Ne manquez pas les dernières heures du festival annuel du château de Vianden. Depuis le 26 juillet, le fer des épées résonne, en son sein, pour la 23e édition du plus grand festival médiéval de la Grande Région.
Tout au long de la semaine, plus de 100 participants ont animé le château de Vianden et ce sera encore le cas jusqu’à dimanche. «Les spectacles ont des horaires fixes. On a des combats à l’épée, de la musique médiévale, les deux assurés par le groupe tchèque Herold.
On a aussi des fauconniers qui montrent des vols de rapaces et expliquent aussi les particularités des oiseaux», détaille Jessica Ersfeld, la cheffe du personnel du château de Vianden, qui a cité deux des animations parmi les plus appréciées du festival : les combats et la fauconnerie.
En matière de combats et de spectacle vivant, le groupe tchèque Herold est un incontournable. Fidèles du festival médiéval de Vianden depuis des années, ses acteurs transportent les visiteurs à l’époque médiévale avec des danses traditionnelles (ou petits et grands pourront même participer) et d’impressionnants combats de chevaliers.
Habillés d’armures et de costumes d’époque, ces passionnés manient l’épée avec précision, recréant le noble art qu’est l’escrime, le tout à la sauce médiévale. Leurs animations plongent les visiteurs dans l’ambiance des grandes fêtes chevaleresques, rythmées par une musique aussi festive qu’épique.
Parmi les animations les plus spectaculaires, les démonstrations de fauconnerie ne laissent personne indifférent. «Personnellement, j’aime beaucoup les fauconniers. Les oiseaux sont extraordinaires, c’est merveilleux à voir », confie Jessica Ersfeld.
Wolfgang, fauconnier et pédagogue
Wolfgang, membre fauconnier du groupe Greifvogelstation Hellenthal, présente notamment Queen, un pygargue vocifer africain âgé de 20 ans. «Queen a une envergure d’environ 1,90 m et pèse 3 kg. C’est un oiseau impressionnant, proche du pygargue à tête blanche, mais avec un poitrail blanc.»
Pour Wolfgang, l’animation qu’il propose se veut pédagogique : «Nous voulons expliquer pourquoi ces oiseaux sont particuliers, ce qu’ils savent faire, à quelle vitesse et à quelle hauteur ils volent. C’est une petite mission éducative que nous menons, et nous apprécions aussi de passer du temps ici au château, car c’est un lieu idéal pour partager nos connaissances sur nos rapaces.»

Du spectacle, de la pédagogie, ajoutés à un cadre exceptionnel, tels sont les ingrédients de la réussite du festival médiéval de Vianden : «Le festival a connu son succès très rapidement, raconte Jessica Ersfeld. Le concept est né en 2002 pour rendre le château plus attrayant et attirer davantage de visiteurs. Une fête médiévale, cela s’inscrit parfaitement dans le décor historique du lieu.»
Pour Jessica, l’événement n’est pas seulement festif : « Nous voulons aussi montrer les us et coutumes médiévales, faire découvrir comment on vivait à cette époque.»
La cheffe du personnel du château de Vianden a le sourire. «Cette édition 2025 fonctionne bien. On a du monde de partout, des Néerlandais, par exemple. L’année dernière, on a compté 25 000 personnes et on espère dénombrer 28 000 visiteurs au terme de celle-ci.»
Mattéo, verrier passionné

Et si tout ce beau monde se déplace à Vianden, c’est aussi pour déambuler entre les les stands d’artisans : cuir, bijoux, démonstrations de forge et de verrerie. Non loin de l’entrée du château, le public peut aussi observer Mattéo Maurin, souffleur de verre itinérant.
Installé depuis plusieurs éditions, il attire toujours une foule curieuse lorsqu’il s’exécute. «J’ai découvert le festival en 2016. J’ai envoyé une candidature spontanée et ils étaient plutôt contents d’avoir ce métier pour le festival. Je montre, sur des pièces relativement courtes faites en 15 ou 20 minutes, comment créer un objet à partir d’une matière en fusion. Mon but est de promouvoir le verre et de prouver que ce métier existe encore.»
«À l’époque médiévale, nous dit ce verrier, c’était un métier très peu courant, parce que c’était un des seuls que la noblesse pouvait exercer. Il fallait des gens pour mettre du bois dans le four jour et nuit. Avoir du verre à sa table, c’était, principalement, une manière de bien se montrer.»
Concluons la visite avec Jessica Ersfeld : «C’est un festival conçu aussi pour les familles. On observe, on achète des souvenirs, on assiste à des combats à l’épée… Il y en a pour tout le monde!»
Jusqu’à ce dimanche (10 h-19 h, dernière entrée 18 h). Tarifs : 15 euros (adulte), 9 euros (étudiant), 6 euros (6-12 ans), 36 euros (famille : 2 adultes et 2 enfants). Navette gratuite.
D’une ruine à un monument majeur

Le château de Vianden a été construit entre les XIe et XIVe siècles sur un ancien castel romain et ancien refuge carolingien. Il est l’une des plus grandes résidences féodales romanes et gothiques d’Europe. Ses parties les plus emblématiques sont la chapelle et les logis seigneuriaux, datent des XIIe et XIIIe siècles.
Demeure des comtes de Vianden jusqu’au XVe siècle, il passa ensuite à la maison de Nassau et la principauté française d’Orange. En 1890, il devint la propriété du Grand-Duc Adolphe, descendant de la dynastie de Nassau et donc de la famille grand-ducale.
Progressivement tombé en ruine au XIXe siècle, il est acquis par l’État luxembourgeois en 1977. Il a depuis été restauré et représente aujourd’hui un monument européen majeur.