Le milieu de terrain argentin du Betis Séville est suspendu pour le match de ce jeudi soir, contre Dudelange. Une excellente nouvelle pour le F91 et on vous explique pourquoi !
Giovani Lo Celso, souvent comparé à Marco Verratti pour son élégance balle au pied et sa capacité à se projeter vers l’avant – mais avec les buts en plus –, possède, heureusement pour le F91, un autre point commun avec le milieu de terrain du Paris Saint-Germain : il prend pas mal de cartons jaunes. Trois en cinq matches de la phase de poules d’Europa League alors qu’il évolue dans la deuxième équipe du plateau à s’assurer le plus de possession de balle (62 %, à peine moins bien que Chelsea). Costaud.
Et cela va priver l’Argentin de l’incomparable bonheur de fouler la pelouse du stade Josy-Barthel un soir de semaine au mois de décembre. Pour les spectateurs qui braveront le froid, c’est une occasion de perdue d’observer un véritable artiste. Pour les Dudelangeois, c’est une nouvelle extraordinairement appréciable.
Cinquième meilleur joueur de la compétition
Car le natif de Rosario (tiens, comme Messi…) a pris les clefs en un temps record au Betis Séville. Et en ce moment, il plane. Les algorithmes barbares de l’UEFA, qui compulsent toutes les données personnelles des joueurs engagés en phase de poules, le référencent aujourd’hui comme le cinquième meilleur joueur de la campagne, avec notamment 3 buts et 1 passe décisive en 383 minutes passées sur le terrain. La petite histoire retiendra qu’il a inscrit son tout premier sous les couleurs andalouses à l’aller, contre le F91.
Le gaucher de 22 ans fait partie des trois ou quatre éléments qui ont vraiment impressionné Dino Toppmöller ces dernières semaines, alors que ses gars étaient pris dans la machine à laver internationale. Aux côtés de monstres trentenaires comme Gonzalo Higuain (Milan AC) ou Yaya Touré (Olympiakos). Cela situe le niveau. Et son absence, donc, va soulager les récupérateurs que sont Stelvio et Kruska. Toppmöller ne dit pas le contraire : «Bien sûr puisque c’est un de ces joueurs capables de changer le cours d’un match sur une seule action individuelle.»
Des matches, en ce moment, Lo Celso en influence quelques-uns. C’est lui qui a donné la victoire à son équipe à San Siro, contre le Milan, dans une rencontre décisive pour la qualification. Il a ainsi scoré cinq buts sur les neuf derniers matches, dont un contre le Rayo Vallecano et un autre contre Santander sur les deux derniers matches officiels en Liga. De quoi justifier sa nouvelle valeur marchande : 30 millions d’euros.
Le petit pont sur Messi lui coûte très cher
Elle pourrait être bien plus élevée s’il avait pu jouer lors du dernier Mondial. Début septembre, Lionel Scaloni, alors intérimaire à la suite du limogeage de Jorge Sampaoli, avait fait ce curieux aveu : «Pourquoi Lo Celso n’a pas joué le Mondial? (NDLR : pas même une minute). Je ne sais pas. J’étais dans le staff, mais la vérité, c’est que je ne sais pas. Si on le faisait jouer, il fallait sortir d’autres grands joueurs, mais je pense plus que jamais que Lo Celso est un grand joueur.» La vérité, le journal argentin Clarin l’a peut-être écrite à la fin de l’été en révélant que le néo-Sévillan s’était rendu coupable d’un double crime de lèse-majesté : battre Leo Messi au tennis-ballon et lui passer un incroyable petit pont à l’entraînement. La «Pulga», écœurée de se faire chambrer par ses coéquipiers, aurait alors expressément demandé à Sampaoli de priver le jeunot de Mondial. Alors oui, voir un type qui a réussi à humilier Messi au point de le faire disjoncter est bien mieux en Espagne que sur la pelouse du Barthel.
Julien Mollereau