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Festival AlimenTerre : un mois de films pour questionner nos habitudes alimentaires


Durant un mois, cinq films sur les problématiques de l’alimentation et de l’agriculture seront projetés à divers endroits du Luxembourg.

Du 6 novembre au 6 décembre, le festival AlimenTerre projettera cinq documentaires aux quatre coins du Luxembourg. L’objectif : sensibiliser à l’alimentation durable et solidaire.

Dans le monde, 2,8 milliards de personnes ne peuvent pas se permettre un régime alimentaire sain et jusqu’à 733 millions de personnes sont confrontées à la faim en raison de conflits, de chocs climatiques répétés ou de ralentissements économiques, alors même que la nourriture est le troisième besoin fondamental de l’homme, selon l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Pour sensibiliser aux enjeux de l’alimentation et de l’agriculture, l’ONG internationale SOS Faim organise depuis près de vingt ans dans de nombreux pays le festival AlimenTerre. Et cette année marque la première édition luxembourgeoise du festival.

«Les objectifs sont de mettre en évidence ces enjeux et, à moyen terme, de sensibiliser les citoyens et de les engager à commencer une réflexion et à changer leurs habitudes alimentaires pour se diriger vers une alimentation durable et solidaire», explique Marie-Noëlle Brigode, coordinatrice nationale du festival pour SOS Faim, l’organisateur.

Pour ce faire, cinq documentaires ont été sélectionnés. Chaque film aborde un thème pour recouvrir différents enjeux de la problématique de l’alimentation : «alimentation durable», «justice sociale», «accès aux semences paysannes» ou «défis de l’agriculture face aux dérèglements climatiques» seront au programme.

Le festival s’ouvrira le 6 novembre aux Rotondes avec le documentaire La Théorie du boxeur, qui aborde la question de l’impact du dérèglement climatique sur les agriculteurs français. Les différents documentaires qui suivront seront projetés à l’université ou dans des lycées, mais aussi dans des entreprises.

«Cela permet de brasser différents publics», souligne Delphine Dethier, la directrice de SOS Faim. Chaque projection sera suivie d’un débat ou d’une animation en compagnie d’experts ainsi que d’un moment autour de produits locaux.

Derrière les bananes, des violations de droits

Le documentaire Les Maux de notre alimentation présente des témoignages de personnes travaillant en Équateur, le pays des bananes, un produit au cœur de l’alimentation des pays occidentaux. D’après l’ONG Fairtrade Lëtzebuerg, en 2023, 2 057 tonnes de bananes ont été vendues au Grand-Duché. Un chiffre en augmentation de 5 % par rapport à 2022. Pourtant, devant ce geste anodin de manger une banane se cachent des vies brisées et des droits violés. Jorge Acosta, protagoniste du documentaire, peut en témoigner.

«Cela arrive souvent que les travailleurs dans les champs de bananes tombent malades à cause des pesticides et en meurent», confie l’ancien pilote d’aviation agricole, présent lors de la présentation du festival. Après des années à répandre du pesticide sur les champs, Jorge Acosta a décidé de lancer le syndicat ASTAC, qui lutte pour les droits des travailleurs : «On appelle à la solidarité… On ne demande pas aux gens d’arrêter de manger des bananes, mais on demande que les consommateurs occidentaux s’interrogent et on exige des lois qui responsabilisent les entreprises.» «À travers le festival, nous voulons montrer que l’alimentation est politique et que nous avons un impact à travers notre alimentation», appuie Delphine Dethier.

Programmation et inscription : festivalalimenterre.lu

La FAO en défense du «droit aux aliments»

Chaque année, la date du 16 octobre marque la journée mondiale de l’Alimentation. Lancée par la FAO pour célébrer sa propre date de création, cette journée vise à sensibiliser à la situation des personnes souffrant de la faim dans le monde et à faire prendre conscience de la nécessité d’une sécurité alimentaire et d’une bonne alimentation pour tous. Cette année, le thème est «Le droit aux aliments au service d’une vie et d’un avenir meilleurs».