Battus 1-0 jeudi soir au 1er tour aller de l’Europa League, les Niederkornois conservent toutes leurs chances pour le match retour face aux Rangers. Après avoir fait taire Ibrox Park, ils ont même réussi à s’en faire applaudir.
Si l’arbitre de la rencontre avait été un peu plus sérieux, les hommes de Paolo Amodio auraient obtenu un penalty et une chance unique de marquer ce précieux petit but à l’extérieur.
Ils voulaient «écrire l’histoire». Ils avaient tout sous la main : le stade, l’adversaire, l’ambiance et même… l’ambition de le faire pour de vrai. Niederkorn s’est quand même fait rattraper par une forme de réalité, notamment qualitative, particulièrement de l’entrejeu écossais. L’abattage de Ryan Jack, capitaine exemplaire, et la créativité de Niko Kranjcar, revenant revanchard, ont fixé assez clairement la différence de niveau. Pas monumentale non plus, mais assez conséquente pour qu’on ne voit presque pas la couleur jaune en première période.
Il faut quand même avoir assisté à Aberdeen – Fola (3-1), à l’été 2016, pour comprendre que les Rangers n’ont pas la même marge de manœuvre que leurs compatriotes (qui s’est d’ailleurs avérée totalement factice au retour). Ça vaut donc le coup de serrer les dents. Et puis d’ailleurs, si Ibrox Park rugit de façon terrifiante par instants, on arrive quand même à s’entendre de temps à autres et cela doit être un signe suffisant que l’emprise des Rangers n’est pas si énorme que ça. Le nombre d’occasions de but des hommes de Pedro Caixinha dit d’ailleurs la même chose.
Ils apprennent très vite
On se demandait, avant le match : est-ce qu’il ne manque pas deux ou trois campagnes européennes en plus dans les jambes des Niederkornois avant de se présenter ici? On veut dire : pour avoir une chance réelle. La réponse, finalement, tombe d’elle-même au retour des vestiaires et les gars d’Amodio font tout mieux. Olivier Thill manque de la faire à l’envers aux Rangers en jouant vite un coup-franc à son tour, alors que les pros ne sont pas attentifs et Karapetian a une balle de but dans les pieds (la première).
Sur le corner qui suit, une combinaison discutée lors de la causerie permet de faire perdre le Nord avec préméditation au bloc écossais et d’offrir une bonne position (gâchée) par Séba’ Thill. Matias gagne en autorité. On voit enfin l’entrejeu. Françoise s’offre même des prises de balle et le droit de faire souffler son équipe. Et même de la faire remonter assez pour s’installer parfois dans le camp des «Gers». Le Progrès apprend vite et fait lentement taire Ibrox.
En soi, c’est une énorme victoire, mais on l’a bien compris, ils aspirent à plus. D’autant que Miller et Kranjcar disparaissent de la circulation (normal, l’un est vieux et l’autre n’a rien fait pendant six mois) et que le silence d’Ibrox se transforme en franche désolation de voir le Progrès commencer à se faire plaisir.
L’exploit est à portée de main, c’est le cas de le dire, mais M. Al-Hakim n’aura pas le courage de siffler cette main de Bates en pleine surface de réparation. Si le Progrès a pris la mesure de l’événement, le corps arbitral non. Cela coûte au Progrès un premier exploit (arracher un nul), mais cela ne compromet pas le seul, finalement, qui compte aux yeux des joueurs : la qualification.
Ibrox les a applaudis avant de les autoriser à sortir. Ils devaient s’y faire mastiquer. Ils s’y sont fait apprécier.
Julien Mollereau, notre envoyé spécial à Glasgow
Glasgow Rangers – Progrès Niederkorn : 1-0
Ibrox Park. Pelouse magique. Arbitrage de M. Al-Hakim (Suè). 48 681 spectateurs.
Le but : Miller (37 e ).
Cartons jaunes : O. Thill (76 e ), Schneider (89 e ), Ferino (90 e +1) au Progrès.
RANGERS : Foderingham – Tavernier, Bates, Cardoso, Wallace – Holt (59 e Candeias), Jack – Miller, Kranjcar (68 e Rossiter), Gomes – Waghorn (76 e Morelos).
PROGRÈS : Flauss – Matias, Ferino, Karayer, Lafon – Watzka, O. Thill (81 e Vogel), S. Thill, Schneider (90 e Fiorani) – Françoise, Karapetian (86 e Sully).