Luc Holtz fait les comptes et c’est une évidence : ça y est, le sélectionneur est clairement embringué dans la course à l’Euro.
Vous aviez dit qu’on était sur du 50-50 avant l’Islande. Sur le terrain, on a pourtant vu un Grand-Duché qui maîtrisait très largement son sujet…
Luc Holtz : Émotionnellement, on a fait de gros progrès ces dernières années. Auparavant, on aurait été stressés par la pression du résultat. Aujourd’hui, le groupe est très mature et une vraie sérénité s’est installée. Face à l’Islande, il y a eu une vraie maîtrise des temps forts et faibles. On a même fait des progrès en inscrivant deux buts sur des phases de transition, en gérant bien la profondeur!
On est d’accord sur le fait que l’Islande n’est plus un concurrent pour la qualification?
Oui, je me dis ça aussi. C’est quasi impossible qu’ils reviennent : il leur faudrait tout gagner et qu’il y ait beaucoup de matches nuls à côté.
Combien imaginez-vous qu’il faille de points pour se qualifier?
Je pense qu’il faudra un minimum de 18 points. Peut-être 19. Bien sûr que j’ai fait le calcul. Je pense qu’à nous, il nous faut encore deux victoires et deux nuls.
Je pense qu’il nous faut encore deux victoires et deux nuls
La Slovaquie est votre principal adversaire, désormais?
Il ne faut pas oublier la Bosnie qui reste très, très près de la Slovaquie qualitativement. Par rapport à nous, ils sont plus forts individuellement. Il ne faut pas les perdre de vue.
Pas de regret de ne pas avoir vu vos gars soigner le goal-average contre l’Islande?
Je ne pense pas que ce soit un gros problème puisque ce sont les oppositions directes qui font toute la différence. Il suffirait de battre la Slovaquie… Contre eux, ce sera un match à quatre points. Mais bon, oui, c’est un petit bémol parce qu’on aurait pu mettre facilement deux buts de plus. Et 5-1 contre l’Islande, ça aurait sonné un peu mieux.
Vous allez recevoir, à la maison, Bosnie et Slovaquie. Cela fait-il des Roud Léiwen les grands favoris pour la qualification?
Chaque nation préfère jouer chez elle, naturellement. Sur ce point, on a un petit avantage, mais le calendrier fait que normalement, lundi soir, la Slovaquie aura repris un temps d’avance… Et puis Bosnie – Slovaquie sera le dernier match de la campagne. J’aurais préféré que cette rencontre arrive plus tôt…
Et pourquoi pas un exploit face au Portugal? Comme face à la France à Toulouse (0-0), en 2017?
Pour ça, il faut être dans un très, très bon jour et avoir de la réussite. Or là, Olesen est blessé, « Kiki« Martins suspendu et physiquement, on s’est beaucoup investi contre l’Islande. Et c’est très dur de trouver la bonne hauteur de bloc contre le Portugal. Mais par contre, en faisant comme les Slovaques, en étant soudés et très très agressifs. Ce sera ça, la clef, même si les jambes seront lourdes après 60 minutes.
Vos supporters l’ont chanté vendredi : ils veulent « aller à Berlin« !
(Il rit) J’ai entendu et ça m’a donné la chair de poule. Ce serait quelque chose de surréaliste. Je pense que beaucoup plus de gens y croient aujourd’hui qu’il y a trois jours. Je suis fier et motivé. Si on peut contredire ceux qui n’y croient toujours pas…