LIGUE DES CHAMPIONS Dan Santos, sélectionneur des dames et ancien adjoint de Luc Holtz, a regardé Benfica – Monaco, mardi. Il a été estomaqué par le volume pris par Leandro Barreiro.
Dan Santos n’avait pas prévu de regarder le Benfica Lisbonne, mardi soir. La tête entièrement tournée vers la venue du Kazakhstan pour le début de la Nations League féminine (demain, 19 h 30 au Galgenberg), le sélectionneur des dames a hésité et puis s’est dit «pourquoi pas?». Après tout, un Luxembourgeois à 90 minutes d’un huitième de finale de Ligue des champions, et titulaire qui plus est, c’est alléchant. Surtout quand on l’a fréquenté en sélection nationale et qu’on a eu le plaisir de l’encadrer, en tant qu’adjoint de Luc Holtz, en se disant que, décidément, «c’est de loin le plus pro de tous».
Premier bilan, après 90 minutes qui ont décoiffé : «Positionné devant la défense centrale, dans un rôle de nettoyeur, pour assurer l’équilibre de l’équipe, c’est grâce à son pressing vers l’avant que Benfica ouvre le score.» Et ça, ce n’est pas rien. L’Erpeldangeois aurait pu se contenter d’accumuler les courses à haute intensité, de boucher les espaces, de couper des lignes de passe (ou de forcer Embolo à rater une occasion en or dans les arrêts de jeu de la première période grâce à un repli désespéré de fou furieux), mais non.
Sans qu’il soit buteur, ni passeur, Benfica lui doit ça : sans Barreiro qui vole un ballon dans les pieds adverses, il n’ouvre pas le score contre l’ASM. «Mais il n’a pas eu besoin de récupérer beaucoup de ballons pour qu’on voie à quel point il était important pour son équipe, insiste Dan Santos, qui veut dépasser le caractère décisif sur le score final, de cette balle grattée en début de match : Lage l’a appelé deux ou trois fois pour des précisions tactiques, il l’a laissé tout le match sur le terrain. Leo est en train de prendre une nouvelle dimension. Il n’est plus un cran au-dessus de ce qu’il faisait à Mayence, il est deux crans au-dessus! Et ceux qui doutaient de lui ne peuvent plus nier l’évidence : il est à son niveau, en 8es de finale de la Ligue des champions!»
Au Milan AC, il serait titulaire!
Pour l’ancien coach de Beggen ou de Hamm, c’est une évidence : Leandro Barreiro a saisi sa chance. Il fallait s’engouffrer dans la brèche de l’absence de Florentino pour suspension, il l’a fait. Par son jeu, «très propre» et en étant d’une qualification qui compte, sportivement et financièrement, en se retrouvant qui plus est dans la zone d’un joueur dont on va énormément parler ces prochaines années, le meneur de jeu Maghnes Akliouche (qui a beaucoup recentré). «Dans toutes les équipes de ce niveau, il y a les indiscutables et ceux qui arrivent juste derrière et qui prennent leur chance quand elle se présente. Et là, Leandro est en train de mettre son entraîneur dans la merde. Il a montré qu’on peut compter sur lui dans les très grands matches, en perdant peu de ballons et en faisant encore mieux : en réclamant le ballon pour soulager certains coéquipiers coincés, alors même que lui, cela pouvait le mettre dans l’embarras.»
Suffisant pour revenir en 8es, contre le Barça de Gavi ou le Liverpool de Szoboszlai, qu’il faudra tenir pour avoir une chance, même minimale, d’accéder aux quarts? «Pourquoi pas?, assure Santos. Après tout, il faut être réaliste : il n’est plus là par hasard. Pas alors que des clubs comme le Milan AC n’y est plus! D’ailleurs, aujourd’hui, s’il était sous contrat au Milan, il jouerait titulaire! Ou alors c’est vraiment que son coach serait aveugle!»