Les feux de forêt au Portugal ont consumé 61 600 hectares depuis le début de l’année, dont un tiers dans l’immense incendie à Pedrogao Grande, qui a fait 64 morts et plus de 250 blessés en juin, a annoncé mercredi l’organisme chargé des forêts.
«C’est le chiffre le plus élevé depuis 2007. Comparé à la moyenne des dix dernières années, le nombre d’hectares brûlés a été multiplié par six» entre janvier et juin, constate l’Institut portugais de conservation de la nature et des forêts (ICNF) dans un rapport. L’incendie à Pedrogao Grande (centre), le plus meurtrier de l’histoire récente du Portugal, a dévasté 20 072 hectares, alors que celui qui a éclaté à Gois dans le district de Coimbra a ravagé 16 021 hectares.
Les autorités portugaises, qui évaluent à près de 200 millions d’euros les dégâts à Pedrogao Grande, ont promis des aides d’urgence, notamment pour les agriculteurs et pour reconstruire les quelque 500 maisons endommagées. Si la police judiciaire avait évoqué peu après le drame l’hypothèse d’un orage sec au cours duquel la foudre aurait embrasé la forêt, la piste criminelle n’est désormais plus exclue et le ministère public a ouvert une enquête.
L’Institut portugais de la mer et de l’atmosphère (IPMA) avait jugé dimanche «peu probable» que l’incendie de Pedrogao Grande ait été provoqué par la foudre. Selon l’IPMA, les premiers éclairs dans la région ont été enregistrés plus de trois heures après le début de l’incendie, qui s’est déclaré peu avant 14h00. Au Portugal, seul 1,5% des incendies de forêt qui ont fait l’objet d’une enquête entre 2003 et 2013 ont été d’origine naturelle, selon l’ICNF. En 2013, 31% ont été des accidents et 25% des feux intentionnels, alors que la cause de 28% d’entre eux reste inconnue.
Depuis le début de l’année, la police a arrêté 29 incendiaires présumés, dont le dernier mercredi, un retraité de 80 ans soupçonné d’avoir mis le feu en avril dans la région de Montalegre (nord).
Le Quotidien/AFP