Le ministre de l’Intérieur est enfin sorti de son silence, mardi, pour répliquer aux critiques sévères émises vendredi par le Syvicol et le Syfel sur sa gestion du brûlant dossier concernant la réforme des fabriques d’église.
La patience du ministre de l’Intérieur est solidement entravée. En cause : les critiques formulées à son égard, vendredi dernier, de concert par le Syvicol et le Syfel.
Affirmer qu’il compte imposer un calendrier trop serré afin de faire passer en force la réforme des fabriques d’église tout en recourant à un cadre juridique jugé trop flou est complètement injustifié aux yeux de Dan Kersch, qui est sorti de ses gonds mardi. «Dès le départ, mon objectif était de permettre aux communes de préparer le terrain pour cette réforme», lance-t-il dans un long entretien accordé au Quotidien.
Au passage, le ministre de l’Intérieur épingle le syndicat des communes (Syvicol) et celui des fabriques d’église (Syfel), mais aussi le CSV.
«Les communes sont invitées depuis plus de 18 mois à se préparer. La circulaire du 8 août dernier ne fait que répéter ce qui était connu depuis longtemps. L’objectif de cette démarche était de s’assurer que les communes disposent de solutions et ne tombent pas des nues après le vote du texte», souligne le ministre, qui ne peut pas comprendre les critiques du Syvicol concernant la fixation au 1er octobre de la date butoir pour clarifier la question de la propriété des édifices religieux existant sur leur territoire.
Affirmer aujourd’hui qu’il aurait appelé les communes et les fabriques d’église à «agir dans l’illégalité», comme l’a dénoncé le Syfel, serait «complètement farfelu». «Les communes et les fabriques d’église sont uniquement appelées à se préparer à l’application de la réforme. Si jamais le texte ne passe pas, les conventions conclues entre elles seront caduques», insiste Dan Kersch.
Le «manque de respect» du CSV
Très remonté, le ministre n’a pas également pas manqué de tacler sévèrement le CSV, principal allié du Syfel dans ce dossier. Il se dit notamment scandalisé par le fait que le CSV – avec le Syfel et même une frange de l’archevêché – fasse pression sur le Conseil d’État pour trancher la question de la remise en question de l’autonomie communale, qui selon eux est menacée en raison de la future interdiction de continuer à financer les fabriques d’église. «C’est du jamais vu en politique luxembourgeoise et cela démontre le manque de respect du CSV pour cette institution», lance sans sourciller le ministre socialiste.
David Marques