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Familles d’accueil : candidatures en hausse au Luxembourg


L'allocation enfant passe par exemple à 265 euros par enfant (Photo : Editpress).

Il y a un an était lancée une campagne de sensibilisation afin de trouver davantage de familles d’accueil au Grand-Duché. Premier bilan avec le directeur de l’Office national de l’enfance.

Assurer un rôle éducatif et affectif à l’égard d’un enfant sans remplacer ses parents biologiques, c’est la mission des familles d’accueil. Elles restent toutefois trop rares au Luxembourg. En mai 2016, le concept de famille d’accueil avait fait l’objet d’une vaste campagne de sensibilisation et d’information. Depuis, une soixantaine de candidatures ont été recensées.

Alternative au placement en foyer, l’accueil en famille peut être de courte ou de longue durée. Il permet à l’enfant en détresse de vivre dans une ambiance familiale, de nouer des liens affectifs et de s’épanouir après des parcours souvent éprouvants. Au 1er avril 2017, 323 enfants et jeunes adultes se trouvaient en familles d’accueil agréées, indique l’Office national de l’enfance (ONE). La majorité d’entre eux avaient entre 3 et 11 ans.

Pour pallier le manque de familles prêtes à accueillir un enfant, le gouvernement avait lancé fin mai 2016 une campagne de sensibilisation et d’information. «De nombreux gens ont pris contact avec nous dans le cadre des réunions d’information», se réjouit Jeff Weitzel, le directeur de l’Office national de l’enfance.

Après le lancement de la campagne, le ministère de l’Éducation nationale qui s’occupe du traitement des demandes a en effet recensé 47 candidatures pour devenir famille d’accueil auxquelles s’ajoutent les 15 candidatures du début de l’année 2016. L’intérêt n’a pas faibli en 2017. À la mi-mai, 21 candidatures avaient déjà été déposées. Si l’on compare ces chiffres à ceux des années précédentes, on constate une nette hausse. Pour rappel, en 2014, il y avait eu 21 candidatures et en 2015 elles étaient au nombre de 18.

Mais une famille d’accueil intéressée n’accueille pas du jour au lendemain un enfant. Elle doit en effet disposer d’un agrément obtenu sous certaines conditions. Après le dépôt de candidature, c’est tout un processus qui est mis en place. «On regarde si les candidats disposent d’un logement approprié, s’ils ont les compétences parentales adéquates et comment le projet d’accueillir un enfant se situe dans leur propre vie. Cela peut prendre plusieurs mois, rappelle Jeff Weitzel. Nos collaborateurs dans les trois services d’accompagnement de l’accueil en famille s’entretiennent avec les candidats et regardent leur motivation.»

Les candidats ont besoin d’un certain temps

«Depuis la campagne, des processus extrêmement positifs ont été entamés. Et toute une série d’enfants ont été accueillis dans des familles», récapitule-t-il. Même s’il n’y a pas de doute que plus de candidats se sont montrés intéressés, il ne faut pas oublier le facteur temps : «Certaines familles sont prêtes à accueillir au bout de 3 à 4 mois, d’autres plutôt après 7 à 8 mois, d’autres seulement au bout d’un an. L’accueil doit s’inscrire dans la dynamique de la famille. On ne peut pas être à côté d’eux avec le chronomètre et leur dire : « Est-ce que vous êtes prêts? »» Actuellement, la plupart des placements sont de nature judiciaire. Sur les 323 enfants qui étaient accueillis au 1er avril au sein de familles, 258 étaient ainsi des placements judiciaires et 65 des accueils volontaires.

«Normalement, l’accueil en famille s’adresse en premier lieu aux enfants âgés entre 0 et 4 ans, c’est-à-dire ceux pour lesquels un lien doit être créé. Il est souvent question de placements de longue durée, mais cela peut aussi être plus court», poursuit Jeff Weitzel.

«Si on parle d’un accueil en famille d’une durée de 15 ans, la famille doit plutôt avoir entre 30 et 50 ans. Mais s’il s’agit d’un placement de « juste » quelques années, les candidats peuvent aussi avoir 50, 55 ou 60 ans», conclut-il. En 2016, l’ONE recensait un total de 378 familles d’accueil agréées. La famille d’accueil perçoit une rémunération au titre d’une d’activité d’accueil socio-éducatif financée par l’ONE. Ainsi, en 2016, pour l’accueil d’un enfant de 8 ans pendant un mois, la famille touchait 1 752,74 euros, allocations familiales et boni pour enfant compris.

Fabienne Armborst