EUROPA LEAGUE (3e TOUR, ALLER) Le F91, dévasté par son élimination en C1 contre le Pyunik, affronte Malmö ce soir, avec beaucoup de signes contraires. Va-t-il encore se transcender ?
Malmö, c’est avant tout un mal de carafon à plusieurs inconnues. Comment faire pour rebondir ? Comment surmonter l’élimination en Ligue des champions contre le Pyunik après trois énormes erreurs individuelles ? Comment sortir ça de la tête des joueurs qui ont commis ces boulettes (Diouf et Skenderovic particulièrement) ?
Comment admettre qu’il va falloir batailler encore au moins deux fois 90 minutes pour arracher une phase de groupes qui tendait pourtant les bras, jeudi dernier ? Comment remplacer d’un coup de baguette magique le routinier Hassan, auteur de deux buts dans cette campagne, mais parti à Alverca, par le Brésilien Magno, qui ne parle pas un mot de français et n’a jamais joué la moindre minute avec le F91 (puisqu’il est arrivé le lendemain de l’amical contre Schifflange) ?
Comment surmonter un déficit physique évident entre un Dudelange qui n’a eu que trois semaines de préparation et un adversaire en pleine saison ? Combien de millions d’euros le champion du Luxembourg pourrait-il voir lui passer sous le nez ?
C’est avec ce genre de questions entêtantes, calcifiées sous sa traditionnelle casquette de cuir noir, que Carlos Fangueiro est monté dans l’avion, hier, au Findel. Et qu’il a sûrement encore un peu aujourd’hui, au saut du lit, dans son hôtel du centre-ville de la troisième plus grande ville de Suède. Combien en aura-t-il résolu ?
Angoissante perspective : c’est un peu comme monter une étagère Ikea, il manque toujours une pièce au puzzle… On n’en prendra vraiment conscience que sur le terrain, sous une pression suédoise qui s’annonce énorme puisque l’analyse du dernier match continental du FF Malmö laisse apparaître un schéma tactique incroyablement osé, avec parfois sept joueurs à vocation offensive en mouvement en même temps.
Il faudrait des dévoreurs d’espace, mais…
Et voilà comment est née la dernière de toutes les questions qui travaillent le technicien portugais, la mère de toutes ses batailles : comment diable en profiter ?
Car si Malmö se retrouve à défendre à trois seulement quand il est en possession de balle, il faudra bien en faire quelque chose, à un moment ou à un autre de cette étouffante soirée. C’est d’ailleurs une tare qu’a parfaitement su exploiter le Zalgiris Vilnius, ballotté en tous sens la semaine passée, sur cette même pelouse, mais qui a planté deux contres dévastateurs grâce aux espaces dans le dos de cette ligne à trois et privant Malmö d’un 3e tour de Ligue des champions qu’il méritait.
Une chose est certaine cependant : avec les départs cet été de Bettaieb, Van den Kerkhof et Hassan, de la profondeur, le F91 en a un petit peu moins qu’avant. Pour ne pas dire beaucoup moins, surtout maintenant qu’il fonctionne avec deux garçons au-delà du 1,90 m en pointe.
Hier, ce Dudelange pourtant rompu, désormais, aux stades fous et aux ambiances folles, a continué à voir ses garçons prendre des vidéos et des photos en arrivant sur la pelouse de l’Eleda Stadium. Puissent-ils y jouer, ce soir, aussi bien qu’à Tirana (1-2) ou à Erevan (0-1), deux premiers matches qu’ils avaient gérés avec une maestria qui mériterait une récompense. Mais il y a tant d’interrogations…