Aligné en U19 à Metz dès l’âge de 15 ans et courtisé par Southampton, le massif attaquant Brian Madjo (16 ans) serait déjà dans les petits papiers du sélectionneur des Rout Léiwen, Luc Holtz.
Né le 12 janvier 2009, Brian Madjo vient de fêter ses 16 ans et appartient à la catégorie U16, mais il évolue déjà depuis le début de saison avec les U19 nationaux du FC Metz, un club qu’il a rejoint en janvier 2024 en provenance du RFCU. Cette précocité, mais aussi son gabarit très imposant (il approche le mètre 90) et son poste d’avant-centre lui valent des marques d’intérêt étrangères, ainsi qu’une comparaison toute trouvée, de la part d’un recruteur d’un club du Big 4 européen attentif à l’évolution de l’ado : Romelu Lukaku.
La route est encore longue, et être comparé à «Big Rom» ne lui garantit en rien une carrière comparable à celle du Belge, mais certaines formations sont prêtes à prendre le pari. À l’image de Southampton, lanterne rouge de Premier League qui fait, selon nos informations, le forcing pour attirer un garçon né en Angleterre, à Enfield, au nord de Londres, mais élevé footballistiquement au Luxembourg, qu’il a rejoint avec ses parents dès son plus jeune âge. «Brian est un pur produit de notre école de foot», revendique ainsi Manou Cardoni, le directeur technique national.
Initié à Mersch, poli au CFN
Après avoir tapé dans ses premiers ballons à Mersch, Madjo a rapidement rejoint le RFCU, référence nationale en termes de formation et été accueilli parallèlement, donc, au CFN dès les catégories U12/U13. À Mondercange, Cardoni et les éducateurs fédéraux se sont attelés à lui faire bosser «la technique et la compréhension du jeu», pour ne pas que ce «super gamin, intelligent, bien éduqué et fou de foot» se repose sur des «prédispositions physiques extraordinaires» qui finiraient par ne plus être un si grand avantage.
Malgré son apparence physique impressionnante, ça reste un gamin de 16 ans
«Dans deux-trois ans, il jouera contre des mecs aussi costauds que lui, rappelle Cardoni, alors dans les entraînements, on lui imposait des règles pour ne pas qu’il impose uniquement son physique. Même si on savait qu’il finirait devant, on le faisait aussi beaucoup jouer au milieu pour qu’il ait une bonne lecture du jeu.»
Extrêmement généreux dans l’effort («il laisse son cœur sur le terrain»), ce «pur numéro 9» apporte aussi «beaucoup de choses dans le travail purement défensif», note le DTN, conscient du «profil très spécial», de la «grosse cote» de Madjo et donc des «sollicitations» dont il fait l’objet, mais soucieux de tempérer l’agitation médiatique naissante autour de lui : «Malgré son apparence physique impressionnante, ça reste un gamin de 16 ans».
Un gamin que Southampton aimerait donc intégrer à son académie, en s’appuyant sur ses bonnes relations avec son représentant, l’ancien défenseur… messin (2016/2018) et dudelangeois (2018/2019) Milan Bisevac. Également passé – sans jouer – au Swift fin 2019, Bisevac est un proche de l’homme d’affaires et magnat des médias serbes Dragan Solak, propriétaire, via la holding Sport Republic, du club anglais, mais aussi du Göztepe SK, actuel 5e de la Süper Big turque, et du Valenciennes FC (que Bisevac, passé par le VAFC, avait mis en relation avec Solak), pensionnaire du National 1 français après avoir fréquenté l’élite entre 2016 et 2014.
Bientôt pro, naturalisé et appelé par Holtz ?
Le FC Metz, de son côté, songerait déjà à proposer un contrat professionnel à un élément qui a facturé 6 buts en 21 apparitions cette saison avec ses U19, sous les ordres de l’ancien coach niederkornois (2020-2022) et differdangeois (octobre 2022-mars 2023) Stéphane Léoni. Et qui peut aussi bien représenter l’Angleterre, le Cameroun, dont ses parents sont originaires, ou le Luxembourg. Mais c’est bien le maillot des Rout Léiwen que Madjo, apparu cinq fois (un but) avec les U16 luxembourgeois en 2024, souhaiterait porter à l’avenir, assure Manou Cardoni.
Reste que pour l’heure, Brian Madjo n’est «pas encore luxembourgeois», si ce n’est de cœur. Mais il a entrepris les démarches de naturalisation et «est en voie de le devenir», précise le DTN, qui ignore en revanche où en est la procédure. Alors que les matches joués avec les U16 n’étaient qu’amicaux, l’attaquant messin ne peut donc pas, pour le moment, disputer de rencontres officielles avec le Luxembourg. De quoi tuer dans l’œuf les rumeurs d’une présence, le jeudi 13 mars, dans la liste de Luc Holtz pour les matches de préparation face à la Suède (le 22 mars) et en Suisse (le 25 mars).
Appeler un adolescent de tout juste 16 ans n’aurait pas été une première pour le sélectionneur : Vincent Thill avait 16 ans, un mois et 21 jours lorsqu’il est devenu le plus jeune international luxembourgeois de l’histoire, le 25 mars 2016 en Bosnie. Pour peu qu’il ait réellement envisagé de le convoquer dès mars, Luc Holtz devra prendre son mal en patience. Mais alors que le pays peine depuis quelques années à faire émerger des avant-centres, encore que Jayson Videira (2 sélections) n’a eu que 20 ans le 17 février et joue déjà parfois en D3 allemande avec la réserve de Hanovre, Madjo a tout de «l’élu» potentiel.