Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
C’est une journée désormais inscrite dans la tradition luxembourgeoise. Comme chaque année, le Grand-Duc héritier Guillaume et son épouse Stéphanie ont rendu visite aux habitants d’Esch-sur-Alzette, en cette veille de fête nationale. Des milliers d’entre eux ont répondu présent à l’événement.
18 h 35. Le Wilhelmus, hymne de la Maison grand-ducale, résonne sur la place de l’Hôtel de Ville. Malgré le bruit ambiant formé par les centaines de personnes présentes, la mélodie se distingue. Une odeur de braise envahit la place. Elle provient du feu de camp des scouts, que vient d’allumer le Grand-Duc héritier Guillaume.
Un dernier salut à la foule, avant que son épouse Stéphanie et lui-même ne partent en direction de la capitale. Première étape de la fête nationale, la visite du couple Grand-Ducal héritier à Esch-sur-Alzette a pour fonction de lancer les festivités. La cérémonie, une fois encore, a réuni toute une ville.
Embrasement du feu de camp des scouts. (Photo : Alain Rischard)
Fierté nationale
À 16 h déjà, les terrasses des cafés environnant la place de la Résistance étaient prises d’assaut. Comme au Casablanca, à l’angle de la rue de l’Alzette et la rue Dicks. Autour des tables, le sujet de discussion est commun. “Il va y avoir beaucoup de monde cette année”, dit Justine, jeune Luxembourgeoise. L’ambiance y est légère, détendue. Malgré un ciel grisonnant, les terrasses annoncent complètes. Pourtant, on y regarde les montres. Pas question de rater la principale raison de cette sortie du jour.
Une heure plus tard, une foule cosmopolite rode au pied de l’“Escher Theater”. Les drapeaux luxembourgeois sont omniprésents, agités dans les airs, par petits et grands. Devant le site culturel, un important cortège de sécurité scrute les spectateurs. Quelques instants plus tard, l’attente de tous est rompue par le Wilhelmus, qui annonce l’arrivée du couple. Mars Di Bartolomeo, vice-président de la Chambre des députés, Martine Deprez, ministre de la Santé et de la Sécurité sociale, et Georges Mischo, ministre du Travail et des Sports, accueillent les intéressés.
Hannah – jeune fillette de 5 ans – se trouve parmi ce beau monde. Accompagnée de ses parents, elle a l’honneur de tendre un bouquet de fleurs au couple, qui ira déposer quelques minutes plus tard une couronne de fleurs, aux Monuments des morts. Cependant, le Prince Charles – enfant de la famille héritière – est absent.
Pendant ce temps, la foule patiente, en attendant le défilé des associations. Parmi elles, on y retrouve Marie-Alix et Marie-José, amies de longues dates. “C’est une cérémonie importante pour nous. C’est mon pays d’origine, dont je suis fière”, explique la première. La seconde poursuit : “Le Luxembourg est mon pays d’accueil. Je suis arrivée du Cap-Vert, et cette nation m’a toujours traitée comme si j’en étais originaire. Être présente, c’est aussi exprimer ma gratitude.”
Enfin, le cortège démarre. Harmonie musicale de la Ville, CGDIS, scouts et quelque dix autres associations défilent, le long de la rue Alzette. En tête de ces animations se trouve le couple héritier. Quinze minutes durant, poignées de main et sourires sont adressés au public. “ C’est un vrai honneur pour nous”, s’exclame Marie-José.
Le couple grand-ducal héritier s’est mêlé à la foule. (Photo : Alain Rischard)
“Une ambiance familiale”
La fête se poursuit sur la place de l’Hôtel de Ville. Les senteurs des beignets frits et saucisses au grill imprègnent les lieux. Pendant que les responsables politiques observent à leur tour le défilé, plusieurs centaines de personnes se réunissent, le temps d’un repas sur le pouce. “C’est aussi cela que l’on recherche. Une ambiance familiale, où l’on retrouve des connaissances que l’on n’avait pas vues depuis longtemps”, exprime Jason, résident de la ville.
C’est un habitué de l’événement. “Je viens tous les ans, c’est ma manière de montrer mon attachement au pays. L’organisation est chouette, c’est bon enfant. Cette année, il y a beaucoup de monde”, remarque-t-il. Près du stand de nourriture portugaise, Marie-José et Marie-Alix profitent, elles aussi, du moment. “C’est très convivial, il y a moins de monde que dans la capitale, c’est appréciable”, justifie la Capverdienne d’origine.
Plusieurs stands de nourriture étaient présents. (Photo : Editpress)
18 h. Le couple, suivi des ministres et de Christian Weis, bourgmestre d’Esch-sur-Alzette, entre dans l’Hôtel de Ville. À quelques pas de là, Tim et Lucas peuvent souffler et apprécier la fête. Les deux jeunes hommes, membres de l’harmonie musicale, ont réussi leur prestation. “C’est un honneur que de se représenter devant eux. Maintenant, on va rejoindre des copains au Glacis, et profiter de la soirée.” Ils rateront la dernière sortie du couple.
Durant une demi-heure, ces derniers profiteront de l’Escher Volleksfest, la fête populaire présente sur la place. Tour à tour, ils dégustent les spécialités des différents comptoirs, saluant par la même occasion le travail réalisé par les artisans, puis rejoignent le feu de camp des scouts, dernière solennité de la journée.
Pauline, travailleuse transfrontalière française, assiste à la scène. “C’est surprenant de voir tant de fierté à porter l’étendard de sa nationalité. Chez nous, il serait impossible de voir une telle proximité avec nos représentants. Je trouve cela très beau à observer.” Une chose est sûre, elle reviendra l’an prochain. Elle ne risque pas d’être la seule.
Le feu d'artifice. (photo Alain Rischard)
Le feu d'artifice. (photo Alain Rischard)
Le feu d'artifice. (photo Alain Rischard)
Le feu d'artifice. (photo Alain Rischard)
Le feu d'artifice. (photo Alain Rischard)
Le feu d'artifice. (photo Alain Rischard)
Le feu d'artifice. (photo Alain Rischard)
