Plusieurs pays boycotteront l’Eurovision 2026 à cause de la participation d’Israël. Au Luxembourg, le parti dei Lénk a lancé une pétition pour pousser à un boycott luxembourgeois.
La nouvelle est tombée jeudi dernier. Les membres de l’Union européenne de Radio-Télévision (UER) ont voté en faveur de la participation d’Israël à l’Eurovision en mai 2026.
Plusieurs pays ont depuis annoncé le boycott de cette prochaine édition. Alors que les Pays-Bas, l’Espagne, l’Irlande et la Slovénie ont réagi dans la foulée et que l’Islande donnera sa décision le 10 décembre, la décision du Luxembourg n’est pas encore figée dans le marbre. Il a jusqu’à la mi-décembre pour reconsidérer sa participation.
Le parti dei Lénk a lancé sa pétition dès le lendemain de l’annonce pour exiger un boycott luxembourgeois de l’ESC 2026, et ce, «pour les mêmes raisons qui ont motivé les quatre autres pays à se retirer», glisse David Wagner, député dei Lénk.
«Il y a un deux poids deux mesures… Il faut se mettre d’accord : ce genre de concours sont-ils politiques ou pas? Si on ne doit pas les politiser, alors on doit laisser la Russie participer aussi. Ce que fait Israël à Gaza n’est pas moins pire que ce que fait la Russie en Ukraine, c’est du même acabit, si ce n’est pire», fustige le député.
La culture peut «faire bouger les choses»
Selon dei Lénk et David Wagner, le slogan de l’Eurovision, «Unity through music» sonne d’autant plus faux. «Il ne rassemble pas tout le monde… Pas la Russie, par exemple», raille-t-il. «Et Israël continue à massacrer et exterminer la population palestinienne. Est-ce que les Palestiniens et les Gazaouis aussi sont rassemblés dans la musique?»
Pour David Wagner, la culture est politique : «Elle ne sert pas qu’à rassembler, elle peut aussi crier et faire bouger des choses.» Son parti demande donc aux autorités compétentes de revoir la participation du Luxembourg et de rejoindre les quatre pays «qui sauvent l’honneur». «Ce serait également intéressant de savoir pourquoi les uns et pas les autres», appuie-t-il.
Un boycott plus global
Pour l’instant, la pétition en est à un peu moins de 1 000 signatures sur les 1 600 demandées. Mais cet objectif est surtout symbolique : «Le but, c’est d’en récolter un maximum et de faire pression sur RTL», explique le député.
L’objectif est aussi de mobiliser les gens et d’engager des actions et des discussions. «Je suis historien, alors je me projette dans l’avenir. Dans 20/30 ans, nous regarderons dans les livres d’histoire qui a continué à chanter sur les cadavres. Je pense que c’est aussi une question d’honneur pour le Luxembourg de se retirer.»
Au-delà de la participation du pays à l’Eurovision, David Wagner demande également un boycott plus global. «J’aimerais que les gens boycottent et ne regardent pas le concours», souffle-t-il. Il pointe également du doigt les artistes : «J’espère que certains d’entre eux feront preuve de caractère et prendront la parole.»