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[Football] Choc aux barrages du Mondial : l’Italie, piégée, ne défiera pas le Portugal


À la surprise générale, l'Italie s'arrête là. Photo : afp

Sacré choc sur la planète football : la Sqaudra Azzurra va rater un deuxième Mondial consécutif, malgré son titre de championne d’Europe en titre.

Le Qatar va rester un mirage pour l’Italie : malgré son sacre à l’Euro et quatre étoiles de championne du monde sur le maillot, la Nazionale s’est montrée incapable de marquer malgré une avalanche d’occasions (32 tirs), et a été crucifiée dans le temps additionnel par l’attaquant macédonien Aleksandar Trajkovski (90+2e), un ex-joueur de… Palerme, ville qui accueillait cette demi-finale. La Macédoine, globalement inoffensive pendant 90 minutes, a gagné le droit d’aller en finale de barrage au Portugal pour tenter un nouvel exploit : aller pour la première fois de son histoire à la Coupe du monde.

Très loin de sa légèreté de l’été dernier, quand elle avait séduit l’Europe et triomphé de l’Angleterre à Wembley, la Nazionale de Roberto Mancini a buté pendant 95 minutes sur la courageuse équipe macédonienne.

Voilà l’Italie revenue quatre ans en arrière, au creux de la vague où l’avait laissée la défaite, en barrages aller/retour, contre la Suède (0-1, 0-0), privée de Coupe de monde en 2018 pour la première fois depuis 60 ans. Cette «apocalypse» qui a longtemps hanté le football italien, et que les «Nuits magiques» de Wembley semblaient enfin avoir chassée, aura sans doute pesé dans les têtes italiennes, qui ont joué trop petit bras comme le redoutait mercredi le capitaine Giorgio Chiellini, entré en fin de match et qui n’aura plus l’occasion de jouer de Coupe de monde.

Il y avait pourtant cette dérogation pour un stade plein…

Pour tenter d’alléger la pression, l’Italie avait pourtant mis le cap au sud, en quête de la chaleur de la Sicile et du public de Palerme, et avait obtenu une dérogation pour pouvoir jouer devant un stade plein (33 000 spectateurs), une première en Italie depuis le début de la pandémie de coronavirus il y a deux ans. Mais c’est finalement la petite colonie de quelques centaines de supporters de Macédoine qui a fait la fête au coup de sifflet final, tout là-haut dans les tribunes.

Il y avait chez ces Azzurri sous pression, rattrapés pas leurs fantômes de 2017, beaucoup d’envie mais aussi trop de frénésie. Ils ont forcé trop de frappes, comme Verratti au-dessus (25e) imité par Barella à côté (28e), quand ils n’ont pas buté sur la compacte défense macédonienne comme Immobile (20e, 38e) ou sur le gardien comme Insigne (33e). La plus grosse occasion italienne de la première période a été pour Berardi, en jambes sur le côté droit, mais qui n’a pas suffisamment appuyé sa frappe devant le but vide, après une relance totalement ratée du gardien Stole Dimitrievski (29e)! Trop heureux de voir arriver la mi-temps sur ce 0-0, la Macédoine, globalement inoffensive, a même pris peu à peu confiance : Florenzi a dû revenir à toutes jambes sur Churlinov qui filait au but (39e) et Donnarumma s’est bien couché sur la première frappe macédonienne du match, signée Trajkovski (45e).

L’Italie a alors tenté de nouveau par tous les moyens après la pause, avec un Verratti actif à la manoeuvre mais un Berardi si maladroit : il a cadré sans danger (53e) puis raté la cible d’un rien (54e), tiré au-dessus en bonne position (58e) puis a été contré à cinq mètres de la ligne (63e). Quand ça ne veut pas… Et alors que Roberto Mancini a lancé Chiellini dans le bain pour lancer l’assaut final, c’est la Macédoine qui a frappé. Donnarumma n’a rien pu cette fois-ci. Le gardien du Paris-SG devra encore attendre pour découvrir le plaisir de jouer un match de Coupe du monde.

Le Portugal de Cristiano Ronaldo s’est lui fait très peur mais a gagné 3 buts à 1 face à la Turquie. Les vainqueurs de l’Euro-2016 ont réalisé une entame de match convaincante en se ruant sur les cages turques. Cristiano a allumé la première mèche, mais sa reprise sur un centre en retrait de son coéquipier à Manchester United Diogo Dalot s’est envolée largement au-dessus (9e). C’est finalement Otavio, bien plus précis que son célèbre capitaine, qui a fait sauter le verrou turc, le milieu du FC Porto a bien suivi une frappe sur le poteau de Bernardo Silva pour ouvrir le score (1-0, 15e).

Les Lusitaniens ont failli se retrouver à 2-2 à la 85e minute

Après ce but, les Portugais sont retombés dans leurs travers : une sorte de léthargie à chaque fois qu’ils mènent. Ils auraient pu être sanctionnés mais Under n’a pas su profiter d’une erreur de relance de Danilo (21e), la tête de  Kutlu en pleine surface n’a pas attrapé le cadre (23e) et Yilmaz a frappé à côté (26e). Heureusement pour les Portugais, ils ont marqué dès qu’ils se sont décidés à ressortir. Sur le côté droit, Otavio a adressé un centre téléguidé vers Diogo Jota qui a inscrit le second but portugais d’une tête puissante (42e, 2-0).

Au retour des vestiaires, les hommes de Fernando Santos sont à nouveau partis à l’assaut des buts turcs sans parvenir à concrétiser leurs occasions. Bernardo Silva a vu son tir repoussé par le gardien turc Ugurcan Cakir (48e) tandis que Jota a envoyé son tir longue distance à côté alors que ce même Cakir était sorti loin de ses buts (56e). Le Portugal a été logiquement sanctionné quand Burak Yilmaz a trompé Diogo Costa après un bon une-deux avec Cengiz Under (65e, 2-1). Cette réalisation turque a entamé le moral des Portugais, qui se sont mis à reculer face à des adversaires déterminés. Et à force de subir, ils ont logiquement concédé un penalty après recours à la VAR, quand Fonte a mis à terre Unal de manière illicite. Avec une opportunité en or d’égaliser, Yilmaz a envoyé son tir dans les nuages, déclenchant une énorme liesse dans le stade du Dragon (85e).

Finalement, le milieu du Sporting, Matheus Nunes, a mis fin au suspense en marquant le troisième but portugais à la conclusion d’une contre-attaque sur un bon service de Rafael Leao (90e+4). Ronaldo, entré sur le podium mondial des joueurs les plus sélectionnés en équipe nationale avec 185 capes n’aura donc pas marqué pour fêter ce nouvel grand accomplissement dans sa carrière mais il s’en moque : contrairement aux Italiens, lui est toujours en Course pour aller au Qatar.