge en surgissant dans le dos de tout le monde pour pousser au fond (0-1, 7e).
Dardari nous fait un petit miracle de débutant
Ces Nord-Irlandais sont pourtant très décevants. Sans intensité, d’une créativité douteuse. Pour une équipe qui aspire ouvertement à finir au pire deuxième, histoire d’aller tenter leur chance de Mondial-2026 en barrages, c’est globalement triste. Au contraire de la première version «Strasser», organisée, patiente, encline à s’appuyer sur sa force du moment : la verve de Danel Sinani, qui décroche pour organiser.
Et après une tête d’Olesen qui manque de puissance, repoussée sur sa ligne, au sol, par Peacock-Farrell (27e), Sinani va se fendre d’une talonnade géniale dans la course de Dardari.
Le gamin va faire le reste, en équilibriste qui tient sur ses jambes, en funambule d’entrée de surface : entre trois défenseurs nord-irlandais, il s’exfiltre et trouve un angle de frappe vers le petit filet opposé (1-1, 30e). Rien à faire, si Devenny touche l’équerre sur coup-franc (45+3) : le Luxembourg mérite au moins son nul à la pause!
Mais Korac accumule les problèmes
Mais il mérite d’être mené immédiatement après. Puisqu’il est sans aucun doute criminel de se retrouver à subir une passe en retrait au coeur de sa propre surface avec un joueur libre de tout marquage à une quinzaine de mètres du but.
Charles met un plat du pied sec. Korac, sur la trajectoire, la dévie du genou pour une soirée qui commence à ressembler à un petit cauchemar personnel (1-2, 46e).
À l’autre bout de l’échelle des réussites, c’eut pu être une soirée de rêve pour Dardari. À la 63e, il gagne un duel à l’épaule au bout de la surface, se retourne, efface un adversaire et déclenche.
La trajectoire dit que ça va terminer au fond mais un genou passe par là et écarte miraculeusement le danger. Le match vient de tourner. Cinq minutes plus tard, agacé, Korac donne un coup de pied au sol à Reid, qui vient de le faire tomber et se fait expulser.
Catastrophique parce qu’en plus de terminer à dix, le Luxembourg prend un coup-franc qui se termine en récupération de Devenny, qui frappe sèchement au premier poteau (1-3, 70e). Triste soirée qui s’est jouée exclusivement sur des boulettes…