COUPE DE LUXEMBOURG Déjà quatre fois vainqueur depuis 2010, jamais Differdange n’avait connu un tel parcours.
Nous y revoilà, aux vieux poncifs qui marquent une époque : le FC Differdange 03, équipe de Coupe… Derrière le F91, ses 13 finales pour 8 titres dans ce siècle, le club de Fabrizio Bei est LE spécialiste de l’épreuve avec 5 finales et 4 succès avant sa qualification, mercredi, pour une sixième tentative. En seulement onze éditions, ce qui nous ramène à cette statistique sans appel : plus d’une fois sur deux, depuis 2010, le FCD03 est là, sur le terrain, pour le dernier match de la saison (exception faite des barrages), pour écouter l’hymne national.
Rarement cependant, il avait autant eu besoin de ce match pour embellir sa saison. Contre Mersch, l’adversaire le moins coté qu’il ait eu à affronter (il a joué trois fois le F91 – et l’a toujours battu – en finale, mais aussi une fois Grevenmacher et une fois la Jeunesse), il a moyen de faire respecter une logique qui n’en diminuera pas son mérite : jamais Differdange ne s’était rendu coupable d’un parcours aussi costaud et avec autant de coups durs.
Cette fois, il n’y avait pas Canach
Résumons le passé : jamais il n’avait fallu franchir cinq tours (même si affronter Troisvierges, une D3 pour un score à 0-12, au 2e tour, n’était pas non plus un incroyable piège) et jamais pour aller au bout, le FCD03 n’avait dû élever son niveau de jeu de manière vertigineuse. En 2010, 2011, 2014 et 2015, voilà un club qui, les quarts de finale arrivés et donc les choses enfin vraiment sérieuses, aura éliminé une fois la Jeunesse et deux fois le RFCU, mais aussi trois fois Canach. Des adversaires solides. Pas incroyablement complexes. Cela n’enlève rien à son mérite puisque les finales ont été, à chaque fois, elles, de vrais monuments. Mais comment comparer ces quatre premiers titres avec celui qui, désormais, lui tend les bras?
Il ne faudra en effet rien sous-estimer quand on se remémorera ce qu’a été la campagne 2023 du FCD03, si jamais il va au bout. Ni le deuxième changement de coach de la saison après les remerciements de Pedro Resende et Stéphane Léoni, ni les rumeurs d’arrivée de Christian Lutz qui ont escorté Helder Dias, l’intérimaire, dans sa prise de fonctions, et encore moins la blessure traumatisante de João Simões, dépositaire du jeu, juste après le quart de finale. Se souvenir aussi de l’état de délabrement dans lequel était cette équipe qui s’est fait gifler deux fois en quatre jours à cheval sur mars et avril : une fois par le Swift (4-0), l’autre par le F91 (0-4). Dix jours plus tard, elle sortait le nouveau champion et sa quasi invincible armada.
Il en restera un parcours démentiel. Dias et ses gars, renvoyés très loin au classement (alors qu’ils avaient fini 2es la saison passée), mis sous pression par le fait que le seul moyen de sauver cette saison était de remporter la Coupe, ont renversé des montagnes. Aux sens propre et figuré. Le Swift en 8es (1-0), soit une équipe qui n’a toujours perdu qu’un seul match cette saison, face à Pétange. Le Progrès en quarts (3-2), soit la seule défaite des Niederkornois depuis le 6 novembre, en 19 sorties nationales. Rosport en demies, qui vient de mettre en vacances le champion en titre dudelangeois en l’éliminant de la Coupe (2-3 ap) avant de le faire chuter en DN pour lui ôter tout espoir de conserver son titre (2-1). Alors oui, la finale qui l’attend sera potentiellement la plus simple qu’il aura eu à gérer dans ce siècle mais pour Differdange, cela pourrait bien constituer un petit chef-d’œuvre qui vaut largement une place sur le podium. Parce qu’il en restera de belles histoires.