Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
En remportant (1-3) le match au sommet de mercredi contre le champion en titre dudelangeois, la Jeunesse a marqué les esprits. Mais pour le président eschois, Jean Cazzaro, le plus dur reste forcément à venir.
Cela fait quoi de l’emporter ainsi à Dudelange ?
Jean Cazzaro : Cela fait du bien! On n’avait plus gagné ici depuis quoi… quatre ou cinq ans (NDLR : six en réalité, le dernier datait de 2012)? Et je pense que ce n’est que la deuxième fois qu’on s’impose au F91 depuis 14 ans. Mais c’est surtout assez inespéré. Je ne m’imaginais pas vraiment que ça soit possible. Tactiquement, nous avons bien joué, même si je dois dire que j’ai été un peu déçu de la performance de Dudelange. Certes, ce n’est pas n’importe qui dans notre compétition, mais je pensais cet adversaire capable de faire plus que ça. Mais, au final, sur l’ensemble de cette partie, il me semble qu’on mérite de s’imposer ici. Avec, il est vrai, un coup de main du gardien dudelangeois sur le 1-2 (NDLR : voir par ailleurs).
Cette victoire change-t-elle quelque chose pour la Jeunesse ?
Sincèrement, pas grand-chose. On compte juste désormais quatre points d’avance sur les deuxièmes (NDLR : le RFCU et Differdange) et six sur Dudelange. Mais j’essaie déjà de regarder un peu plus loin. Dimanche, on reçoit le Hamm Benfica, une équipe toujours difficile à manœuvrer. Et on doit confirmer ce beau succès, sinon le succès de ce mercredi ne vaudra pas grand-chose. Mais je suis forcément confiant quand je vois la prestation réalisée au stade Jos-Nosbaum.
Il ne faut pas avoir la mémoire trop courte
Il est encore beaucoup trop tôt pour rêver…
C’est sûr. Quand vous voyez qu’il reste 21 rencontres à disputer… Et il ne faut pas avoir la mémoire trop courte aussi. Face à Pétange voici quelques jours, on a encaissé trois buts en moins d’une demi-heure. Donc, il ne faut pas se montrer euphorique et essayer de bien garder les pieds sur terre. Les points que nous avons engrangés, personne ne pourra plus nous les prendre. Mais il est important de ne pas regarder pour le moment au-delà de chaque rencontre. Et ça, même si cela fait très longtemps que la Jeunesse n’a plus été aussi bien classée à ce moment-ci de la saison, ni en tête aussi longtemps.
Vous avez tout de même marqué les esprits avec cette victoire face au champion en titre…
Oui. Cette saison, on a déjà réussi à vaincre le Fola et Dudelange désormais. Mais le plus dur reste sans doute à venir quand on voit notre programme d’ici à la trêve (NDLR : voir par ailleurs). C’est très costaud, même si ce qui me fait le plus peur, ce sont les rencontres où on nous donne favoris sur le papier. Lorsque ce n’est pas le cas, la physionomie peut être différente. Regardez encore ce match face à Dudelange où on n’a pas dû faire le jeu, on a pu attendre en jouant bien le coup tactiquement. Tout en bénéficiant, je le répète, d’un brin de réussite sur notre deuxième but.
Entretien avec Julien Carette
Un vrai menu de fête pour la Jeunesse
Jean Cazzaro en parle un peu ci-dessus, mais la fin de premier tour de son équipe sera tout sauf une sinécure. Sur ses cinq derniers matches de 2018, la Jeunesse avait au menu Dudelange, le RFCU, Differdange et le Progrès. Après avoir bien négocié le premier rendez-vous de prestige face au F91, il reste donc à affronter l’actuel deuxième du classement, le troisième et une formation niederkornoise dont on peut penser qu’à un moment, elle risque bien de retrouver la même carburation que la saison dernière. Pas simple, pour ne pas dire très compliqué.
On peut même penser qu’avec un tel programme, si les Eschois sont toujours en tête de la DN au moment où la trêve des confiseurs pointera le bout de son nez, il faudra vraiment compter avec eux dans la course au titre de champion.
