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Ex-instituteur de Bissen : un « pédophile » selon l’expert en neuropsychiatrie


Le procès de l'instituteur qui "cherchait des tiques aux enfants" reprendra le 18 décembre, à la cité judiciaire à Luxembourg. (Photo : Julien Garroy).

Mardi, au deuxième jour du procès de l’ex-instituteur de Bissen, un expert en neuropsychiatrie a livré ses conclusions. Ensuite, le procès a été suspendu. Les débats reprendront le 18 décembre.

«Il se déresponsabilise. Il se considère comme une sorte de victime. Il estime que le juge d’instruction a seulement enquêté à charge, car il n’aurait pas vu qu’il est un bon enseignant…» Au deuxième jour du procès de l’ex-instituteur de Bissen, mardi après-midi, c’était au tour d’un expert en neuropsychiatrie de livrer ses conclusions. Par deux fois, l’expert avait rencontré le quadragénaire poursuivi pour avoir commis des attentats à la pudeur sur des élèves qu’il aurait également filmé entre 2003 et 2015. Sa conclusion est sans équivoque : «On peut le considérer comme pédophile. Il a des distorsions typiques d’un pédophile.»

Le quadragénaire avait expliqué à l’expert que c’était le hasard qui avait fait qu’il avait abusé de certaines situations. Si la porte des vestiaires n’avait pas été cassée, il n’aurait pas été là. Si l’enfant n’était pas tombé, il ne se serait pas blessé et donc il ne se serait pas occupé de lui. Quant à l’inspection des tiques après les sorties en forêt, cela aurait été une occasion. Mais il conteste avoir touché les parties intimes des enfants lors de cette inspection. Les images qu’il aurait prises lors de ces contrôles, il ne les aurait pas prises par intérêt sexuel, mais pour l’esthétique des corps des enfants.

Toujours selon le spécialiste, l’enseignant entre-temps suspendu aurait banalisé ses actes. Comme il n’aurait violé personne, il aurait estimé que ce qu’il a fait n’était pas grave. Pour l’expert, en raison de cette absence d’une réelle prise de conscience, c’est un travail de longue haleine qui attend le quadragénaire. Parlant d’un pronostic plutôt réservé, il considère qu’il «est important qu’il ne soit pas en contact avec des enfants, ni à l’école ni lors de cours de solfège». Bref, il serait loin d’être sur le bon chemin.
Visiblement le psychiatre que le prévenu consulte depuis près de deux ans, une fois par mois, n’est pas du même avis. C’est du moins ce qui ressort du certificat médical établi à la demande de l’intéressé fin octobre 2018.

Trois parties civiles réclament plus de 50 000 euros

«Comme les deux experts partagent un autre avis, il serait indiqué d’entendre le docteur», a estimé l’avocat du prévenu, Me Jean-Luc Gonner. Les débats ont donc été suspendus jusqu’au 18 décembre. Date à laquelle son psychiatre sera donc convoqué comme témoin.

En début d’audience, la 9e chambre criminelle avait entendu l’enquêteur de la section protection de la jeunesse de la police judiciaire qui a analysé une partie des près de 400 images et sept films pédopornographiques saisies sur l’ordinateur et autres supports informatiques du prévenu. Une grande partie des photos montrent les parties intimes des filles en gros plan. Pour l’enquêteur, l’intérêt sexuel du prévenu pour ces photos ne fait pas de doute. Selon l’enquêteur, dans la vidéo visionnée lundi à huis clos à l’audience, la peur aurait clairement était visible dans le regard de la fille.

Sur le banc des prévenus, le quadragénaire, quant à lui, aura de nouveau montré très peu d’émotions mardi après-midi. Comme lors du premier jour du procès il a suivi d’un regard impassible, les dépositions des témoins. Son attitude a néanmoins changé quand trois avocats représentant des parties civiles se sont avancés à la barre. Trois à quatre fois, il a hoché la tête de gauche à droite quand les avocats ont exposé le dommage psychique et moral des enfants à la suite des attouchements. Au total près de 50 000 euros de dommages et intérêts ont été réclamés pour trois victimes et leurs parents. À cela s’ajoutent les frais d’avocats.

Fabienne Armborst

Un commentaire

  1. il faudrait lui couper les c…, l’enfermer à vie et lui interdire TOUT contact avec des enfants à vie!