Le 30 novembre, l’antenne dudelangeoise de l’Adem fermera définitivement. Une décision que la mairie de la ville a du mal à accepter.
C’est vers 10 h au siège de l’Adem à Luxembourg-Hamm, vendredi, que le ministre du Travail, Georges Mischo, a annoncé la nouvelle. L’antenne de Dudelange devra fermer ses portes le 30 novembre. En cause, l’état des locaux actuels. «L’espace est devenu trop exigu et ne permet plus de répondre aux exigences croissantes de l’Adem en ce qui concerne la qualité de son offre de services», comme indiqué dans le dernier communiqué en date.
En mai dernier, il précisait déjà que «la réception principale du bâtiment actuel n’est pas utilisable, obligeant les clients à se rendre au sous-sol pour accéder à l’agence pour prendre un ticket. Or les bureaux de l’Adem ne se trouvent pas seulement au sous-sol, mais également au 1er étage.»
Pour continuer la prise en charge des quelque 1 500 demandeurs d’emploi mensuels, l’agence et la ville ont cherché des solutions de relocalisation pendant des mois. Une recherche assidue pour une antenne majeure du pays. Elle est tournée spécifiquement vers les demandeurs d’emploi âgés de plus de 30 ans et les personnes en situation de reclassement professionnel externe, résidant en France et en Allemagne.
Malheureusement, l’opération a fait chou blanc avant même la fin du bail des locaux, le 31 décembre 2024. Les inscrits vont donc devoir se déplacer plus ou moins loin selon leur lieu de résidence. Les demandeurs d’emploi résidant dans les communes de Roeser et Frisange, environ 300 personnes, seront désormais accompagnés par les conseillers de l’agence Luxembourg-Hamm. Ceux vivant dans les communes de Dudelange, Bettembourg ainsi qu’en France, soit environ 1 200 personnes, seront suivis à Esch-Belval. Ils devraient recevoir individuellement un courrier dans les prochains jours.
Manque de communication
Même si cette solution semble efficace et rapide, ce n’est pas de cette façon que la voit le bourgmestre de la commune, Dan Biancalana. «Une annonce qui ne nous rend pas heureux et nous met même en colère.» Il s’explique : «En tant que Ville de Dudelange, nous avions envoyé un premier courrier à la mi-avril et le conseil communal avait voté une motion à la majorité – seul le CSV ne l’avait pas votée. Ces deux documents, jusqu’ici, n’ont reçu ni réponse, ni même un accusé de réception.» Aucun écho pour la mairie, installant une période de doute, d’incertitude… Jusqu’à la veille.
Jeudi soir, il reçoit un appel de Georges Mischo lui confirmant la fermeture de l’Adem de Dudelange. «Un manque de respect de la part du ministère. Même si nous ne sommes pas d’accord, nous devons pouvoir communiquer et avoir une réponse.» Dan Biancalana dresse un parallèle en parlant de ses échanges avec le ministre des Affaires intérieures l’an dernier. Même si les deux partis n’étaient pas d’accord sur la mobilisation d’agents de police dudelangeois à la capitale, ils avaient réussi à s’écouter.
Dans cette affaire, le bourgmestre perçoit un discours contradictoire dans les annonces gouvernementales des dernières années. «D’un côté, les politiques de décentralisation sont encouragées, et de l’autre, on retire une agence dans la 4e ville du pays alors que le besoin d’un bureau à Dudelange est existant et reconnu.»
Cette antenne était pour eux un service de proximité et un service public qu’ils ont «toujours honoré». La ville de Dudelange a également un devoir en tant que centre d’attraction local avec son centre culturel et son école de musique qui rayonnent à échelle régionale. À présent amoindri par la perte du bureau pour les demandeurs d’emploi.
Dans un horizon très lointain, le bourgmestre et son équipe perçoivent une solution : installer l’antenne de l’Adem dans le futur quartier NeiSchmelz. Malheureusement, les travaux sont encore en cours et devraient se conclure aux alentours de 2030. La directrice de l’Adem, Isabelle Schlesser, tire une conclusion similaire sur un retour dans la ville : «Ce ne sera pas tout de suite. Nous n’avons pas le projet de rapatrier les clients et les agents à court terme.»
Simon Iung