Alex Karapetian, l’homme aux 28 buts la saison dernière au Progrès Niederkorn, n’a encore jamais réussi à marquer en Coupe d’Europe. C’est l’occasion, ce jeudi à 16h, avec le match aller d’Europa League contre les Russes d’Oufa ! À suivre à la télé évidemment, puisque la rencontre se déroule aux confins de la Russie…
Il sera important de marquer ici. Après, on verra si on y arrive.» Voilà ce qu’expliquait Paolo Amodio hier en conférence de presse du côté d’Oufa face aux quelques journalistes russes présents afin de tenter de percer le voile de ce Progrès Niederkorn dont ils se demandent un peu comment il est arrivé jusqu’à ce stade de la compétition et qui, forcément, interroge.
À la gauche du technicien luxembourgeois, on trouvait celui sur lequel repose beaucoup d’espoirs afin d’inscrire ce petit but en déplacement dont on dit généralement qu’il est très important (du moins quand vous n’avez pas pris l’eau défensivement) : Alex Karapetian (30 ans)!
Un «Kara» qui avait le sourire. Comme souvent quand le gladiateur géorgien n’est pas au combat face aux défenseurs adverses. Pourtant, à l’intérieur du buteur du Progrès, cela bout un peu. Vous pensez, il n’a pas encore réussi à pousser la balle au fond des filets en match officiel cette saison.
«Ça doit faire 5 ans que ça ne m’est plus arrivé»
«Cela fait tout de même quatre matches de suite (NDLR: trois en Europa League, un en championnat)! Tous les attaquants connaissent ça. Il faut juste continuer à bosser pour que cela revienne. Mais c’est vrai que c’est très long pour moi. Cela doit faire cinq ans que cela ne m’est plus arrivé», exagère-t-il, dans son style tout en confiance en lui.
Car voici un an déjà, il était resté quatre matches consécutifs sans trouver le chemin des filets. Il venait de débarquer au stade Jos-Haupert en provenance de Rosport et était resté muet lors des confrontations européennes face aux Glasgow Rangers et à l’AEL Limassol. Et pour cause, l’homme aux deux sélections avec l’équipe d’Arménie n’a jamais encore réussi à marquer en Coupe d’Europe. Un comble pour un attaquant qui a secoué les filets à près de 100 reprises (en comptant la Coupe) depuis l’hiver 2013 et sa première apparition dans les compétitions luxembourgeoises.
Ça chambre dans le vestiaire
«Certains gars au sein de l’équipe rigolent gentiment de moi. Comme, par exemple, Yannick Bastos qui m’a glissé « Kara, tu es un des meilleurs attaquants du pays… mais, en Europe, j’ai marqué plus que toi »» sourit, un peu jaune, l’avant-centre à la barbe de hipster, nous rappelant au passage que Bastos avait marqué en 2013 lors de l’exploit de Differdange face à Utrecht.
Le Milsami Orhei (Moldavie) et Ludogorets (Bulgarie) lorsqu’il portait le maillot de Dudelange. Les Glasgow Rangers (Écosse), l’AEL Limassol (Chypre), Qabala (Azerbaïdjan) et le Budapest Honved (Hongrie) avec le Progrès. Voilà les noms des équipes qui représentent les onze matches européens de «Kara». Et donc les six défenses qui lui ont tenu tête. «Vous imaginez, onze matches sans marquer? C’est dingue pour moi! Là, j’en ai vraiment besoin», explique-t-il, un peu comme une personne en manque. «On va dire que les buts, je les garde pour les matches face à Oufa.» À la place des défenseurs russes, on ferait quand même gaffe. Leurs homologues de Budapest la semaine dernière n’ont pas vraiment rigolé.
Julien Carette