COUPE (FINALE) Ces deux grosses machines ont vécu de leur sérieux pour arriver là.
Le Swift et le Progrès sont libérés. L’un et l’autre ont atteint l’objectif européen ce week-end. C’était un minimum absolu pour les deux équipes, mais si c’est le premier qui l’emporte jeudi soir, ce trophée constituera un simple pansement sur une jambe de bois tant la perte du titre de champion n’était pas du tout programmée. Si c’est le second, la fête sera à la hauteur des 43 ans qui se sont écoulés depuis le dernier titre.
Voilà deux équipes, séparées par seulement quatre petits buts au classement de DN après 27 journées de championnat, qui se regardent les yeux dans les yeux et qui vont voir deux des techniciens les plus pointus de BGL Ligue s’affronter sur le terrain tactique.
Match totalement fermé en perspective ? En quarts contre le tenant du titre differdangeois (2-0), Niederkorn a en la matière livré une performance monumentale, d’un cynisme génial.
On a du mal à s’attendre à autre chose de sa part et le bras de fer excite Jeff Strasser : «Il y a certains matches où c’est évident de trouver la solution pour contrer l’adversaire, d’autres où ça l’est moins. Comme là. Et tu vas vraiment chercher tous les petits détails!».
Le détail qui n’en est pas un, c’est la liste des absents du Progrès. Carrément une épine dorsale. Flauss dans les buts pourrait être sur le retour mais reste très incertain, Peugnet et Amofa sont forfaits et Jarmouni est douteux.
Malades, Duarte et Mersch pourraient aussi devoir faire l’impasse. Fatalement, le Swift, dont l’effectif est à la hauteur de ses déceptions en DN, a moins de problèmes : «seuls» Skenderovic, Zeghdane et Akhalaia sont out, tandis qu’Ekofo, qui n’a repris l’entraînement que vendredi après être sorti blessé en quart de finale à Esch, sera sans doute trop juste.
Ils ont démarré après une grosse déception
À son poste de latéral droit, les options ne manquent pas (Dante, Ferrara, Pierrard), toutefois, et même si seuls cinq garçons (contre sept en championnat) poseront leurs fesses sur le banc hesperangeois, le fait de disposer de «plus de profondeur», d’«un plus grand noyau» constitue un atout non négligeable aux yeux de Cédric Sacras.
Mais de là à ériger le Swift en favori contre un Progrès qu’il n’a battu qu’une fois sur huit en championnat depuis sa remontée dans l’élite en 2021 (et qui l’a aussi éliminé en 16es de finale de la Coupe en 2021/2022), et face auquel il n’a pris qu’un point cette saison (2-0, 0-0), il y a un pas que le latéral gauche, quand bien même il a glissé son mégaphone fétiche dans le sac, ne franchit pas : «Les deux équipes se valent».
Bien au-delà des soucis qui sont les leurs avant ce qui est devenu le match le plus important de la saison, voilà deux groupes qui ont su s’inventer une identité de machine implacable au meilleur moment.
Après une défaite et une prestation «nulle» contre Mondercange (2-1) qui l’a privé de remonter sur le podium, Niederkorn n’a pas tortillé et remporté quatre victoires consécutives qui lui offrent aujourd’hui une finale et un été continental.
Pareil pour Hesperange, qui a perdu son titre à Differdange (2-0) le même week-end mais s’est ressaisi plutôt que de couler, avec des recettes de petite équipe mais le talent de grandes individualités : quatre succès aussi, avec deux victoires à la Frontière contre la Jeunesse, et un autre sur le F91 qui a plombé Dudelange quasiment pour de bon dans la course au titre.
Entre ces effectifs concentrés, sérieux, talentueux, les phases arrêtées pourraient tenir un rôle encore plus considérable que d’habitude. Holzhauser, dans ce rôle, est un métronome d’une vertigineuse régularité qui a pris la main devant deux autres monstres du genre, Sinani et Stolz.
Le Progrès a lui un répondant quasiment identique avec Schmid et Natami, mais Strasser ne cache pas que c’est l’Autrichien, dans le camp d’en face, qui a révolutionné son équipe : «Sa qualité individuelle a fait beaucoup de bien au Swift. Je ne sais pas s’ils seraient sur le podium sans lui». Ni même en finale de la Coupe peut-être. Mais peut-il la leur gagner, désormais?