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Findel : quand la machine s’enraye


Dans la matinée, les panneaux d’affichage du Findel étaient remplis d’annulations et de retards de vols. (photo Julien Garroy)

Un léger trou sur la piste du Findel a nécessité ce mercredi une intervention extraordinaire. Elle a entraîné d’importants retards et des annulations jusqu’en fin de journée.

«Oh my God !», s’exclame une touriste anglaise qui change de tête en découvrant les panneaux d’affichage du Findel ce mercredi matin. Elle n’est pas la seule. Il y a aussi ceux qui soufflent, ceux qui enlèvent leurs lunettes, n’en croyant pas leurs yeux, ou encore ceux qui ont un rire nerveux en découvrant la mauvaise nouvelle : plus d’une vingtaine de départs sont affectés par des «dommages localisés à la surface asphaltée de la piste» selon l’aéroport.

Au-delà, au mieux, de retards allant jusqu’à deux heures, sept vols sont même annulés. Du côté des arrivées, c’est aussi le chaos avec des vols également annulés, retardés ou encore déroutés à Liège, Bruxelles ou Cologne.

Dans le terminal, calme malgré tout, le personnel de l’aéroport tente d’informer les passagers dont l’attente se fait longue. «Je suis ici depuis 6 h du matin et je suis sortie de chez moi à 4 h 30», témoigne cette passagère dont le vol à destination de Porto ne décollera pas avant 14 h 25, au lieu de 10 h 10. «Je suis arrivée et il n’y avait pas encore de problème. C’est en voulant passer le contrôle que l’on m’a dit qu’il y avait un problème sur la piste.» «C’est la vie», tente-t-elle de relativiser, son coussin autour du cou et la fatigue dans les yeux.

Une première pour le Findel

Repéré à 8 h par l’inspection de routine, le dommage est un trou d’une vingtaine de centimètres non loin du hangar de Cargolux. Rien d’impressionnant, mais de quoi chambouler tout un aéroport. Pour les passagers, les premières informations sont lacunaires. Elles ne précisent ni la nature de l’incident ni l’horaire estimé de la reprise des vols.

Pour Ginette, c’est l’incertitude. Installée aux États-Unis, elle doit rejoindre Lisbonne où l’attend sa correspondance pour New York. Au vu du retard accumulé par les vols avant le sien, elle craint pour sa correspondance : «Ça va être short.» Venue avec sa fille, qui fait le voyage avec elle, ainsi que sa sœur et son mari, qui l’accompagnent, Ginette a de quoi être blasée, car c’est son anniversaire. «On voulait manger une tarte pour son anniversaire avant de partir, mais on n’a pas eu le temps, on voulait être à l’heure. Si on avait su…», sourit amèrement son beau-frère.

Ce qui agace surtout la famille, c’est le manque de clarté. «Il faut informer les gens, nous n’avons pas assez d’explications.» Non loin d’eux, une dame avec un bouquet de fleurs tente de comprendre avec Luxair quand est-ce que son mari arrivera finalement. La compagnie luxembourgeoise est d’ailleurs dans le viseur de certains passagers, comme Guy qui déplore «une communication inexistante». «Ils ne nous ont même pas prévenus par SMS alors que l’on est quand même à l’heure de l’information numérique.» «À mon avis, ils se renvoient la balle», conclut-il en parlant de lux-Airport, qui gère le Findel, et la compagnie Luxair.

Alexander Flassak, le directeur général de lux-Airport, tient à se défendre : «Il est toujours difficile d’informer quand il se passe quelque chose de tel, on ne sait jamais combien de temps cela va prendre. Nous devons faire des calculs, estimer l’impact, puis faire réparer.» La situation au Findel était d’autant plus compliquée que ce trou a nécessité «une intervention unique» dans l’histoire de l’aéroport. Après avoir consulté un expert, puis l’administration des Ponts et Chaussées, lux-Airport a dû faire appel à une entreprise afin de refaire l’asphalte sur 100 mètres carrés. «C’était encore plus compliqué avec la chaleur qui a compliqué le refroidissement de l’asphalte.»

«Je vais devoir payer une nuit d’hôtel»

À 10 h 30, l’aéroport annonce que la moitié de la piste est rouverte uniquement pour l’envol des avions De Havilland Q400, à la distance d’accélération et de décollage réduite. Mais le chantier de réparation est loin d’être terminé. Au lieu de 12 h 30, il doit s’achever en début d’après-midi. Sur son site, lux-Airport ajoute que «les passagers sont invités à consulter leur compagnie aérienne pour les dernières informations et ajuster leurs plans de voyage».

Pour Rodrigue, il est déjà évident que son voyage se transforme en périple. En raison du retard et d’une correspondance ratée à Amsterdam pour Glasgow, il arrivera à 19 h en Écosse, mais son voyage ne s’arrête pas là. «J’habite sur l’île de Bute, sauf que le soir il n’y a plus de ferry pour y aller, donc je vais devoir payer une nuit d’hôtel en plus.» En guise de consolation, il a reçu «11 euros pour manger et boire à l’aéroport». «Ce qui n’est pas beaucoup», dit-il clairement. Comme d’autres passagers, il souhaite déjà prendre son avion avant de réclamer les dédommagements possibles en cas de retard ou d’annulation.

À 14 h 30, le trou est bouché et la piste redevient totalement opérationnelle. L’incident est clos, mais les perturbations se poursuivront jusqu’en fin de journée, puisque des arrivées et des départs seront décalés jusqu’à 19 h.

Malgré cette journée compliquée, Alexander Flassak tient à relativiser : «Cela aurait pu être pire, car nous ouvrons à 6 h et l’incident est survenu après notre pic de trafic matinal.» «Je suis content de la réaction des passagers. Ils ont compris que c’était un problème pour leur sécurité et ils étaient donc calmes et très patients», a-t-il tenu à ajouter.

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