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[Europa League] Philipps : « Ce match contre Dudelange n’arrive pas au meilleur moment »


Dans un entretien exclusif pour Le Quotidien, l'international Chris Philipps se confie par rapport au match européen de jeudi soir, de son équipe de Varsovie contre... Dudelange ! (Photo d'archives : Gerry Schmit)

En vue du 3e tour aller d’Europa League, jeudi, Chris Philipps va voir Dudelange atterrir ce mardi soir dans «sa» ville. En pleine crise, le Legia Varsovie et son international Luxembourgeois vont devoir gérer la menace.

Au tirage au sort du 1er tour de Ligue des champions, vous aviez dit que vous vouliez à tout prix éviter de jouer le F91. Et voilà que, reversés tous deux en Europa League, vous êtes sur le point de retrouver les Dudelangeois. Sous pression?
Chris Philipps : Bah, je trouve quand même des points positifs. Après tout, ça va être intéressant de rencontrer des joueurs que je connais très bien. Je voulais surtout éviter parce que, depuis qu’on sait qu’on va se rencontrer, beaucoup de gens me demandent des renseignements dans tous les sens, alors que moi, le F91, je ne connais pas plus que ça. Je ne connais même pas leur style de jeu. Tout ce que je sais, c’est qu’il faut les respecter et ça, on s’en est bien rendu compte en regardant leur double confrontation contre Videoton, une équipe dont le niveau se rapproche du nôtre. Là-bas, ils méritaient mieux. Alors il ne faut surtout pas les sous-estimer. J’espère que chez nous tout le monde en est conscient.
Et? Ils en sont conscients?
Chez nous, on se préoccupe plus de la phase qu’on traverse, qui est assez difficile. On traverse une période compliquée. Le club vient de licencier le coach (NDLR : Dean Klafuric) parce qu’on n’a pas rempli un objectif important (NDLR : la qualification en phase de poules de la Ligue des champions). Il y a beaucoup de bruit chez nous en ce moment et ce match n’arrive pas au meilleur moment.

Il y a beaucoup de bruit chez nous en ce moment

Vous nous en dites plus long sur le climat? La saison passée, les joueurs avaient été agressés par leurs propres supporters, mécontents des résultats et de la manière…
Pour nous, l’important aujourd’hui est de retrouver du calme. Et ça passe par une qualification face au F91. Ce match est très important. On a vu lors du tour précédent, contre Trnava (NDLR : élimination au 2e tour de la Ligue des champions, 0-2, 1-0), qu’être favori ne suffit pas. Il suffit de rater un match pour disparaître. Et c’est de cela qu’il faut se rappeler. Si on est sérieux, on passera. Sinon…
Que s’est-il passé lors de ce match complètement raté face à Trnava, il y a deux semaines?
Je ne cherche pas d’excuses, mais la fédération polonaise ne fait pas tout pour optimiser les chances de ses clubs. Elle nous a déjà programmé le trophée des champions, une compétition annexe, entre deux matches de Ligue des champions et en un mois et quelque, on vient de jouer huit matches, toutes compétitions confondues. Il ne faut pas s’étonner après que les clubs polonais disparaissent vite des compétitions européennes. Et puis, contre Trnava, le coach en a parlé après la conférence de presse, plusieurs joueurs, six en fait, ce qui est énorme, avaient été victimes le jour même d’une intoxication alimentaire. Pour moi, ce n’est pas un petit problème, mais un problème majeur. Bon, je n’avais pas été touché, pas plus que je n’avais été touché en Biélorussie, quand c’était arrivé à la sélection nationale (NDLR : à cause de spaghettis bolognaise pas clairs).
Mais on se dit que c’est juste une question d’envie d’un jour. Il suffit de choisir la viande plutôt que le poisson… Une qualification, ça peut se jouer à ce genre de choses. Maintenant, il nous faut accepter la réalité et faire avec. On doit retrouver l’esprit d’équipe de la fin de saison passée. Et jouer le F91, c’est un bon moyen d’y parvenir.
À quel point le climat est-il pourri à l’heure actuelle?
Ça s’est tendu, oui. Samedi, quand on a fait 0-0 contre Gdansk, on l’a bien senti. Les fans ne sont pas contents. Pas heureux du tout même. Pourtant, au niveau effectif, on a tout pour repartir sur du mieux. Mais certains joueurs qui nous ont rejoints ne sont pas encore à 100 % et on a commencé à tester le 3-5-2, mais on n’a pas eu assez de temps pour le roder. Offensivement, on jouait bien, mais ça ne nous a pas réussi parce qu’on encaissait aussi trop de buts.

Au Barthel, j’aurai plus de repères que certains joueurs du F91

Le match retour, au stade Josy-Barthel, cela ne va pas vous faire trop bizarre?
En fait, je me suis rendu compte que je n’ai jamais joué au stade Jos-Nosbaum. Mes dirigeants m’ont posé la question de savoir comment était le Nosbaum. Même eux n’avaient pas pris conscience qu’on ne pourrait vraisemblablement pas y jouer. Ce qui est marrant, c’est qu’au Barthel j’aurai plus de repères que certains joueurs du F91.
Cela vous qualifie directement pour une place sur le terrain?
Ça peut jouer sur ma présence, forcément. Je suis enfin prêt physiquement, débarrassé de mes petits pépins. Reste à voir ce que le coach a en tête, mais il sait que je serai très, très motivé. C’est un match quand même très particulier pour moi. Je vais m’attacher à donner un maximum d’informations à tout le monde au Legia. Au staff, aux analystes vidéo…
Un dernier mot sur le recrutement de Milan Bisevac par le F91. Cela vous a surpris ?
Oui, car je sais que financièrement le contrat qu’il avait à Metz était intéressant. Mais ses enfants sont scolarisés à Metz, donc j’imagine qu’il avait envie de rester dans la région. Quand il est à 100 %, c’est un joueur qui peut encore largement évoluer dans une bonne équipe de Ligue 2, donc, pour le F91, c’est un vrai renfort. Un gars dur sur l’homme, doté d’une belle relance. Avec Prempeh et Schnell, ça passerait bien dans un système en 3-5-2. Une équipe organisée comme ça arrive toujours à être dangereuse sur un match. Mais elle a aussi des points faibles…

Entretien avec Julien Carette