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Festival de BD : trente ans de bulles à Contern


Le festival de BD est également un marché à ciel ouvert où des vendeurs peuvent proposer leurs albums.

La commune de Contern ouvre une bulle à la bande dessinée un week-end par été depuis 30 ans. Un anniversaire qui témoigne du succès du 9e art auprès des Luxembourgeois.

Qui aime l’aventure, l’imaginaire, l’humour, le dessin et les belles histoires est le bienvenu au festival de la BD de Contern qui fêtait ce week-end son trentième tome. Et, cette année encore, ils ont été nombreux à pénétrer dans la bulle malgré une météo quelque peu capricieuse. À l’intérieur, un petit village luxembourgeois d’irréductibles amateurs de romans graphiques, mangas, BD et comic books ainsi que de prestigieux invités, créateurs de personnages et d’univers. Quand il ne s’agit pas des personnages eux-mêmes qui s’échappent des cases comme à l’occasion de la grande parade à travers les rues du village. Une première organisée hier pour cette édition spéciale.

Spirou et Marsupilami revisités par Yohan qui a créé l’affiche de ce tome 30, nuées de Mini Mouse roses, Ghostbusters, légionnaire barbu, Tintin sans Milou mais avec le capitaine Haddock, Petzi dont l’auteur des nouvelles aventures, Thierry Capezzone, faisait partie des invités du festival et e les vieilles branches encore vertes étaient également présentes. Dix-neuf groupes ont défilé au milieu des vendeurs de BD d’occasion et de figurines à collectionner.

Le festival est également un grand marché à ciel ouvert où dégoter des exemplaires uniques et faire le plein d’albums. Daniel, quinquagénaire enjoué, repart les poches vides mais le sac à dos plein. «Comme dirait Obélix, je suis tombé dedans quand j’étais petit. Je m’étonne moi-même de réussir à trouver des albums que je n’ai pas encore lus ou des éditions spéciales», s’amuse-t-il. «Acheter des exemplaires neufs me ruinerait au rythme auquel je les dévore. Donc, je fais les marchés et j’ai mal au dos.»

Six mille visiteurs chaque année

Kaylan, 5 ans, découvre de nouveaux personnages. Notamment un impressionnant guerrier orgue tout vert qui lui a fait une peur bleue. Son truc à lui, ce sont les cartoons mignons. «Il regarde des séries toutes mignonnes. En ce moment, ce sont les Schtroumpfs, mais il a aussi découvert les héros Marvel et ne jure plus que par Spiderman», confie sa maman alors que Superjhemp, le local de l’étape, et ses acolytes tentent de distribuer des tartines de Kachkéis. Immédiatement derrière eux, une trieuse à bière sur roues traînée par un tracteur vintage. Un char illustrant un autre genre de bulles plébiscitées par les Luxembourgeois.

Et si, les visiteurs ont été moins nombreux que lors des éditions précédentes, selon un habitué, cette baisse de fréquentation ne s’est pas répercutée sur les ventes, confirme John Rech. «Tu as été raisonnable», souffle un visiteur à son ami au sortir du hall où sont réunis les auteurs invités. «Quatre albums», lui répond l’autre. Dont une dédicacée par Frank Margerin. «J’ai été nourri à Fluide glacial, à Édika, Reiser, Gotlib, Franquin et Margerin entre autres», explique ce natif du pays de la bande dessiné.

Un point commun avec Lucien Czuga qui partage son prénom avec le personnage de Métal hurlant. «À l’époque de la sortie des premiers albums, j’étais un grand fan de mon homonyme. J’ai lu tous les Margerin», note, hilare, celui qui n’a jamais raté une édition du festival. «Ce festival est une aubaine pour le 9e art et ces auteurs. Cela leur permet de se rencontrer et d’échanger. Mais aussi de présenter leurs livres au public. Un noyau dur de 500 à 1 000 collectionneurs luxembourgeois se procurent toutes les BD à leur sortie et près de 6 000 personnes viennent ici chaque année.» Cette année, il est présent avec l’édition augmentée jubilatoire Superjhemp géint de Bommeléer éditée à l’occasion des 35 ans du personnage et des 135 ans de la librairie Ernster. Comme quoi la bande dessinée vieillit bien et a encore de belles pages à tourner.

Trois questions à John Rech

Le touche-à-tout participe à sa quinzième édition du festival. Cette fois, il présente une édition spéciale de sa série Junior avec Andy Genen, Dem Junior seng Sammeltut, qui regroupe les quatre premiers tomes de ses aventures en attendant une nouvelle création pour 2025.

À quel auteur présent cette année irais-tu demander une dédicace et pourquoi ?

John Rech : Il y en a beaucoup, mais Mike Perkins est mon héros absolu. Il a entre autres dessiné Bat-Man : First Knight, The Swamp Thing et tout plein d’autres comics pour DC et Marvel. Pas parce qu’il est connu ou juste génial, mais parce qu’il est un des mecs les plus gentils dans cette salle. J’essayerai aussi de rencontrer Benoît Blary. Il y a tellement d’artistes sympas.

Je trouve que par rapport à pas mal de festivals, on est une famille géante. Je vois des parallèles avec mon autre métier, celui de la musique. L’atmosphère ici est très bonne.

Une guitare électrique est-elle plus glamour qu’un crayon ?

Pour les amateurs de bande dessinée, les auteurs invités sont des rock stars. Ils sont pourtant tous très terre à terre et humains. Ils ne sont pas entourés de glamour. Ce sont des mecs normaux qui sont des cracks dans leur domaine.

Pourquoi le Luxembourg a-t-il besoin d’un festival de la BD ?

Au Luxembourg, nous avons besoin de plus de festivals dans tous les domaines pour permettre aux gens de découvrir encore plus de choses nouvelles. L’importance de la BD est plus grande qu’il n’y paraît. C’est un moyen d’expression qui donne accès à la littérature et qui ouvre d’autres perspectives sur le monde. Il y a tellement de dessinateurs avec des styles différents, tellement de scénaristes… Ils éveillent l’imagination du lecteur et le plongent dans tellement de mondes différents.

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