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[Football] Contrarier la Mannschaft, le petit mode d’emploi tactique de Sébastien Grandjean


(photo AFP)

ÉLIMINATOIRES DU MONDIAL-2026 Comment aborder cet Allemagne – Luxembourg ? Notre chroniqueur, Sébastien Grandjean, nous livre ses pistes.

La Mannschaft s’adapte. Cela fait quelques mois que, sous les ordres de Nagelsmann, elle se réinvente match après match et qu’elle alterne, notamment, les défenses à quatre ou à trois, mais systématiquement avec deux récupérateurs. Des mois également qu’elle brouille les pistes offensives en alignant un secteur offensif à trois ou quatre éléments.

Par exemple, en septembre, au 4-2-3-1 contre les Slovaques, avec Goretzka en soutien de Woltemade (photo), a succédé un 3-4-3 face aux Nord-Irlandais, avec Wirtz et Gnabry beaucoup plus au contact du géant de Newcastle, dont la présence n’est pas encore totalement garantie puisqu’il souffrait d’un syndrome grippal avant de rejoindre sa sélection.

Que ce soit dans une version ou dans l’autre, cette équipe d’Allemagne qui interroge, ne semble pas avoir assez de certitudes (si ce n’est celle de sa faiblesse dans les couloirs) pour ne pas miser, avant toute chose, sur l’intensité qu’elle mettra dans la moitié de terrain adverse, en jouant très haut, en maintenant les Rout Léiwen sous pression permanente.

C’est aussi l’avis de notre consultant, Sébastien Grandjean, qui a tenté de se glisser dans la tête du sélectionneur allemand : «Nagelsmann n’est pas un psychorigide tactique. Je pense que trois axiaux derrière et un seul récupérateur, ce serait suffisant pour lui. Cela lui permettrait d’avoir un maximum de monde pour occuper notre secteur défensif, avec deux gars très excentrés, mais aussi Wirtz, au contact de Woltemade.

Mais il y a des problèmes : ils ne peuvent pas non plus se la raconter et ils vont devoir faire très attention aux contres. Il y a aussi le fait qu’ils n’ont pas énormément de créateurs dans l’entrejeu. À part Wirtz, il n’y a pas de génie.» Musiala étant occupé à soigner sa cheville, effectivement…

«L’Allemagne forme des robots, pas des créateurs»

L’affaire se résume-t-elle à cela ? Une Mannschaft qui vivra par des centres vers le 1,98 m de Woltemade dans la surface ou les incursions de Wirtz balle au pied ? Alors la question sera de jouer en bloc bas… mais pas trop bas non plus. «Si nos lignes sont bien serrées, dans un 5-4-1 ou un 4-1-4-1, renchérit Grandjean, la question sera de les maintenir à distance respectable du but, mais surtout, surtout, avec des lignes très serrées.

Il nous faut de la densité à 25 mètres du but et je pense qu’il faut absolument deux milieux devant la défense. Voire trois demi-défensifs. Et à la moindre passe en retrait de leur part, remonter aussitôt, gratter des mètres pour qu’ils aient à chaque fois à se reposer la question de savoir comment construire pour déstabiliser le Luxembourg.» Dans notre édition de lundi, Reinhold Breu, ancien DTN de la FLF et fin connaisseur du football allemand, avait, lui aussi, donné sa formule : leur rentrer dedans physiquement.

Car il n’y aura pas d’étincelles à tous les endroits du terrain, demain soir, à Sinsheim. «L’Allemagne n’est pas comme la France ou la Belgique : elle ne forme pas assez de créateurs. Elle forme des robots», tranche Grandjean. Tenir Gnabry et Wirtz serait déjà faire une bonne partie du chemin vers un exploit. Et s’il y a bien une personne en qui notre chroniqueur a confiance pour tenir ce pari un peu fou, c’est Jeff Strasser : «Il les connaît par cœur. C’est un match qui convient parfaitement parce que c’est un défenseur dans l’âme et qu’il saura trouver la formule.»

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