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[Ligue des champions] Fabrizio Bei, avant le début de la Ligue des champions : «Faire une épopée, ça me manque»


«Si tu écoutes Resende et Manso… Moi, je suis là pour les contrer.» (Photo : julien garroy)

Le président de Differdange est parti lundi pour les îles Féroé avec énormément d’ambitions et quelques certitudes qui lui disent que son club est prêt à aller à la bagarre cet été.

Klaksvik, par rapport aux équipes (l’Olimpija Ljubljana et Maribor) que vous avez affrontées lors des deux dernières saisons en Conference League, c’est beaucoup plus fort?

Fabrizio Bei : C’est plus fort. Il n’y a pas photo. Le peu que j’ai vu, c’est plus physique, c’est costaud, ça va vite, en contre. Et en plus, c’est un terrain synthétique. Ils ont quand même fait la phase de groupes de Conference League la saison passée. C’est pas des ploucs! Il y a dix ans, on aurait tiré des Féroïens, on nous aurait dit « facile« , mais maintenant, ce n’est plus ça du tout. Mais on est confiants.

Mais votre effectif à vous, intrinsèquement…?

Difficile à dire. J’espère qu’on s’est renforcés. Je pense qu’on s’est renforcés. Mais ce qu’il y a de sûr, c’est qu’on va jouer d’une autre manière. Vu son expérience, vu son CV, avec notre gardien (NDLR : Felipe Ventura), on est bien. Lui, je l’appelle « el gato«  (NDLR : le chat). Le gars, au premier entraînement, m’a impressionné : il sortait d’un voyage de 20 heures et personne ne lui a marqué un but! Quelle souplesse. Et il se relève vite! Dans l’entrejeu, on était peut-être plus créatifs avec Ulisses (NDLR : reparti au Portugal cet été) mais je pense qu’on s’est renforcés, notamment avec Leandro, hyper-bon de la tête et qui sera le patron devant la défense. Lui, il m’a vraiment tapé dans l’œil. Dans le secteur offensif, notre recrue de Rosport, El Idrissi, va nous apporter sa vivacité. Et Andrada – à qui il va falloir laisser du temps – son sens du but. Celui-là, il est toujours tourné dans la bonne direction.

C’est un mercato qui est fini?

Si tu écoutes le président, il est fini. Si tu écoutes les deux autres, le coach ou le directeur sportif… Mais moi, je suis là pour les contrer (il sourit). Cela-dit, ça peut aller vite : il suffit d’un départ et on s’est dit que c’était la seule raison pour laquelle on recruterait. Pas en cas de blessure mais en cas de départ. On a deux ou trois de nos joueurs qui sont convoités à l’étranger et si un sort, alors oui, on recrutera. Les profils, on en a déjà. Ils sont beaucoup à vouloir venir jouer chez un champion qui dispute la Coupe d’Europe.

On recrutera si on a un départ ou si on va en phase de groupes

C’est un effectif qui pourrait tenir une campagne au long cours, au besoin?

Ah si on va en phase de groupes, il faudra recruter l’un ou l’autre joueur. Même si on a doublé les postes pour être sûr de faire un championnat digne d’un champion. Mais si on devait faire les poules et c’est tout le mal que je nous souhaite…

Vous pourriez être très embêtés si vous deviez ne pas passer, être reversé en Conference League, et malheureusement vous retrouver à devoir aller affronter les Kazakhs d’Ordabasy Chimkent?

(Il fait la grimace) Non mais leur ville, c’est carrément le long de la frontière avec la Chine. J’espère déjà qu’on passe et qu’on évite ça. Et si ce n’est pas le cas, que les Moldaves (NDLR : Petroclub) les éliminent. Parce que c’est incroyable ce que cela coûterait. Une fortune. On devrait partir toute une semaine. On s’est renseignés, hein! Et on n’a pas le choix : c’est départ le samedi pour un match le jeudi, et retour le samedi d’après.

Qu’avez-vous vu de votre équipe qui vous semble pouvoir espérer une campagne en forme d’épopée, comme après la victoire contre Utrecht en 2013 ou ce 3e tour contre le Paris Saint-Germain en 2011?

J’ai vu un bon Differdange lors des amicaux, qui me montre que l’équipe est prête dans la tête. On n’a pas perdu dans la Supercoupe (deux matches nuls) et avant ça, on a battu Strassen, le F91 et Bettembourg. Mais certains de nos joueurs ont repris avec une semaine de retard, alors on va à Klaksvik pour limiter les dégâts et jouer la qualif au retour. Oui, une petite épopée, ça me manque. Mais pas pour quelques semaines. Une épopée comme il se doit, avec quelques mois. Pour ça, ce match aux Féroé est primordial. Si on élimine Klaksvik, alors on n’aurait plus qu’un tour à passer pour jouer des poules. Dans une semaine, on peut s’écrouler… ou le rêve peut continuer…