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Europa League : les Dudelangeois jouent le match de leur vie face à Cluj


Ce jeudi soir, les joueurs ne doivent pas rêver. Ils doivent faire. (Photo Luis Mangorrinha)

Les joueurs du F91 sont aux portes des phases de poules. Mais peuvent-ils passer Cluj, ce jeudi soir ? Il faudra déjà ne pas tout perdre dès l’aller.

Nous voici au seuil d’une de ces rencontres, trop peu nombreuses au Luxembourg, qui charrient à la fois les pires craintes et les plus grands espoirs. Les spectateurs viendront ce jeudi soir au stade Josy-Barthel en se reprochant eux-mêmes de trop y croire mais après tout, il est agréable de consommer du football de haut niveau hors saison : en général, fin août, ils sont déjà passés à autre chose, c’est-à-dire à la BGL Ligue. Mais s’ils s’auto-flagellent ainsi, il faut les dédouaner. C’est parce qu’ils ne savent pas encore où situer le potentiel de ce si surprenant F91. Et ce fameux CFR Cluj, dernier rempart entre eux et le paradis, est trop mystérieux pour les aider.

Il est d’ailleurs tout aussi suffocant d’imaginer ce qu’il y a derrière cette double confrontation. C’est trop grand. C’est trop surréaliste. Ce n’est pas pour nous, tout simplement. Et pourtant c’est juste là, à portée de main : les poules de l’Europa League.

Certains joueurs dudelangeois triés sur le volet, en début de campagne, nous avaient pourtant prévenus : c’est l’objectif.

« L’occasion de vraiment écrire l’histoire »

Mercredi, Dino Toppmöller a légèrement corrigé cette affirmation qui, aujourd’hui, deux mois plus tard, ne prête plus à sourire. «Avant, c’était un rêve. Mais maintenant, on a l’occasion de VRAIMENT écrire l’histoire.» Il a appuyé très fort sur le mot «vraiment», le technicien allemand. C’est un bon moyen de dire que ce que son groupe a fait contre le Legia Varsovie la semaine passée, qui était déjà un exploit en soi, n’est plus assez maintenant que tout le pays en est là, suspendu au bord d’un abîme de félicité comme jamais le football national n’en a connu.

C’est sans doute, en effet, le match le plus important de l’histoire du club. Il y a énormément d’argent en jeu (2,92 millions d’euros la qualification, assortis de primes saignantes : 190 000 euros le match nul, carrément 570 000 euros la victoire) et des affiches de rêve à décrocher, lors du tirage au sort des poules, le 31 août, le lendemain du match retour, en Roumanie.

Parce qu’il se conçoit en manager moderne et professionnel (et qu’il l’est), Dino Toppmöller n’a pas les petits scrupules mesquins qu’ont certains de ses collègues à aborder ces choses-là. Quand on a l’habitude du grand monde comme lui, on ne fait pas semblant de dire qu’on ne rêve pas. «Oui, je pense aussi que c’est le match le plus important de l’histoire du club. Il suffit de regarder l’argent qu’il y a en jeu, et les adversaires qu’on pourrait rencontrer après. On ne peut pas trouver les mots pour parler de ça.»

Par contre, Toppmöller a parfaitement les mots pour remettre tout le monde dans le droit chemin. Car ses joueurs à lui ne doivent pas rêver. Ils doivent faire.

Julien Mollereau