L’Iran va faire appel d’une décision de la justice luxembourgeoise qui a rejeté mercredi une précédente demande de Téhéran de dégeler 1,6 milliard de dollars, bloqués l’an dernier dans le Grand-Duché afin d’indemniser les victimes des attentats du 11 septembre aux États-Unis.
Ces fonds iraniens, gérés par la chambre de compensation Clearstream, avaient été gelés par un juge luxembourgeois en janvier 2016 à la demande, selon le New York Times, des avocats de victimes des attentats du 11 septembre 2001 en vue d’une saisie au profit de leurs clients. Selon le quotidien américain, les victimes de ces attentats étaient parvenus à convaincre en 2011 un juge fédéral à New York, George B. Daniels, que l’Iran avait apporté son aide à ces attaques en « soutenant Al-Qaïda », ce que Téhéran dément formellement.
La décision du Luxembourg est « formelle », affirme un communiqué de la Banque centrale iranienne. La justice luxembourgeoise doit encore s’exprimer sur le fond. La banque centrale précise que l’Iran va de nouveau « faire appel » de cette décision, selon le site de la télévision d’État. En 2012, le même juge américain avait « ordonné à l’Iran de verser 2 milliards de dollars aux victimes et 5 milliards » de dollars de dommages et intérêts. Téhéran a dénoncé cette décision et porté plainte devant un tribunal international.
Grâce à l’accord nucléaire de juillet 2015 entre l’Iran et les grandes puissances, les sanctions internationales contre l’Iran ont été en partie levées, mais Washington a maintenu une partie de ses sanctions. L’affaire des fonds du Luxembourg risque d’aggraver les tensions de plus en plus fortes entre Téhéran et Washington. Dans son communiqué, la Banque centrale iranienne précise que « parallèlement au renforcement des sanctions américaines, l’Iran a tenté de limiter sa dépendance face au dollar ». « Cette politique va continuer », notamment pour éviter que les États-Unis ne saisissent les fonds iraniens à l’étranger. Depuis un an, l’Iran a plus que doublé ses exportations pétrolières grâce à l’accord nucléaire. Une partie de l’argent du pétrole est toujours payé en dollar. Cet argent est versé sur des comptes de la Banque centrale iranienne dans des grandes banques européennes et asiatiques notamment.
Le Quotidien/AFP