Le Luxembourg retrouve ce soir la Slovaquie lors de la 4e journée des éliminatoires du Mondial-2026, avec l’envie d’effacer le non-match de vendredi en Allemagne et de reproduire la belle partition du match aller, en septembre.
À chacun son «Maracanaço» ou son Séville 82. Pour le Luxembourg, ce peut être, au choix, «Slovaquie 2023» ou «Géorgie 2024», ces deux adversaires lui ayant tour à tour barré la route de l’Euro-2024. Mais si le second est le candidat le plus naturel au titre de plus gros traumatisme collectif footballistique du Grand-Duché, vu que c’était do or die à Tbilissi, en demi-finale des barrages (perdue 2-0), le premier a «pour lui», si l’on peut dire, la physionomie du match, complètement à sens unique en faveur des Rout Léiwen. Et son effet boomerang.
Le 7 septembre dernier, moins de deux ans après que la Slovaquie s’est imposée (0-1) contre le cours du jeu au stade de Luxembourg et a pris un ascendant définitif dans la course à la qualification directe au championnat d’Europe, la bande de Francesco Calzona a remis ça à la Cloche d’or, avec un succès arraché à la dernière minute du temps règlementaire, sur une très rare faute de main d’Anthony Moris et sa seule tentative du match (0-1), au cours duquel Danel Sinani avait touché deux fois les montants et Tomas Moreira vu son premier but en sélection refusé pour quelques centimètres.
Un match-référence à bonifier
Il y aurait de quoi maudire ces Slovaques, malgré la grande humilité dont ils ont à chaque fois fait preuve dans l’après-match. De quoi considérer comme «spéciales» les rapides retrouvailles entre les deux nations, ce soir (20 h 45) à la City Arena de Trnava, dans le cadre de la 4e journée des éliminatoires de la Coupe du monde 2026. Mais Jeff Strasser n’a pas besoin d’un quelconque storytelling pour booster sa détermination : il n’a jamais été du genre à choisir ses matches, joueur, et cela n’avait que peu de chances de changer à présent qu’il est entraîneur.
«La motivation est là à chaque match, a-t-il lancé hier en conférence de presse d’avant-match. On n’a pas besoin d’un surplus de motivation.» Encore moins quand celui-ci tombe trois jours après une défaite en Allemagne (4-0) qui lui donne envie de «vite passer à autre chose» tant ses hommes, déjà réduits à dix et menés 2-0 après 21 minutes de jeu et le combo penalty-carton rouge de Dirk Carlson, n’ont pu exister à Sinsheim.
Cet «autre chose» auquel songe Strasser, ce sont en fait les belles choses montrées d’un bout à l’autre du match aller, qui tient lieu de match-référence de son début de mandat, en dépit de son résultat «qui aurait dû être différent». Le technicien souhaite y revenir, et cela peut laisser présager d’un retour à quatre défenseurs, l’option retenue le 7 septembre, eu égard à la suspension automatique de Carlson, au retour de Danel Sinani (suspendu en Allemagne) et au besoin de «concrétiser nos opportunités», ce qui peut difficilement se faire sans attaquant de métier sur le terrain. Sur le banc, on en comptait trois vendredi : Edvin Muratovic, Alessio Curci et le bizut Kenan Avdusinovic.
La Slovaquie doute, mais reste favorite
«Il faut essayer de reproduire ce qu’on a fait d’intéressant à l’aller, où on s’est créé beaucoup d’occasions», a soutenu le sélectionneur des Rout Léiwen, par ailleurs «certain qu’au niveau de la créativité, de la construction du jeu, il y aura plus de possibilités contre la Slovaquie que contre l’Allemagne». Reste, donc, à mieux les exploiter qu’en septembre, contre une équipe passée à côté de son sujet, vendredi en Irlande du Nord (défaite 2-0), alors qu’elle avait fait le plus dur en battant l’Allemagne (2-0) en ouverture de ces éliminatoires, et désormais devancée à la différence de buts (6 points chacun) par la Mannschaft et la Green and White Army dans ce groupe A.
Le revers de Belfast a fait naître des critiques, dans la presse locale, envers Calzona, son coaching trop frileux et la façon dont il briderait trop ses joueurs, et c’est sans son maître à jouer Stanislav Lobotka (Naples), blessé aux adducteurs, que l’Italien devra les balayer. Une chance pour les Rout Léiwen ? Sans doute. Mais même sans lui, la Slovaquie s’avancera avec un groupe à la valeur trois fois supérieure à celle de l’effectif grand-ducal (113 millions d’euros, contre 35, selon le site Transfermarkt) et un avantage psychologique qui va au-delà des traumatismes, le petit de septembre 2025 et le grand d’octobre 2023 : en huit matches face au Luxembourg, la «Repre» s’est imposée six fois.
De notre envoyé spécial à Trnava, Simon Butel
La composition probable du Luxembourg : Moris – Jans (cap.), Mahmutovic, Korac, Bohnert – Olesen, C. Martins, Barreiro – Sinani, Muratovic, Dardari.
10 oct. 2025, élim. Mondial-2026
Irlande du Nord – Slovaquie 2-0
7 sept. 2025, élim. Mondial-2026
Luxembourg – Slovaquie 0-1
4 sept. 2025, élim. Mondial-2026
Slovaquie – Allemagne 2-0
10 juin 2025, amical
Slovaquie – Israël 0-1
7 juin 2025, amical
Grèce – Slovaquie 4-1
23 mars 2025, Nations League
Slovaquie – Slovénie 0-1
20 mars 2025, Nations League
Slovénie – Slovaquie 0-0
19 nov. 2024, Nations League
Slovaquie – Estonie 1-0
16 nov. 2024, Nations League
Suède – Slovaquie 2-1
14 oct. 2024, Nations League
Azerbaïdjan – Slovaquie 1-3
Bilan : 4 victoires, 1 nul, 5 défaites, 9 buts pour, 11 buts contre.