Accueil | A la Une | [Football] Au Portugal, Barreiro devient «o monstro»

[Football] Au Portugal, Barreiro devient «o monstro»


Il a mis l’Estadio da Luz à ses pieds. (Photo : afp)

Vendredi soir, le milieu de terrain des Rout Léiwen a planté un triplé avec Benfica contre Famalicão (4-0) devant 60 000 spectateurs. Et ça change tout pour lui.

Leandro Barreiro, pas mal comparé ces 48 dernières heures au Portugais Pizzi, ex-Benfiquiste quadruple champion national, est devenu le sujet de conversation numéro 1 au Portugal durant tout le week-end. C’est que demain, au stade Da Luz, il faudra aligner un milieu de terrain performant contre Gavi et Pedri lors du match de Ligue des champions contre le monstre barcelonais. Et le fabuleux triplé du Luxembourgeois, vendredi, contre Famalicão (4-0), l’a fait changer de catégorie d’un claquement de doigts, et pas seulement à cause de sa note de 9 et son statut d’homme du match.

Entre samedi et hier, la chaîne du journal A Bola s’en est donné à cœur joie pour bâtir une nouvelle carrure à l’Erpeldangeois, celle de néo-titulaire en puissance. Les louanges culminant dans ce commentaire de Nuno Reis, chroniqueur de la chaîne : «Aujourd’hui, ce serait un crime de le sortir de l’équipe».

Alors que le champion du monde Angel Di Maria est au creux de la vague physiquement, la composition de l’entrejeu des Encarnados est en effet un enjeu majeur pour l’avenir européen du club, pas mal embarqué puisqu’il n’a plus besoin que d’un succès pour assurer sa présence en barrages, alors qu’il peut même espérer aller décrocher une place directe pour les 8es. Et pour Luis Figueiredo, coach-commentateur du journal, «Leandro Barreiro est un joueur fait pour ce nouveau système de Benfica».

Il y a quelques mois, c’est Carlos Fangueiro, l’ancien coach du F91 et du Swift, qui anticipait la chose dans ces colonnes, en clamant ce qui lui semblait déjà une évidence : «Pour moi, c’est une évidence : il s’imposera à Benfica! Non seulement il a cette volonté de débloquer des situations, mais en plus, il parvient à le faire.» C’est ce qu’ont observé tous les suiveurs de Benfica, vendredi soir, alors que tout le monde s’attendait à le voir disparaître purement et simplement des radars après le limogeage de Roger Schmidt et la blessure qui l’a tenu éloigné des séances de Bruno Lage pendant tout l’automne. C’est tout le contraire qui s’est passé et le technicien s’en est rendu compte en premier : «La première décision que j’ai prise à mon arrivée a été de retirer Barreiro de l’équipe. Tout le monde disait qu’il ne pouvait pas jouer avec Tino. Quatre mois et demi plus tard, la force de travail de Barreiro lui a permis de réagir».

Aujourd’hui, ce serait un crime de le sortir de l’équipe

Lage avait tort. Un peu. Barreiro n’a pas «réagi». Il a carrément pris l’ascendant sur la concurrence. Pas en une seule prestation, mais celle-là va compter longtemps. Et les talk-shows qui ont ciblé sa prestation ont été dithyrambiques. «Leandro Barreiro a mis fin à un mythe urbain, celui qui disait qu’il était similaire à Florentino alors que non, il est plus important, rapportait, hier, un intervenant d’A Bola. Il a plus d’amplitude sur le terrain, quand il reçoit le ballon, il est déjà en position haute et en capacité de faire la différence. Il vaut autant que la paire Florentino-Aursnes. Il est ce qu’il manquait à Benfica. Il a une longueur d’avance.» Son collègue, Nuno Reis, opine : «Barreiro a beaucoup plus de football dans les pieds que Florentino. Il est plus rapide, il est plus technique et il est meilleur à la construction.»

En l’absence ce Renato Sanches, blessé, tout le monde se posait la question, il y a un mois, de savoir qui de Barreiro ou de l’Argentin Rollheiser pourrait s’emparer d’une place un peu plus élevée dans la hiérarchie. La question semble tranchée. Il faut dire que même Gerson Rodrigues, si l’on ramène l’exploit à la taille du Grand-Duché, ne s’était jamais fendu d’un triplé dans le monde pro. Un doublé avec le Sheriff Tiraspol et un autre avec le Slovan Bratislava sont les titres de gloire les plus aboutis du buteur. Depuis vendredi, Leo, c’est «o monstro».