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Fashion Week : le Luxembourg fait sa place dans la mode


«Tous les pays ont une fashion week, il fallait que le Luxembourg possède la sienne», appuie Fabiola Puga. (Photo : Hervé Montaigu)

La septième édition de la Luxembourg Fashion Week revient dans la capitale ce samedi. Rencontre avec Fabiola Puga qui se trouve aux manettes du show depuis 2019.

Faire une place à la mode au pays de la finance, voici la quête dans laquelle s’est lancée Fabiola Puga depuis 2019. Cette année-là, elle créait la première édition de la fashion week au Luxembourg. «Je n’ai eu que très peu de soutien au début du projet mais une fois l’événement passé, cela a été un grand bouleversement. Les gens étaient étonnés, tous les retours étaient positifs. J’avais la certitude que nous avions besoin d’un tel moment au Luxembourg», se rappelle-t-elle.

Alors que la Fashion Week de Paris a pris fin le 7 octobre, celle du Grand-Duché tente de se faire une petite place dans le calendrier foisonnant et étourdissant des défilés de mode. Le tout en jetant des regards admiratifs en direction de ses grandes sœurs. «En termes de moyens, de lieux, de mode, ce n’est pas comparable», sourit Fabiola Puga.

Mais au Grand-Duché, l’objectif est ailleurs. Ici, il est avant tout question de promouvoir cette industrie et de mettre en avant le travail des créateurs du cru. «C’est aussi l’occasion de créer des échanges et des opportunités commerciales. Certains des designers qui sont passés par cet événement travaillent aujourd’hui à Paris, à Milan ou à Londres», complète celle qui exerce le métier de conseillère en image et qui finance cet événement avec ses propres deniers.

Retour à Luxembourg

Elle écrira samedi, dès 18h, une nouvelle ligne de l’histoire de la mode au Luxembourg avec la septième édition de la Luxembourg Fashion Week. Après deux volets qui se sont déroulés à Dudelange puis deux autres à Differdange, la fashion week est, pour la première fois depuis 2020, de retour dans la capitale. «Elle doit se dérouler à Luxembourg-ville», appuie Fabiola Puga. «Nous commencions à être étiquetés comme un événement du sud, mais ce n’est pas la touche que je veux donner à cela.»

L’hôtel Le Royal accueillera huit créateurs qui feront défiler leurs modèles sous les yeux des quelque 250 personnes attendues pour assister aux shows. Si l’événement reprend certains codes de son idéal parisien, il sait également s’en affranchir pour permettre à tous les publics d’y prendre part.

Les amateurs de mode qui n’ont pas reçu de carton d’invitation peuvent tout de même se rendre aux défilés en achetant des tickets sur le site de l’événement. Dernier privilège, les personnes présentes pourront rencontrer et échanger avec les designers en parallèle du show, qui sera suivi d’un cocktail au bar de l’hôtel.

Place aux jeunes

Les huit créateurs qui présenteront leurs vêtements samedi ont été sélectionnés par l’œil expert et la vision passionnée de Fabiola Puga. «Je reçois les books et les collections et j’aime à trouver les choses atypiques, des choses qu’on ne voit pas déjà, tout en essayant de faire matcher les collections», décrit-elle. Mettre le projecteur sur les jeunes designers est l’une des volontés premières de celle qui a donné naissance à la fashion week luxembourgeoise.

Ils savent ce qu’ils veulent et ont un talent hors du commun

 «En raison des prix, il est difficile de se faire connaitre ici. J’ai envie que les jeunes aient la chance de montrer leurs collections lors d’un défilé. D’autant plus qu’ils sont très forts, savent ce qu’ils veulent et surtout ont un talent hors du commun», commente Fabiola Puga. Parmi les créateurs d’expérience comme Human Highness, la maison fondée par Tessy Antony de Nassau, ou comme Karim Meguellati, on retrouve une ribambelle de talents juvéniles.

On retiendra notamment l’élégance des tenues d’Egle Ozyte, qui a l’habitude de créer des robes de soirée à partir de tissus recyclés ou encore le travail innovant de Yanis Miltgen qui donne à voir, cette année, une collection qui raconte l’histoire de femmes de la cour de Versailles sous le règne de Louis XIV. «C’est génial pour eux d’être dans les loges avec des designers expérimentés, c’est gratifiant pour eux et cela leur permet de créer des contacts», note l’organisatrice de cet fashion week d’un soir.

Dès 10 h, samedi matin, designers, mannequins, staffs se presseront dans les couloirs de l’hôtel pour s’asseoir devant le miroir des maquilleurs et maquilleuses, se faire coiffer, essayer les vêtements ou encore prendre leurs marques sur le podium. Le tout sous le regard teinté de stress et de passion de Fabiola Puga, qui verra, dans le tumulte des coulisses, ses rêves de petite fille prendre vie.