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F91 : Mickaël Garos, trois ans de poisse


Mickaël Garos ne jouera pas le match à Séville. (Luis Mangorrinha)

Mickaël Garos, blessé au genou, sera privé du match à Séville. De toute façon, il était suspendu… Ou l’art de rater les plus grands moments de ses clubs.

Son coéquipier, Mehdi Kirch, était juste à côté et il a entendu le craquement dans le genou. Moussa Seydi, l’attaquant du Fola, était… sur le genou et c’est lui, la cause du craquement. «En général, il paraît que ce n’est pas bon signe», tente de sourire Mickaël Garos, qui est le propriétaire du genou.

Le défenseur central du F91 a continué à jouer quelques minutes en trottinant parce que Dudelange devait encore tenter de remonter un but et qu’il avait déjà procédé à ses trois changements. À froid, hier, il a retiré le bandage pour se nettoyer avant d’aller procéder à quelques examens à l’hôpital de Thionville. «Et ça fait beaucoup plus mal et je sens que ce n’est plus maintenu.» En première lecture, les kinés du club ont estimé que le ligament interne pourrait être touché, comme pour Mario Pokar. «Il devait en avoir pour 6-8 semaines. Ça a été réévalué à 4-6 semaines. Et l’un des kinés aurait dit que moi, c’était moins grave», tentait de se rassurer Garos. Et il avait raison : c’est, au pire, une lésion méniscale ou une distension du croisé. Rien de bien méchant, mais il faudra confirmer par une IRM.

« Et dire que c’était un arbitre écossais… »

La nouvelle aurait quand même pu être dévastatrice pour un garçon qui aurait dû être le binôme de Tom Schnell en défense centrale, jeudi, à Séville, au stade Sanchez-Pizjuan. Sauf que le trentenaire savait déjà depuis un bout de temps qu’il n’en serait pas après un carton rouge contre Qarabag. Un carton rouge plutôt sévère : «Plutôt sévère ? Non, vraiment sévère. Il y a une vidéo qui circule. Vous l’avez vue ? On voit bien que mon pied n’est pas soulevé du sol. L’autre joueur saute, crie, bref il joue bien le coup. Et dire que c’était un arbitre écossais. Il a pourtant dû voir pire chez lui…»

Impossible en tout cas de trouver pire que la poisse qui escorte Mickaël Garos depuis quelques années. Pion essentiel du Progrès en 2016/2017, il est libéré par son club quelques semaines seulement avant… l’exploit contre les Glasgow Rangers et le match à Ibrox Park devant 48 700 spectateurs. Prêté à Differdange après avoir conquis le titre avec le F91 en 2017/2018, il manque la première campagne qui mènera un club luxembourgeois en phase de groupes de l’Europa League, avec des déplacements au Betis Séville, à l’Olympiakos et au stade San Siro de Milan. Et voilà que, de retour à Dudelange, il va rater le déplacement en Andalousie ?

« LE match que tout le monde veut jouer »

«C’est assez dur de se dire qu’on va louper le match le plus important de la campagne, dans un grand stade, LE match que tout le monde veut jouer. Mais avec la blessure, j’ai pu aussi craindre que toute la phase de poules soit déjà finie. C’était un rêve, ça a failli se transformer en cauchemar. Mais c’est quand même dur parce que n’importe quel joueur aimerait pouvoir être là-bas.»
Depuis lundi et les relativement bonnes nouvelles médicales, Garos se console en se disant que le 3 octobre dernier, «Qarabag n’était pas plus fort que Nicosie. C’est nous qui sommes passés à côté de notre match.»

Et donc que la qualification pour les seizièmes de finale reste plus une éventualité un peu folle qu’une véritable chimère. Il doit donc se soigner. Et vite. Pour éventuellement aller faire le boulot dans des matches moins sexy que le FC Séville – F91 de cette semaine. Cela devrait être dans ses capacités : mardi dernier, cinq jours avant Fola – F91, il souffrait d’une contracture soignée… à l’acupuncture. C’est grâce à cette volonté de ne pas rater le choc du Galgenberg en ayant recours à la médecine alternative qu’il doit le plaisir d’être revenu dans le groupe samedi, la veille du match, et de s’être fait défoncer le genou le lendemain. Heureusement qu’il avait déjà pris un rouge avant ou il y aurait de quoi hurler à la malédiction…

Julien Mollereau