Les frontaliers ne semblent pas intéressés par les projets du vivre-ensemble. En revanche, les commissions communales comptent des membres étrangers qui ont envie de faire aimer le pays.
La grande nouveauté de la loi sur le vivre-ensemble interculturel est l’intégration des travailleurs frontaliers dans la mise en œuvre de la politique choisie par le gouvernement. L’appel à projets lancé par le ministère de la Famille visait d’ailleurs à soutenir des actions «visant à identifier les besoins en termes de participation des travailleurs transfrontaliers» et à «proposer des activités favorisant les échanges entre ces derniers et les résidents», comme l’indique le ministère.
Force et de constater que parmi les quatre projets sélectionnés, aucun ne correspond à cet axe. «Malheureusement, nous n’avons pas de projets spécifiques aux travailleurs frontaliers et nous avons été déçus», admet Catia Fernandes, de la division du «Vivre-ensemble» du ministère de la Famille. Les très rares qui ont été proposés n’ont pas convaincu, comme par exemple la réalisation d’une étude sur les frontaliers dans la région Sud. Le ministère souhaiterait trouver un partenaire qui pourrait l’aider à toucher ce public cible.
En attendant, dans les communes, les nouvelles commissions du vivre-ensemble (anciennement commission de l’Intégration) se sont mises en place après les dernières élections. Là aussi, les frontaliers peuvent y participer. Ils ne sont pas pléthore. Même la ville de Luxembourg n’en compte pas.
Pourquoi est-ce important de les embarquer dans le vivre-ensemble au Luxembourg, eux qui s’empressent de rentrer chez eux dès la journée de travail terminée? Nous avons posé la question au coprésident de la Commission du vivre-ensemble de Mondorf-les-Bains, Gérard Doucet, qui a fait le choix de vivre au Grand-Duché il y a 20 ans. «On ne pourra pas avoir des centaines de milliers de retraités qui dépensent leur pension à l’étranger sans qu’à un moment cela n’entraîne un déséquilibre financier», estime cet auto-entrepreneur. «Bien sûr, pour cela, il faut des logements abordables, mais il faut surtout faire aimer le Luxembourg, où il fait encore bon vivre.»
En observant l’échec du vivre-ensemble en France qui a mené à la division du pays, Gérard Doucet a voulu travailler sur la question de l’intégration, lui qui estime qu’elle est plutôt difficile au Grand-Duché pour des personnes arrivées, comme lui, en milieu de carrière. «Il faut éviter d’en arriver à des situations comme celle que connaît la France avec la moitié des Français qui n’aiment plus leur pays», dit-il.
Il ne parle pas luxembourgeois et se dit même agacé par cette condition que fixent les autochtones pour réussir à s’intégrer. «Il faut surtout donner l’envie d’aimer et de découvrir le Luxembourg, c’est un sujet vital pour l’avenir du pays», affirme Gérard Doucet qui préférerait des cours d’histoire et de géographie aux cours de langue. «Les Luxembourgeois nous donnent l’impression qu’ils n’ont que leur langue à transmettre, alors qu’il s’agit surtout de faire aimer une société et tout ce qui fait le « bon vivre » de ce pays, c’est pour moi la clé d’entrée.»
«Table multiculti»
Gérard Doucet a tout naturellement proposé à la commune d’adhérer au pacte citoyen («Biergerpakt»), mis en place dans le cadre de la nouvelle loi sur le vivre-ensemble. Le pacte est fondé «sur le respect mutuel, la tolérance, la solidarité, la cohésion sociale et la lutte contre le racisme et toute forme de discrimination».
Candida Esteves, ancienne conseillère communale libérale de la cité thermale et membre de longue date de la Commission du vivre-ensemble, se réjouit de compter trois frontaliers dans les rangs. «Ils travaillent soit au Casino, soit au Domaine thermal et sont impliqués dans le quotidien de Mondorf», précise-t-elle. Le bourgmestre, Steve Reckel, trop content de pouvoir compter sur des frontaliers, a même permis de dépasser le nombre de membres normalement requis et aujourd’hui, la commission en compte 28.
Le 5 juillet prochain, elle organise sa traditionnelle «table multiculti», où les participants ramènent des plats typiques de leur pays d’origine. La première édition avait attiré une cinquantaine de personnes, aujourd’hui, c’est devenu une grande fête de la diversité, avec tentes et orchestre. Les échanges y sont aussi amicaux que nourrissants. Et en plusieurs langues. Cette année, les boissons seront payantes, mais pour une bonne cause. L’argent récolté est destiné au foyer de jour pour handicapés de la commune. L’intégration jusqu’au bout.
Ni l’Allemagne, ni les USA n’ont 3 langues officielles…
Le multilinguisme ne peut pas fonctionner que lorsque cela arrange et servir de porte pour laisser certains dehors, quand on en a profité….
lu sur Luxembourg.lu et à intégrer dans sa mentalité:
Le multilinguisme, vecteur de cohésion
Grandir dans un bain multilingue est tout à fait normal pour tous les enfants du Luxembourg. Les langues obligatoires qu’apprennent les écoliers sont l’allemand, le français et l’anglais, et ils ont même la possibilité d’en apprendre d’autres. De plus, les enfants entrent en contact avec de nombreuses autres langues au quotidien, par le biais d’amis issus de milieux différents et en participant à la vie de société en général.
Le luxembourgeois, le français, l’allemand, l’anglais et le portugais figurent parmi les langues les plus populaires, tandis que l’italien, l’espagnol, le polonais, le suédois, le finnois, le roumain et bien d’autres langues enrichissent la vie de tous les jours.
Cela démontre bien que le Luxembourg est un pays ouvert à toutes sortes de cultures et nationalités, et qu’il sait intégrer ce multiculturalisme comme peu d’autres sociétés en sont capables.
En effet, le fait que le Luxembourg soit résolument multilingue a permis non seulement à de nombreux immigrés de s’intégrer ces derniers 150 ans, mais aussi au pays de servir de vecteur de cohésion sociale. Étant donné que tant de langues sont parlées au sein du pays, de nombreux Luxembourgeois et ressortissants étrangers vivant au Luxembourg peuvent communiquer aisément, réduisant ainsi le danger d’exclusion sociale fondée sur les langues.
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, la langue luxembourgeoise a réellement bénéficié de cet environnement multilingue. En effet, le nombre de cours de luxembourgeois a atteint un taux record et les médias sociaux offrent une plateforme d’échange en luxembourgeois. Des mesures de promotion portent également leurs fruits, notamment la stratégie de promotion de la langue luxembourgeoise de 2017. Celle-ci prévoit de continuer entre autres les efforts de standardisation de la langue luxembourgeoise et de promouvoir l’apprentissage de la langue et de la culture luxembourgeoises.
Si tu vas en Allemagne et que tu ne parles pas allemand, tu ne sera pas intégré. Les français qui vont aux USA, sont nnés qu’ils ne parlent pas français !!! Alors…..
Étant sur Luxembourg depuis 4 ans étant depuis février dans une commission à kayl.
Peut être que si les « Luxembourgeois » commençaient lors de ces commissions à faire l’effort de ne pas parler exclusivement en lulu…
Ça serait déjà un bon point… Je vais à ces commissions écouter des « textes » marmonés et des blagues que je ne comprend pas…. Je m’estime. Pourtant bien intégré dans la vie de tous les jours… Je peux comprendre le manque d’engouement de la part de frontaliers qui tomberaient sur ces mêmes situations en sortant de leurs 8h de boulot….