Aurélien Joachim, néo-differdangeois, n’a plus joué de Coupe d’Europe depuis plus de six ans, avec le CSKA Sofia.
Le désormais ex-attaquant de la sélection nationale est arrivé la tête esquintée après avoir rencontré le poing de Jonathan Joubert, le gardien de but du Swift, samedi soir, pour l’ouverture de la saison. Insuffisant pour ôter le sourire à cette force de la nature venue faire un dernier bail de deux ans au moins à Differdange avant de tirer sa révérence.
Comment décide-t-on de mettre fin à une carrière professionnelle ?
Ça s’est décidé assez vite. Pendant le confinement, je suis venu voir le président deux ou trois fois et on a discuté. Je viens d’avoir 34 ans et mon deuxième enfant. Je n’avais pas envie de devoir redéménager quelque part. Il me fallait préparer le futur et ils m’ont aidé à trouver une place dans une école.
C’est vrai : vous aviez obtenu votre diplôme d’éducation physique juste avant de passer pro…
(Il rit) Oui, juste avant que je n’arrive à Dudelange en fait. Et six mois après, je passais pro.
Le président Bei n’a pas changé. C’est un homme de parole
Qui a appelé l’autre ? Aurélien Joachim qui cherchait à préparer sa reconversion ou Fabrizio Bei qui cherchait un gars d’expérience pour encadrer ses jeunes joueurs ?
C’est lui qui a appelé. On en avait déjà parlé au moment où on m’avait relégué en équipe B à Virton mais je lui avais répondu que c’était trop tôt, que l’on verrait quand je ne serais plus sous contrat.
Quel effet cela fait-il de revenir là où tout a vraiment commencé pour vous ?
Ça fait plaisir d’être là, de retour dans ce club familial. J’ai passé trois belles années et demi ici, avec deux Coupes gagnées. Le président Bei n’a pas changé. C’est un homme de parole et il n’y en a plus beaucoup qui en ont dans ce milieu. Et puis il y a aussi Geoffrey Franzoni, avec qui j’avais déjà joué et qui est toujours le même.
Avez-vous l’impression de repartir dans le passé ?
C’est surtout que quand je vois cette équipe, où tout le monde a 22 ans… Moi, j’en ai 34. Ça garde jeune !
Au printemps, après avoir annoncé votre arrivée, Fabrizio Bei avait indiqué qu’il vous avait dit que ce retour à Differdange signerait votre résurrection en sélection. Savait-il que vous aviez planifié de vous arrêter ?
(Il rit) Non, il ne le savait pas. Seul le sélectionneur le savait, depuis le mois de mars. Pour le moment, c’est irrévocable : je vais commencer le travail. Que voulez-vous, il y a une fin à tout.
Vous laisserez derrière vous un record de buts en sélection.
J’espère avoir marqué mon époque. Marquer tous ces buts, ce n’était pas une chose évidente à faire. Mon but en Belgique a marqué pas mal de gens. Mais il y a eu aussi la Grèce, la Hongrie, le doublé contre la Bulgarie… On va garder de bons souvenirs.
Quels objectifs comptables vous êtes-vous fixés pour votre grand retour en BGL Ligue ?
Je n’en ai pas encore. Parce qu’après cinq mois de confinement, cela sera un championnat bizarre. Là, il est encore tôt pour savoir. Mais en Coupe d’Europe, , ce serait bien de passer un tour. Même si on ne connaît pas vraiment leur niveau et qu’ils ont trois matches de championnat de plus derrière eux (NDLR : en fait, quatre).
Je fais tout mon possible pour éviter de porter un masque
Et avec les contraintes liées à un déplacement sous coronavirus.
Ah, le Covid… C’est un peu exagéré toute cette histoire avec les masques… Regardez nos matches : on fait entrer une équipe sur le terrain, puis la seconde et après, on dispute des duels sur le terrain ? C’est du grand n’importe quoi mais on ne va pas rentrer dans ce débat sinon, on va commencer à parler politique. Pour moi, il faut arrêter tout ça et continuer à vivre. De mon côté, je fais tout mon possible pour éviter de porter un masque. Je pense que ce n’est pas très utile. Bien sûr, je respecte ceux qui ont peur et je maintiens les distances. Mais bon… Et à la rentrée, je vais donner mes cours d’éducation physique avec des enfants masqués ?
Au fait, vous qui avez souffert de pas mal de bobos ces dernières années, il paraît que votre préparation s’est passée absolument sans accroc ?
(il sourit) Et bien j’ai eu ma première petite inflammation au tendon d’achille la semaine dernière…
Recueilli par Julien Mollereau