Gerson Rodrigues est le dernier international à reprendre la compétition. Il part titulaire avec le Telstar (Pays-Bas). Et pour lui, les choses sérieuses commencent, dans tous les sens du terme.
Quelles sont les ambitions du Telstar, cette saison ?
Gerson Rodrigues : Les dirigeants et le staff ont été très surpris de notre niveau parce qu’ils ne pensaient pas qu’avec 15 nouveaux joueurs, cette équipe serait performante aussi rapidement. Mais on a des joueurs ambitieux et les automatismes sont arrivés très vite. Il y a notamment pas mal de jeunes qui ont du vécu, dans les équipes de jeunes de l’Ajax, du Feyenoord…
Êtes-vous individuellement un peu en retard par rapport à ces garçons qui ont reçu une formation qui fait école en Europe ?
Non. Moi, je l’ai faite à Metz et même si je suis repassé par le Luxembourg ensuite, j’ai toujours su conserver ce rythme-là.
Au fil des compositions d’équipe, lors des matches amicaux, on a cru deviner que vous pourriez débuter, ce soir, contre le FC Eindhoven…
Oui, je pars dans la peau d’un titulaire. Mais c’était déjà un peu prévu quand j’ai été approché. Les gens du Telstar m’ont suivi d’assez près et ont remarqué que j’avais le football hollandais dans les jambes. C’est un foot technique et qui va fort vers l’avant. Après, il fallait juste voir si je m’adaptais vite au niveau et c’est le cas. Je me sens en forme.
Vos statistiques en matches de préparation ?
J’ai marqué mon premier but récemment, mais j’ai surtout donné deux-trois passes décisives pour une ouverture de score. J’ai souvent contribué à ouvrir le jeu. Mais je me sens déjà capable de plus. Si je m’y prends bien, que je suis suffisamment concentré, j’espère faire très vite un grand saut en avant. Le coach m’a dit que j’avais beaucoup de choses à montrer cette saison.
Vous avez pu cerner le niveau de la compétition ?
Je me suis posé la même question en débarquant. Là, on vient d’enchaîner cinq victoires de suite en amical, contre des équipes de D2 néerlandaise mais qui joueront le bas de tableau, ainsi que face à des équipes de D2 belge, lors de rencontres costaudes et intensives. On s’est mis en confiance. Cette saison, il y a des matches contre les équipes espoirs de l’Ajax, du PSV Eindhoven… Ce genre de rencontres attire, si j’ai bien compris de 6 000 à 8 000 spectateurs. Chez nous, il y avait globalement 2 000 spectateurs sur certains amicaux. Donc j’imagine que cela doit au moins doubler en saison. Par contre, ici, on joue les vendredis soir, comme en Ligue 2 française.
Ça laisse des week-ends entiers pour s’occuper. Ce n’est pas trop dangereux, cette opportunité de se disperser, pour vous ?
Bah, le samedi, il y a une séance de récupération. Disons que cela fait un petit week-end seulement. Déjà, ça change parce qu’il faut se mettre dans le rythme. Et ensuite, effectivement, il faut remplir les week-ends. J’habite à Velsen, la ville du club, qui est très calme. Bon après, Amsterdam est à dix minutes de route et on dit souvent que c’est le genre de ville dans laquelle tu peux facilement te perdre, que c’est un grand paradis…
Donc ? Vous luttez ?
Moi, je ne suis pas venu ici pour me faire des amis. Alors oui, j’ai déjà fait quelques soirées à la maison avec des coéquipiers. On mange, on joue à la PlayStation… Et puis j’aime bien la télévision néerlandaise, ils y passent beaucoup de football. Et là, aujourd’hui (NDLR : hier), ils passent pour m’installer les chaînes françaises et allemandes.
Bref, pas ou peu de sorties. Et de la rigueur en ce qui concerne la présence aux entraînements ?
Vu par où je suis passé, au Fola, j’ai appris beaucoup de choses. Ça m’a stabilisé sur beaucoup de points. Toutes les mauvaises habitudes, je les ai laissées derrière moi. Depuis mon arrivée, je suis exemplaire. Je n’ai pas reçu une seule amende. Et pourtant, on a eu beaucoup plus de séances qu’au Fola. Mais je suis bien dans ma peau et de toute façon, si je suis sorti du Luxembourg pour devenir pro, c’est le moment de réagir ! Le club ne me piquera plus jamais une seule de mes primes (il rit) !
On dit souvent que se mettre en couple aide à stabiliser un joueur. Or, c’est aux Pays-Bas qu’Aurélien Joachim a trouvé la femme de sa vie…
(Il rit) Je ne suis pas en mode copine ! Je vais rester calme un petit temps, tranquille à la maison. Après, on ne sait jamais ce qui arrivera, je prendrai comme ça vient !
La saison idéale ressemblerait à quoi ?
Amener le Telstar au niveau de ses ambitions. Et puis vu que je n’ai qu’une année de contrat, aller déjà voir plus haut la saison prochaine. C’est de la concentration qu’il me faut !
Entretien avec Julien Mollereau