Mi-avril 2017, un quinquagénaire avait averti la police par téléphone qu’une bombe se trouvait à la Fixerstuff à Bonnevoie… Son procès a eu lieu jeudi.
La police avait déployé les grands moyens ce 24 avril 2017 après avoir reçu un appel anonyme signalant la présence d’une bombe dans les locaux de la Fixerstuff (salle de shoot) route de Thionville à Bonnevoie.
Pas moins de neuf fois, l’individu avait appelé dans l’après-midi le 113. Le site avait aussitôt été évacué et un périmètre de sécurité mis en place. Au total, neuf patrouilles de police et un chien détecteur d’explosifs avaient été déployés pour fouiller les lieux. Mais aucun danger n’avait pu être trouvé sur place.
Il s’était avéré qu’il s’agissait d’une fausse alerte. L’auteur des mystérieux coups de fil avait rapidement pu être identifié. Par sa voix au téléphone et la femme qu’ils entendaient pleurer en arrière-plan, les policiers avaient pu faire le lien avec le quinquagénaire. Un témoin l’avait également aperçu alors qu’il passait une partie de ses appels depuis un bus.
Il avait bu et pris des comprimés
Lors de son arrestation, l’individu présentait un taux d’alcool de 2,1 g par litre de sang et était sous l’effet de comprimés qu’il avait avalés.
«Mon client se trouvait dans le délire», a estimé Me Cathy Hoffmann, qui représentait, jeudi matin, le prévenu de 53 ans. Absent à son procès pour des raisons de santé, le quinquagénaire poursuivi pour fausse alerte a présenté, par le biais de son avocate, ses excuses et exprimé ses regrets pour ce qui s’est passé. Après les faits, il a passé un mois en détention préventive à Schrassig. «Un mois qui l’a sévèrement secoué», a estimé Me Hoffmann, en précisant qu’à sa sortie il a entamé une thérapie chez un psychologue.
Si la défense a demandé une suspension du prononcé, le parquet a penché pour des travaux d’intérêt général (TIG). «Ce n’est pas une peccadille dans un contexte de terrorisme», a rappelé son représentant. Celui qui fait l’annonce d’un danger qu’il sait inexistant, entraînant l’intervention des forces de l’ordre, encourt d’ailleurs jusqu’à 3 000 euros d’amende et cinq ans de prison. Néanmoins le parquet estime que l’homme, qui a un casier judiciaire, n’a pas sa place en prison. Par ses mots – «J’ai fait une bêtise» –, il semblerait qu’il a compris ce qu’il a fait. Lors de son audition, il avait raconté s’être senti à l’époque mal traité à la Fixerstuff. Par ce canular, il aurait voulu leur jouer un tour…
La 18e chambre correctionnelle rendra son jugement le 28 mars.
Fabienne Armborst