La Jeunesse Esch a un but de retard sur St. Patrick’s. Exploit, es-tu là ?
N’ayant pas hypothéqué ses chances de qualification dès le match aller à Dublin (1-0) malgré une exécrable première période, ayant prouvé lors de la deuxième qu’elle a les moyens d’embêter ces professionnels dublinois, la Vieille Dame n’a pas d’autre choix que d’y croire.
Le résumé et les enseignements de l’aller sont assez simples : la Jeunesse manque de rythme, mais elle est aussi forte, voire plus forte que St. Patrick’s. Que peut traficoter Carlo Weis avec ce genre de certitudes? Pas grand-chose si l’on a le défaitisme chevillé au corps. Pas plus que l’an passé il n’a la largeur de banc nécessaire pour changer quoi que ce soit tactiquement. Pas plus qu’il y a une semaine il ne peut anticiper ce que fera son homologue, Liam Buckley, puisqu’il n’a pas assez de points de comparaison.
«Mais il faut rester dans le positif», assène Weis. Désormais, le technicien eschois sait ce que vaut son adversaire (une équipe british typique qui balance dans la boîte avec un ailier gauche intéressant), et aussi comment il fonctionne sur phases arrêtées (cela lui a coûté le seul but du match à Richmond Park). Il a surtout eu la sensation de trouver les bonnes recettes pour les contrarier à Dublin : «Quand on les prend haut, ils n’y arrivent plus. Si on reproduit la même prestation qu’en deuxième période là-bas, on a le droit de rêver.»
Corral, vraiment, quel dommage…
Rêvons donc. Et passons sur le mauvais karma de ce match aller qui a vu Ken Corral se blesser sur l’action qui aurait pu lui permettre de partir seul défier Brendan Clarke et donc éventuellement d’inscrire ce fameux but à l’extérieur. Son absence au retour pose presque autant de problèmes que sa blessure de l’aller : en son absence, le seul joueur du secteur offensif capable d’apporter de la vitesse s’appelle Patrick Stumpf. Et contre une défense qui craque facilement quand elle doit défendre haut, il est hautement dommageable que l’Allemand soit si seul à proposer ce genre d’alternative…
S’y ajoute le gros coup de fatigue d’Ontiveros en Irlande. Très bon, l’Américain a passé presque deux jours à dormir dans la foulée, car tout juste revenu de maladie et incapable de jouer le moindre amical avant de s’envoler. «Il a eu six jours pour se retaper», tempère Weis. On va vite voir.
La Jeunesse ne cracherait pas sur un 2e tour. Cela permettrait de remettre un peu de beurre dans les épinards, alors que Jean Cazzaro a finalement confirmé qu’il restait dans les pantoufles de président, mais qu’il laissait son mandat vacant. Son secrétaire, Marcel Detaille, qui s’en ira aussi, il était temps «de signifier que les chaises sont vides et donc libres». On a quand même indiqué à Carlo Weis qu’il n’y avait financièrement aucun souci à se faire pour la saison qui commence. Mais avec un petit coup de pouce de l’UEFA en plus, personne ne s’en porterait plus mal…
Julien Mollereau