ARBITRAGE Le comité des arbitres fédéraux a introduit plusieurs innovations en ce début de saison pour améliorer les performances… et le rapport aux clubs.
Alex Krüger, président des arbitres, veut que le Luxembourg devienne plus moderne et se surprend à «recevoir des avis systématiquement positifs» de la part du conseil d’administration, quelle que soit la requête pour permettre de travailler cette épineuse matière. Voici les dernières évolutions actées pour que le rapport des acteurs du foot local à leurs arbitres continue à se pacifier.
Un système estonien pour bosser les situations concrètes
Depuis cet été, le corps arbitral luxembourgeois travaille un peu différemment. Ou plutôt, il travaille plus. Grâce à une plateforme estonienne baptisée «RefAssist», outil d’analyse vidéo utilisé chaque week-end sur deux matches de DN. Il en ressort la bagatelle d’une vingtaine de situations. Les vidéos sont ensuite envoyées sur les boîtes mail des arbitres élite. Non seulement ils proposent leurs solutions, individuellement, mais ensuite, le comité des arbitres fédéraux (CAF) valide les réponses et procède à une forme de formation continue afin que, lentement mais sûrement, les réponses puissent être harmonisées, ce qui permettrait une uniformité de réponses, d’un match sur l’autre. «Récemment, on a eu une question sur un hors-jeu lors de Jeunesse – Mamer, soulève Alex Krüger. On l’a soumis à nos arbitres de DN. Les trois quarts avaient la même opinion. Ceux qui ne la partageaient pas, on leur explique.»
Ce système, utilisé par les observateurs de l’UEFA, va aussi avoir un impact direct sur les notations des arbitres dont les matches ont été sélectionnés puisque le rapport pourra être changé à la lumière des images produites par la plateforme. Cette expérimentation dispose d’un budget d’une dizaine de milliers d’euros.
En tandem chez les jeunes… qui pourraient jouer en même temps
Le CAF trouvait que le taux de «perte» chez les jeunes arbitres était trop important. Trop de défections en cours de route, notamment quand ces derniers se retrouvaient confrontés avec la réalité du terrain, en catégories de jeunes, quand ils sont mis sous pression par les parents et les coaches dans un environnement potentiellement hostile et un peu trop critique.
L’ancienne façon de faire : ils étaient accompagnés par un mentor, qui restait en bord de terrain et les débriefait ensuite. La nouvelle façon de faire : ils arbitrent en duo. Selon un mode opératoire évolutif : le premier tiers est sifflé par le mentor, suivi de son «élève»; le second est sifflé par l’«élève», suivi par son mentor qui lui explique comment se positionner par rapport au jeu; le troisième sifflé par l’«élève» seul, avec le mentor sur la touche. Une façon de faire qui incite l’environnement à se conduire de manière plus civile et qui limite la fuite des talents.
Déjà expérimentée en amont, cette façon de faire devrait se généraliser dès les mois d’octobre-novembre. Assortie d’un projet que porte Alex Krüger, consistant à faire évoluer les statuts pour permettre aux jeunes d’arbitrer et de jouer en même temps. Pour faire en sorte qu’ils n’aient pas à choisir.
Le quatrième arbitre garanti, et fini les soucis de désignation
En ce début d’automne, la FLF va se doter d’un nouvel outil de désignation automatisé des arbitres qui lui permet également d’éviter les nominations non désirées en rapport avec des faits de matches qui pourraient faire que certains clubs ne désirent plus, au moins pour quelque temps, avoir affaire à un sifflet en particulier.
Ce qui n’empêche pas la perpétuation d’un fait désormais établi : les effectifs («même si on a plus de vacanciers entre avril et septembre, ça fonctionne») garantissent l’apport d’un quatrième arbitre sur tous les matches de BGL Ligue, avec la présence, entre les bancs, d’officiels venus de PH ou de Division 1. Une innovation qui a contribué, dixit Alex Krüger, à singulièrement apaiser les staffs mais a aussi permis à des jeunes hommes en noir de gagner en expérience et de se familiariser avec le système de communication audio.
Les clubs ne payent plus les arbitres… directement
Début 2026, les arbitres ne repartiront théoriquement plus avec du cash de leurs déplacements, mettant fin à un système ancestral qui forçait les clubs à disposer de liquide à demeure. À terme, les hommes en noir seront payés mensuellement et de manière automatisée, la fédération s’étant dotée d’un système de contrôle des kilométrages, qui expédiera ensuite les factures aux clubs. Une modernisation bienvenue, mais actuellement seulement à l’état de test.