Patrick Klein, chargé de direction du centre Abrigado, dresse un portrait alarmant de la «Fixerstuff» et regrette l’absence de soutien politique de quelque côté que ce soit.
En 2016, le comité de surveillance du sida a recensé 21 nouvelles infections au VIH parmi les usagers de drogues par voie intraveineuse. Lors de la présentation de son rapport en août, le président du comité avait d’ailleurs pointé du doigt l’Abrigado, en train selon lui de se transformer en « ghetto ». Un qualificatif que reprend volontiers Patrick Klein, chargé de direction du centre de jour.
Depuis 2013, l’Abrigado constate une augmentation de 73 % au niveau de la consommation de drogue et une augmentation de 35 % concernant les visites au café. En moyenne, 205 personnes passent par le centre tous les jours, et ce, alors que la structure a été conçue pour en accueillir 170. Depuis 2010, le chiffre augmente continuellement. «Dans la situation présente, ce n’est plus nous qui exerçons le contrôle sur les clients, c’est l’inverse» , constate Patrick Klein.
Une seule solution : décentraliser
Comme la ville doit être propre à tout prix, les toxicomanes n’ont plus d’autre endroit que l’Abrigado pour s’installer. Ainsi, le terrain entourant le bâtiment accueille depuis quelques années les abris de fortune de bon nombre d’entre eux (parfois jusqu’à 80).
«La Ville de Luxembourg fait beaucoup d’efforts, mais nous ne pourrons éviter une discussion de fond sur une possible décentralisation», note le chargé de direction. Au Luxembourg, les toxicomanes n’ont aucun lobby, aucune association qui défende leurs intérêts. En tant que soutien, payé par l’État, mais obligé de critiquer, Patrick Klein a donc parfois du mal à concilier ses fonctions, reconnaît-il.
Frédéric Braun
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C est un vrai scandale de l Etat luxembourgeois de laisser ce quartier de Bonnevoie mourir et de tout concentrer la misère au même endroit loin de nos petits quartier bourgeois et loin des yeux des touristes et clients bancaires