Temps fort du secteur touristique de la Grande Région à chaque début d’année, Vakanz n’a pas refait surface depuis sa mise en veille forcée en pleine pandémie. Et les professionnels s’en passent très bien.
Lancée il y a plus de 30 ans, la dernière édition de la foire Vakanz date de 2020 : à l’époque, 30 000 visiteurs s’étaient pressés dans les halls de Luxexpo pour profiter d’offres spéciales et booker leurs futures vacances auprès de 230 experts du voyage.
Un vrai succès, du moins en termes de fréquentation. Car, concernant le retour sur investissement, de nombreux professionnels ne s’y retrouvaient pas. Et le séisme du covid, qui a rebattu les cartes du tourisme au niveau mondial, leur a aussi prouvé que Vakanz n’était pas si incontournable que ça.
«Avec ou sans foire, cela n’a pas d’incidence sur notre chiffre d’affaires annuel», pointe Fernand Heinisch, le président de l’Union luxembourgeoise des agences de voyages (ULAV).
«Durant ces trois jours, on rencontre beaucoup de clients, mais on les voit aussi bien dans nos boutiques», poursuit-il, ajoutant que le salon permettait néanmoins de prendre la température de la saison à venir.
«Vu le coût pour les exposants, qui a toujours été trop élevé, Vakanz n’est pas une plus-value financièrement. Reste le côté émotionnel, car c’est un rendez-vous emblématique aux yeux du public», commente-t-il, avant de préciser que les foires tournées vers le client final ont tendance à décliner à l’étranger, au profit d’événements strictement business to business.
Un report sine die
Autant de paramètres qui ont dû peser dans la non-organisation de la foire Vakanz 2023, même si, officiellement, les raisons de sa suppression n’ont pas été dévoilées : «Jusqu’à présent, nous n’avons aucune date fixée. L’évènement n’aura probablement pas lieu cette année», se borne-t-on à répondre du côté de Luxexpo, qui n’a plus répondu ensuite à nos questions.
Porteur de l’événement aux côtés de poids lourds comme LuxairTours et les grands réseaux d’agences du pays, Luxexpo avait été contraint d’annuler l’édition de janvier 2021, après de nouvelles restrictions sanitaires dans l’événementiel. Son directeur, Morgan Gromy, parlait alors d’un simple report : il n’était pas question de laisser tomber le projet Vakanz, mais plutôt d’en «revoir le concept, la date et le format», expliquait-il dans nos pages.
Une mue indispensable désormais, alors que le boom des voyages post-covid se poursuit, malgré le contexte économique morose, comme le constate cette responsable d’agence : «Après ces deux ans, les gens veulent se faire plaisir et profiter de destinations qu’on ne pouvait plus vendre pendant la pandémie, comme l’Asie ou les États-Unis. On observe aussi un retour en force des séjours à la carte, hors des sentiers battus, et un marché des voyages en solo qui se développe», note ainsi Émilie Pierron, à la tête de l’espace Voyages Flammang d’Esch-Belval.
Un minisalon à Wemperhardt
En plus du sud de l’Europe, toujours très apprécié pour les vacances, avec la Grèce ou l’Italie, les destinations les plus prisées de ses clients sont la Tanzanie et l’archipel de Zanzibar, New York et la côte ouest américaine, le Sénégal, maintenant desservi par Luxair, l’Indonésie ou encore la Thaïlande.
Quant au budget vacances des résidents, il ne semble pas s’être resserré au fil des crises multiples de ces derniers mois : «Au lieu de partir plusieurs fois dans l’année, les gens vont privilégier un seul séjour, quitte à le prolonger ou à partir plus loin. Les vacances ne sont pas sacrifiées», continue l’employée de la marque Flammang qui a décidé de lancer son propre festival miniature à la place de son traditionnel stand géant à la foire Vakanz.
Baptisé «Flammin’Go Vakanz», il prendra la forme de trois jours d’offres spéciales et d’un salon dans le centre commercial Massen de Wemperhardt du 27 au 29 janvier. Une initiative qui pourrait faire des émules dans un secteur qui cherche à se réinventer.
Une chose est certaine et avec regret, je ne voyagerai plus avec Luxair.