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Survivre au déplacement de Faro serait un message fort pour la qualif


À l’aller, João Felix avait fait mal. Bis repetita au retour?

Des Roud Léiwen en pleine bourre affrontent l’énorme Portugal sans CR7. Avec des objectifs très précis.

Prenons le temps de respirer. Là, à quelques kilomètres, il y a l’océan Atlantique et comme un petit air de vacances qui se terminent sur les plages d’Algarve. Mais dans ce stade où le Luxembourg a toujours été catastrophique (deux défaites 5-0, et une autre 6-0), il serait normal qu’il se fasse étriller, comme d’habitude.

Ce ne serait pas dramatique puisque Luc Holtz a théorisé l’invincibilité actuelle des Lusitaniens, trop supérieurs à tout le monde dans ces éliminatoires. Mais la normalité n’est plus le lot quotidien du Grand-Duché depuis juin et ce succès en Bosnie (0-2) qui les a propulsés en outsider numéro 1 (ou 2) pour la qualif. Et Luc Holtz et ses gars, 2es du groupe J ex æquo avec la Slovaquie, sont relevés de tout sentiment de pression : y perdre serait dans l’ordre des choses. Ramener quelque chose serait dans le sens de leur épopée.

Gonçalo Ramos dans les pattes

Les plus de 400 supporters luxembourgeois annoncés peuvent profiter de leur soirée à Loulé : tout ce qu’il y a à faire aujourd’hui, c’est de rêver sans crainte du cauchemar. Ce sera d’autant plus aisé que plus personne n’a les pieds sur terre dans le pays, où une historique qualification pour l’Euro-2024 n’est plus une utopie mais un possible. Et encore facilité par le fait que Cristiano Ronaldo, qui a toujours fait énormément de mal au Grand-Duché (il a déjà inscrit 12 buts contre les Lions, qui sont ses victimes préférées en carrière internationale) sera suspendu pour accumulation de jaunes.

Mais avec la Seleção, une équipe dans laquelle on remplace un bijou par de l’or en barre, Roberto Martinez a déjà annoncé que Gonçalo Ramos le remplacerait et c’est une plaie : pressenti un temps pour devenir le nouveau n° 9 de référence de cette équipe, le gaillard a un peu décroché et des choses à (re)prouver, notamment à ses dirigeants du Paris Saint-Germain, qui viennent de boucler l’arrivée de Randal Kolo Muani. Claquer la petite bête qui monte du football continental pourrait ne pas être anecdotique pour lui car on a dans l’idée qu’abattre le Luxembourg, aujourd’hui, a plus de sens dans l’esprit des gens du ballon rond que cela n’en avait il y a seulement deux ou trois ans.

Jans et Marvin dans le collimateur

Mais Luc Holtz, lui aussi, a ses ennuis qui peuvent se transformer en merveilleux atout. Christopher Martins sera, en effet, suspendu pour cette rencontre. Une très mauvaise nouvelle pour la gestion de ce match tant tout paraît plus simple quand le taulier est là, devant la défense. Mais une excellente pour la gestion de la campagne : mieux vaut le voir absent lors d’un match qu’on s’attend de toute façon à perdre, que pour le suivant, le 13 octobre, en Islande, qui sera mille fois plus important car il s’agira d’une étape majuscule sur le chemin de l’Allemagne. On surveillera d’ailleurs attentivement le tableau de chasse de Marvin Martins et Laurent Jans, à Faro : un avertissement de plus et ce sont eux, cette fois, qui manqueraient à Reykjavik. Pour l’heure, en tout cas, même au niveau des suspensions, tout roule.

Et tant mieux car les Roud Léiwen doivent s’inscrire dans une gestion longue, jusqu’à fin novembre. On ne parle plus d’une place d’honneur. On ne parle plus de progresser et de faire monter des jeunes en puissance pour la suite. On parle de l’un des plus gros exploits potentiels du sport national à aller chercher en deux mois. Une défaite au Portugal ne serait pas un drame si elle ne s’accompagne pas de la perte de forces vives avant les cruciales rencontres d’octobre. Et si le goal-average reste enfin maîtrisé face à un adversaire d’une cruauté sans bornes dans ce siècle (3,4 buts inscrits en moyenne sur les douze oppositions). Parce qu’il n’est pas exclu que tout se joue là, sur les buts inscrits et pris et que le 0-6 subi à l’aller face au Portugal pèse extrêmement lourd.

Mais on rationalise, on réfléchit petit… Faro, son soleil, ses golfs, devraient être plus propices à la légèreté et l’insouciance. Personne n’aurait-il donc envie de penser qu’un exploit est possible ? Que l’Euro pourrait aussi se jouer là, sur un miracle effectué contre un adversaire déjà quasiment assuré d’être en Allemagne et qui sort de deux succès extrêmement compliqués ?