Carmelo Giunta, le coach de Troisvierges, s’émeut des angoisses de ses joueurs avant de recevoir Differdange.
Le Racing, actuel leader de D3, est aussi un club qui a pris cher ces dernières saisons. 0-11 face au Racing en 2020, mais aussi 1-16 contre la Jeunesse en 2017. Cela a fort marqué les joueurs qui ont connu ces moments. Si bien qu’aujourd’hui, ils freinent des quatre fers devant l’obstacle.
À deux reprises, ces six dernières années, Troisvierges a subi une grosse déconfiture au 2e tour de la Coupe. Qu’en reste-t-il ?
Carmelo Giunta : Je suis arrivé en janvier au club mais ces matches, j’en ai entendu parler. Ces matches ont énormément marqué certains de mes titulaires actuels, qui étaient déjà présents.
À quel point ?
Ils ne veulent même pas jouer contre Differdange, ce week-end.
Ils préféreraient ne pas jouer ?
Non : ils ne VEULENT pas jouer. Ils me l’ont dit, «si c’est pour reprendre la même casquette et se faire blâmer après»… C’est comme ça qu’ils me l’ont présenté. Moi, là, je suis carrément en porte-à-faux vis-à-vis de certains joueurs. J’ai un milieu de terrain qui refuse de jouer.
Mon gardien m’a dit «si ça tourne comme la dernière fois, s’il te plaît, sors-moi vite du terrain». Et aussi un défenseur qui m’annonce qu’il ne sait pas «ce qu’il faut faire»… Tous se rendent compte que c’est David contre Goliath. C’est extrême. Ces scores, ça les a marqués.
Ils ne veulent plus revivre un tel supplice
Cela vous inquiète ?
Énormément. On a un groupe de 27 mais entre les blessés et ceux qui, depuis le début de saison, ont disparu parce qu’ils voyaient qu’ils n’étaient pas titulaires, il nous reste 13 joueurs. J’ai lancé ma convocation hier.
Jusqu’à présent, 7 seulement ont répondu. D’habitude, tout le monde l’a déjà fait. Je vois bien que moralement, certains n’y sont pas. Du coup, j’essaye de dédramatiser.
Votre mode opératoire ?
J’ai invité tous les jeunes de l’école de foot et leurs parents à venir assister à ce qui doit rester une fête et j’insiste beaucoup sur cet aspect. Ce qui est assez marquant, c’est que j’ai trois joueurs belges qui font le chemin avec moi pour chaque entraînement. Eux, ils sont ravis de se mesurer à Differdange.
Les autres, ils l’ont déjà fait, ils ont déjà vu et quand on a appris le tirage, j’ai lu énormément de déception chez eux. Ils ne veulent plus revivre un tel supplice. Ils m’ont tous dit que ça ne pouvait pas être pire. Si, on aurait pu prendre le F91.
Moi, mon objectif, c’est qu’on fasse bonne figure et continuer à redorer l’image d’un club contre plus personne ne voulait ne serait-ce que jouer un match amical tant cela se terminait souvent en bagarre. Là, à force de communication, ça va beaucoup mieux. Et la Coupe doit nous aider à redorer notre image. On doit bien se tenir.
Les divisions inférieures ont… 0 % de chances !