Auteur de l’égalisation tardive sur penalty puis du tir au but vainqueur, ce mercredi en finale de la Coupe de Luxembourg contre Dudelange, le meneur de jeu differdangeois Guillaume Trani a guidé le FCD03 vers le doublé. Avant de s’en aller?

Dans une finale folle, il fallait qu’il garde son sang froid. Malgré sa palette technique qu’il n’a plus à prouver, et dont il a encore fait la démonstration durant la rencontre du soir, Guillaume Trani a encore fait l’étalage de son mental de champion. Alors dans une bien mauvaise posture en cette fin de match, et frustrés sur plusieurs occasions repoussés, les Differdangeois ont obtenu ce penalty tombé du ciel, sur une touche anodine lancée par Gianluca Bei et touchée de la main par Enzo Lima.

Alors que les minutes s’égrènent, et que Desprez, le gardien dudelangeois, joue à l’intox en prétendant souffrir de crampes, le numéro 10 est imperturbable. «Je n’ai pas ressenti beaucoup de stress, assurait-il après le coup de sifflet et son tir au but vainqueur. Le penalty avant la prolongation est primordial. Si tu rates, c’est fini. Si tu marques maintenant, ça te relance. J’aime bien être seul dans ce genre de moment.»

Pendant que Desprez se fait soigner, il s’isole avec le ballon à la gauche de la surface, loin de la cohue entourant l’arbitre. Il reste une minute sur le chronomètre de cette prolongation, Differdange, mené 2-1, est dos au mur. Et le virtuose français trouve le petit filet adverse (2-2, 119e). Les vainqueurs du championnat se ruent vers le public, placé derrière la cage ou vient de se loger la balle. Les Differdangeois ont le momentum avant d’aborder cette séance de tir au but.

«La boucle est bouclée»

Les têtes du F91 sont plus crispées, plus émoussées, eux qui n’ont jamais été menées ce soir. Face au public rouge, les hommes de Pedro Resende sont galvanisés. Et si l’on peut mentionner la panenka osée de Varela, c’est une nouvelle fois l’homme providentiel qui s’avance pour le tir au but décisif. Et une nouvelle fois, tout est bon pour le perturber, ballon jeté derrière lui, intimidation de Schaus au moment de s’avancer.

Le meneur de jeu se montre froid une nouvelle fois. Il choisit le même côté. Desprez plonge au bon endroit, mais le ballon passe en dessous du gardien dudelangeois. L’abnégation récompensée, Trani peut retirer son maillot et exulter, il offre le doublé à Differdange sur une saison historique.

«La boucle est bouclée. La première saison on a eu la coupe, la seconde le championnat. Aujourd’hui, on a obtenu le doublé», souffle le Marseillais, dont l’avenir a de forte chance de s’écrire ailleurs. Un cadeau d’adieu ? Probable, mais il a une nouvelle fois été un acteur majeur de cette saison historique. De quoi en perdre un peu de cette tête si froide.

Thomas Alvarez