La Fête de la musique s’est mal terminée pour plusieurs jeunes filles, samedi soir à Metz, Thionville et Sarreguemines. Elles ont fait l’objet de « piqûres à la seringue ». Le bilan est de 17 victimes à Metz, 13 à Thionville. À Metz, deux hommes ont été interpellés. Leur garde à vue a été prolongée ce dimanche.
Alors que la Fête de la musique battait son plein à Metz, une dizaine de jeunes filles ont été victimes de piqûres. Les faits ont été signalés vers 22h et se sont produits entre deux lieux emblématiques de la ville : la place de la République et la place Saint-Jacques, reliées par cette artère très passante qu’est la rue Serpenoise. D’autres méfaits similaires ont été commis dans le centre-ville, dans la rue du Palais notamment.
Au final, le bilan est monté à 17 jeunes filles et jeunes femmes «piquées». La plupart sont des mineures mais l’on dénombre aussi quelques adultes âgées d’une vingtaine d’années. «Les victimes sont âgées entre 14 et 20 ans», précisait ce dimanche en fin de matinée, sur ses réseaux sociaux, le maire François Grosdidier.
Un «tri médical» a été mis en place par les sapeurs-pompiers, place d’Armes. Il s’agissait pour les secours de juger de la nécessité de transporter les jeunes filles à l’hôpital ou non. Sept ambulances, des moyens de commandement ainsi que des moyens médicaux et paramédicaux ont été mobilisés. Au final, les 17 victimes ont été conduites à l’hôpital de Mercy pour analyses.
Entre-temps, un individu a été interpellé, rue Serpenoise, par la police municipale. Il aurait été identifié par l’une des victimes. Il a été conduit à l’hôtel de police et placé en garde à vue. Une seconde arrestation a eu lieu un peu plus tard dans la soirée.
« Sauf que l’agression s’est produite au Saulcy (à l’écart du centre-ville messin, N.D.L.R.) et que la victime est un homme. Il aurait été piqué par le mis en cause lors d’une altercation», précisait ce dimanche Thomas Bernard, le procureur adjoint de Metz.
Et le magistrat de détailler : « Même si les faits ne semblent pas liés, les deux individus ont été mis en garde à vue pour violences avec arme et en état d’ivresse, ainsi que pour administration de substances nuisibles.»
Des faits similaires ailleurs en Lorraine
Mais pour l’heure, à part le témoignage des victimes déclarées, rien ne permet de déterminer clairement leur implication. Aucune seringue n’a été retrouvée sur eux et les perquisitions n’auraient rien donné de probant.
Pour les besoins de l’enquête, leur garde à vue a été prolongée ce 22 juin. Les mis en cause sont un vingtenaire et un père de famille d’une quarantaine d’années (pour les faits au Saulcy).
Des méfaits similaires ont eu lieu ailleurs en Moselle, mais aussi à Nancy. « À Thionville, 13 jeunes filles ont signalé avoir été piquées », rapporte une source policière.
À Sarreguemines, quelques jeunes, garçons et filles, ont également fait les frais de piqûres sauvages. Le nombre de personnes touchées n’est pour l’heure pas connu, mais le commissariat de la ville a d’ores et déjà enregistré deux plaintes à ce sujet.
Un appel sur les réseaux
Sur sa page Facebook, le maire de Metz et président de la métropole a rappelé qu’un appel « avait été lancé sur les réseaux pour piquer les jeunes filles lors de la Fête de la musique ».
Un père de famille du pays de Briey (54) témoigne : « Je voulais amener ma femme et mes enfants à Metz. Ma fille de 13 ans m’a répondu qu’elle ne voulait pas y aller à cause des messages qu’elle avait vus sur TikTok. Du coup, nous sommes restés à la maison… »
Ils n’ont donc pas fait partie de cette vague d’amateurs de bons sons et de bonne anbiance qui a gagné les rues de la capitale mosellane, samedi soir. C’est l’une des notes positives de l’événement.
Comme le relève François Grosdidier : «Il y avait énormément de monde, des gens partout, dans toutes les rues du centre-ville. Je ne sais pas si 50 000 personnes étaient là, c’est possible. Plusieurs dizaines de milliers de personnes se sont en tout cas déplacées. On a battu les records d’affluence des événements passés. Même pour la montée de Metz en Ligue 1 il y a trois ans, on avait eu moins de monde…»
Grégory Ingelbert
(Le Républicain lorrain)