Créé en 1972, Expogast revient, comme tous les quatre ans, à Luxexpo The Box accompagné de la Culinary World Cup. Venus du monde entier, des centaines de professionnels de la gastronomie et des arts de la table sont attendus.
«C’est un moment très important pour les vignerons et je sais qu’il est difficile pour vous de vous déplacer. Mais il était impensable que vous ne fassiez pas partie de la fête.» C’est au cœur des vignes de Remich, à l’Institut viti-vinicole, que Morgan Gromy, le directeur général de Luxexpo The Box, a choisi de présenter vendredi la 14e édition d’Expogast. «Nous venons chez vous, c’est symbolique. On a l’impression de participer un peu aux vendanges.»
L’événement, qui fête ses 50 ans, revient, comme tous les quatre ans, à Luxexpo The Box et se décline, d’un côté, en un salon dédié aux arts de la table et à la gastronomie et, de l’autre, en un concours culinaire soutenu par Villeroy & Boch : la Culinary World Cup.
«Chacun amène ce qu’il a de meilleur»
«Cela ressemble aux retrouvailles d’une grande famille», continue Morgan Gromy. «La plupart d’entre vous étaient déjà là il y a quatre ans. C’est un peu comme une auberge espagnole. Chacun amène ce qu’il a de meilleur et à la fin la fête est très réussie.» Face à lui, un parterre de professionnels qui se retrouveront bientôt, du 26 au 30 novembre, aux côtés de 200 exposants venus du monde entier pour faire découvrir de nombreux produits issus de leurs terroirs respectifs. Mais le programme comprend également des conférences, des actions de recrutement, des expositions, des spectacles culinaires ou encore des démonstrations de produits.
Si ce rendez-vous va permettre à chacun de découvrir de nouvelles saveurs, il est aussi une belle vitrine à l’international pour le Grand-Duché. Des dizaines de milliers de visiteurs (45 000 en 2018) sont en effet attendus. «Cinquante-cinq pays vont parler du Luxembourg : l’Europe, les États-Unis, Singapour, la Chine, l’Australie… et même la France! Ces cinq jours vont permettre au Luxembourg de se confronter au reste du monde.»
En préparation depuis deux ans
Pourtant, cette 14e édition aurait pu ne pas avoir lieu. Organisé tous les quatre ans, Expogast a échappé aux années de pandémie, mais un tel événement se prépare bien en amont. «Nous avons un problème d’inertie et de temps. Nous devons commencer à nous préparer un an et demi, deux ans à l’avance.» À ce moment-là, entre un début de retour à la vie normale et l’ombre du variant Omicron, la visibilité n’était pas claire pour Luxexpo. «Mais nous avions pris l’habitude de nous adapter. Sauf crise ingérable, nous savions que nous allions le faire», affirme Morgan Gromy. L’organisateur pouvait heureusement compter sur ses partenaires comme Villeroy & Boch, qui fournit «un peu plus de 10 000 assiettes» pour la compétition, ou l’Horesca et l’École d’hôtellerie et de tourisme de Diekirch, indispensables pour la logistique de l’événement.
Du SUMO dans les assiettes
Cette année, Expogast et la Culinary World Cup ont choisi de travailler avec l’artiste SUMO pour égayer de son style cette 14e édition. «Nous l’avions invité à l’École d’hôtellerie et de tourisme de Diekirch afin qu’il y réalise une peinture», confie Alain Hostert, le président de l’Horesca, qui lui a alors proposé de collaborer avec eux sur le concours de cette année. L’idée était de retranscrire en une image un bon repas. «Il a sorti un papier de sa poche sur lequel il avait dessiné un personnage faisant le fameux geste avec ses deux doigts qui montre qu’on a bien mangé.» Alain Hostert a rapidement proposé cette illustration à Villeroy & Boch, qui l’a fait imprimer sur des assiettes : «Elles seront remises aux trois premiers de chaque concours. Mais nous avons aussi des tasses que nous remettrons à tous les participants et qui ne seront pas en vente.»
Des compétiteurs du monde entier
Alain Hostert, coordinateur de la compétition, était d’ailleurs présent à l’Institut viti-vinicole pour rappeler les grandes lignes du concours. «Nous recevons 15 équipes nationales, jeunes et militaires, 28 équipes régionales et 400 exposants individuels.» Durant ces cinq jours, toutes ces équipes devront montrer leur savoir-faire à leurs jurys, présidés cette année par Carlo Sauber, lors de différentes épreuves. «Les nationales et les jeunes doivent préparer un menu pour, respectivement, 110 et 75 personnes. Chaque jour, les jurés goûtent leur plat. Pour la deuxième partie, ils doivent préparer un buffet pour 12 personnes, dont des gens du public, qui les jugent sur le repas, mais aussi sur leur manière de servir les clients.»
Le restaurant des Nations fait son retour
Les autres équipes se mesurent quant à elles dans différents concours, notamment de sculpture (de chocolat, de parmesan, de glaces, de légumes…). «Pour la première fois, nous organisons aussi la Gelato Cup, une compétition de glaces qui servira de présélection européenne pour les championnats du monde à Rimini, en Italie.» Les gagnants repartiront avec une assiette décorée par l’artiste luxembourgeois SUMO (voir encadré).
Point névralgique de la manifestation, le restaurant des Nations sera, lui aussi, de retour. «Nous proposerons 4 300 menus qui seront mis en vente sur internet à partir du 25 octobre.» Pour 69 euros, il sera possible de réserver un repas comprenant l’apéritif et trois plats. «Nous proposerons aussi une sélection de vins.» Attention toutefois, lors des éditions précédentes, les réservations sont parties en quelques heures. «Mais nous en gardons toujours quelques-unes pour les mettre en vente sur place. Chaque jour, nous pouvons accueillir 450 personnes à midi et 680 le soir», assure Alain Hostert. De quoi faire du restaurant des Nations, à l’instar de tout l’événement, le plus grand gastro du monde.